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Football jeunes : La sortie de l’auberge n’est pas pour si tôt !

Entre mauvais état de stade et nombre de matchs limité, le championnat de football jeunes 2023 est malencontreusement en train de rendre son verdict. La région de l’ouest a livré ses champions vendredi dernier au stade en terre battue de la chefferie supérieure Bafoussam en présence du vice président de la ligue nationale Michel Kaham et du champion d’Afrique 2017 Adolphe Teikeu. AS Menoua de Dschang et AJA de Bafang sont respectivement les champions chez les U17 et U15.

Le slogan de l’actuel exécutif de la fédération camerounaise de football semble ne pas s’appliquer pour le moment au football jeunes. « Redonner au football sa grandeur » est loin d’être ce que l’on vit au championnat jeunes. Le football amateur n’a pas changé depuis. Déjà, sur les huit départements que compte la région de l’ouest, seuls quatre ont organisé le championnat, à savoir la Mifi , le Noun, le Haut Nkam et la Menoua. Lequel championnat s’est joué en moyenne à trois matchs dans les deux catégories. En se rapprochant des points focaux, l’on en est ressorti avec les arguments selon lesquels l’instance nationale qu’est la ligue spécialisée en la matière n’a pas débloqué les fonds y afférents. Elat Epanda Denis et Ali Ramzi Mefire dans la Mifi et dans le Noun par exemple, ont dû tirer le diable par la queue pour organiser chacun un championnat de deux jours, pareil pour les collaborateurs d’ailleurs. Au-delà de ce nombre déficitaire des matchs pour un championnat jeunes, base du football camerounais, l’on a assisté à une scène gênante mercredi dernier.

En effet, les finales régionales se sont jouées à Bafoussam la semaine dernière, devant quelques grandes stars du football camerounais en l’occurrence Michel kaham ou Adolphe Teikeu qu’on ne présente plus, mais également en présence de l’entraîneur national adjoint des U20 Yvan Kenmoe. Contre toute attente, c’est le stade en terre battue de la chefferie Leufo’o de Bafoussam qui a abrité les deux matchs. Quelques jours auparavant, les finales départementales de la Mifi s’étaient disputées sur le gazon de Bamenzi, ce dont on se serait naturellement attendu pour la phase régionale. Que non! Michel kaham, ancien lion indomptable et vice président de la ligue nationale de football jeunes, brandit l’argument que le stade Bamenzi était réservé pour les matchs de Barrages qui ne se joueront pourtant que jusqu’au 02 juillet. C’est aussi prendre les Camerounais comme des idiots lorsque qu’on sait que l’annexe de Kouekong existe, l’aréna MTN de Mbouda aussi, pour ne pas parler du stade municipal Fotso Victor de Bandjoun. Qu’est-ce qui aura empêché l’organisation de solliciter un de ces stades pour un football dont on attend la grandeur depuis l’arrivée de Samuel Eto’o à la fecafoot ? Tout porte à croire que la ligue de football jeunes a des très gros soucis financiers. Pour tenter de blanchir ces conditions peu commodes dans lesquelles ont évolué les enfants à cette époque moderne, l’ancien lion indomptable Adolphe Teikeu a répondu aux journalistes : « C’est le talent qui joue en non la pelouse. Nous-mêmes avons évolué dans ces conditions ». C’est oublier en même temps que ce n’est plus leur époque où la région n’avait aucun stade gazonné, et que les choses sont en plein changement tel qu’annoncé par ceux qui dirigent actuellement. Une chose est certaine, quelque soit leur talent, les représentants de l’ouest que sont AS Menoua de Dschang et AJA de Bafang ne goûteront aux délices du stade gazonné que lors des finales nationales. Pourtant ils avaient l’occasion de le faire au moins une fois en régional, déjà qu’ils jouent toujours sur terre battue dans leurs départements. On peut s’imaginer quelles difficultés ils rencontreront à Yaoundé.

Au final, il se peut qu’on n’est pas encore prêt à faire décoller réellement le football jeunes au Cameroun. Les échecs répétitifs de nos catégories inférieures semblent ne pas encore tirer la sonnette d’alarme. Monsieur Samuel Eto’o, il faut sauver ce football jeunes au Cameroun si vous voulez lui redonner sa grandeur. L’heure n’est pas à continuer à faire la court aux binationaux formés par d’autres alors que le Cameroun peut encore avoir une autre génération dorée comme celle de 2000 portée par les Geremie Njitap, Rigobert SONG, Samuel Eto’o, Pierre Womé Nlend, Patrick Suffo entre autres.

Césaire MOULIOM

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