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François Zavier Wolong Fonkou : “Près de 95% de services publics de la Mifi se trouvent dans les domiciles privés”

Face à la presse ce mercredi, 16 octobre 2019 à Bafoussam, le Président du comité d’organisation des Etats Généraux de la Mifi s’est étalé de long en large sur les tenants et les aboutissants de ces assises annoncées pour le 23 novembre 2019. François Zavier Wolong Fonkou a évoqué un chapelet de dilemmes sur lesquels, fils et filles de la Mifi, ainsi que les résidants devraient se plancher pour sauver le navire.

“Les Etats Généraux de la Mifi est un concept que nous avons mis sur pied, qui vise un regroupement général des fils et filles de la Mifi. Il s’agit en fait pour tout le monde de s’asseoir autour d’une table pour penser la Mifi. Pourquoi penser la Mifi? La Mifi d’aujourd’hui n’est plus pratiquement la même que celle d’hier, au regard des multiples mutations qui se développent sous nos yeux tous les jours. Hier par exemple, la Mifi était une ville carrefour. Le gens du Noun étaient obligés de passer par la Mifi pour aller n’importe où. Les gens des Bamboutos, de la Menoua… étaient obligés de passer par la Mifi. Aujourd’hui, les gens de la Menoua n’ont plus besoin de passer par la Mifi pour aller soit à Douala ou à Yaoundé. Les gens du Noun n’ont plus besoin de passer par Bafoussam, les gens de Mbouda et autres. Du coup, ça fait que le tissu économique de la Mifi soit fragilisé. Il est donc question que, face à la décentralisation, que les résidants dans la Mifi essaient de s’asseoir pour voir quel genre d’énergie il faut pour que la Mifi ne tombe pas. Sinon, à un moment donné la Mifi va se retrouver sans aucune substance. Plus on parle développement, plus on parle de la décentralisation et plus on parle de la démocratie, pendant que les élites de la Mifi restent à dormir sur leur lauriers, des départements sont en train de faire des pétitions pour que le chef-lieu de la région aille chez-eux. Mais entre-temps, qu’est-ce que nous qui avions déjà ce privilège, qu’est-ce que nous faisons ? Donc il est question que les fils et les filles, les résidants dans la Mifi, puissent s’asseoir et dire où allons-nous ? Allons-nous nous laisser entraîner comme ça sans rien faire ? Donc les gens doivent pouvoir s’asseoir à un moment donné de leur vie pour dire, non, orientons les débats vers un sens bénéfique pour tout le monde. Voyez-vous par exemple, quand nous parlons des Etats Généraux, nous avons fait le constat selon lequel la Mifi est pratiquement le seul département qui n’a pas de logo identitaire. Les Etats Généraux ont lancé un challenge pour la conception d’un logo. Des propositions ont été faites, les chefs supérieurs vont statuer là dessus, et on va l’édifier au niveau des différentes entrées, pour que les gens de la Mifi puissent être identifiés par rapport à un logo. Vous verrez également que, toujours à travers les Etats Généraux, nous allons par exemple solliciter qu’on construise un musée départemental. Pour l’instant nous n’en avons pas. Pour l’instant, un constat fait ressortir que presque 95% des services publics au niveau départemental se trouvent dans les domiciles privés. Alors, que font les élites ? Je pense ce n’est pas parce que les élites ne sont pas capables. Mais parce que l’information ne circule pas. Parce que les gens ne se retrouvent pas. Parce que les gens ne pensent pas Mifi”.

“Déplacer la capitale régionale de la Mifi pour un autre département est un exercice simple à faire”

“Il est donc question que les gens s’asseyent pour penser Mifi. Aujourd’hui, même si on dit qu’on doit déplacer la capitale régionale de l’ouest de la Mifi, ça paraîtrait certainement banal pour beaucoup, mais pour moi c’est un exercice simple à faire. Au départ on avait deux provinces, après on est arrivé à une région avec pour chef-lieu Dschang, après le chef-lieu est parti de Dschang pour la Mifi, autant ça peut partir de la Mifi pour aller ailleurs. C’est la moindre des choses. Maintenant si les gens de la Mifi ne s’activent pas à préserver les acquis, à promouvoir leurs valeurs, ils vont se retrouver un matin que tout à filé sur les doigts. Et j’ai pensé, qu’autour des Etats Généraux on peut essayer de sauver les meubles. Voilà globalement d’où est venue l’idée des Etats Généraux et ce que nous entendons faire pour ces Etats Généraux. Il y aura des thèmes, environ six, qui vont être développés, il aura une phase des échanges où les gens vont poser des questions ou apporter toutes les contributions nécessaires et au cours des travaux on va faire une liste des suggestions, on va mettre sur les comités de suivi et autres, et on estime qu’avec le livre “Actes des Etats Généraux” qui va être mis sur pied, qui sera édité à plus de 1000 exemplaires et distribué gratuitement aux gens, chaque fils et fille ou résidant dans la Mifi a intérêt à être dans cette nouvelle page de la Mifi qui va être écrite à travers les Etats Généraux”, s’est en effet confié François Zavier Wolong Fonkou face à la presse.

Sébastien ESSOMBA

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