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Évocation : Dr Adamou NDAM Njoya, ce chantre de développement qui quitte la scène

En plus de son statut d’écrivain pointilleux et d’homme politique accompli, le président national de l’UDC fut un acteur infatigable de développement dans toutes ses dimensions.

Le Cameroun vient de perdre un homme d’État, un intellectuel chevronné qui aura marqué toute une génération. Dr Adamou NDAM Njoya tire sa révérence, laissant derrière lui des milliers de compatriotes en pleurs. Des réactions qui fusent de toute part depuis l’annonce de son décès au petit matin du samedi 07 Mars 2020, témoignent s’il en était encore besoin, des valeurs qu’incarnait cette figure emblématique de la politique camerounaise, qui aura inscrit son nom en lettre d’or au panthéon de l’histoire.

Dr Adamou NDAM Njoya était en réalité un acteur incontournable de développement et passionné des valeurs républicaines. “L’exemple type des patriotes taillés dans le granite, bloc épais qu’on ne transporte qu’à l’aide d’une grue. Des patriotes de sa génération et dont le Cameroun a besoin. Il n’était pas un aigri. Il n’était pas partisan de la manipulation et de l’exploitation des masses”, témoigne Joseph Hitote, journaliste de la crtv qui jouissait d’une certaine proximité avec l’illustre disparu.

Faire de l’agriculture un élément essentiel de développement

En effet, Dr Adamou Ndam Njoya restera à jamais graver dans la mémoire collective comme l’initiateur de la fête du café, une initiative récupérée et valorisée par le gouvernement camerounais. Aujourd’hui, on parle de festicofee. Une très grande contribution à la relance de la filière café qui a pu traverser les frontières, parce que festicofee étant devenu une rencontre internationale. L’édition 2020 aura lieu en Avril prochain, sans son principal initiateur malheureusement.

Il est également fondateur et président du conseil d’administration de la coopagro, cette grande coopérative agroalimentaire qui, dans le Noun, emploie non seulement beaucoup de personnes, mais aussi, travaille pour la production maraîchère et vivrière. Il est le promoteur du projet Pôle Sport Noun qui créé des activités économiques parallèles et forme les jeunes au football et aux métiers des sports.

De la démystification des fonctions jadis réservées

Après avoir réussi la relance de la filière café à travers la fête du café devenue festicofee, il va initier la fête de tomate. L’objectif étant de valoriser ce secteur et attirer davantage l’intérêt des jeunes vis-à-vis de ce secteur, et mettre les producteurs et les acheteurs en contact. Trois éditions à peu près ont déjà été célébrées. “On ne peut pas énumérer de manière exhaustive les initiatives et les contributions du Dr Adamou NDAM Njoya sur le plan du développement. Ne serait-ce que la révolution que son idée a pu avoir dans le Noun, permettant l’égalité de chance à tous pour accéder à des postes importants et prestigieux de la nation. Par exemple devenir député sans être issue d’une famille qui avait un nom, comme ça se passait dans le temps. Ceci a une contribution significative en matière de développement”, se confie Hon Koupit Youmo Adamou, membre du bureau politique de l’Union Démocratique du Cameroun et député à l’Assemblée Nationale pour la mandature qui vient d’être lancée.

Sur le plan de la communication, Dr Adamou Ndam Njoya, promoteur de médias, a favorisé l’emploi jeune à travers la création de Pouakone Radio and Communication, cette FM émettant depuis Foumban qui concourt à la sensibilisation de masse dans la promotion du développement social. On note une autre initiative en gestation qui n’aura pas vu le jour avant son décès et dont l’Assemblée constitutive a déjà été tenue pour l’adoption des statuts et autres règlements intérieurs. Il s’agit de la création d’un établissement de microfinance à Foumban pour favoriser le développement à travers le financement des projets de ses membres.

En définitive, Dr Adamou Ndam Njoya aura consacré toute sa vie à la formation et l’éducation pour le développement de l’humain dans toute sa dimension. Beaucoup des jeunes élites Bamoun doivent d’ailleurs leur réussite à Ndam Njoya, car moulées à l’Ecole Africaine d’Ethique. À Joseph Hitote de renchérir dans son témoignage si émouvant : “À Foumban, plus précisément au palais de Njinka, le Dr Adamou Ndam Njoya me parlait essentiellement de la culture et de l’agriculture. La culture du café, le carnaval de Foumban, l’industrie touristique, les danses patrimoniales (…). Je crois aussi qu’il avait fait du Cameroun le don de ses connaissances et de son expertise”. Dommage que le Cameroun n’ait pas su utiliser à bon escient cette valeur qui pouvait être mieux exploitée pour son développement global.

Houzerou NGOUPAYOU

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