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Élections régionales : Hon Koupit Adamou évoque les raisons de la participation de l’UDC au processus électoral

Selon l’élu du peuple et membre du bureau politique de l’Union Démocratique du Cameroun, il serait incongru de boycotter une telle élection après des années de combat pour la décentralisation.

Les collègues électoraux en vue des élections régionales viennent d’être convoqués par le Président de la République. Les conseillers municipaux et les chefs traditionnels sont appelés à se rendre aux urnes le 06 décembre 2020 à l’effet d’élire les conseillers régionaux, une grande première dans l’histoire du Cameroun. Pendant que certains partis politiques appellent de toutes leurs forces au boycott, à l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), l’on s’active plutôt pour une participation massive. Le bureau national du parti a fait appel à candidature pour les militants qui voudraient compétir. Les demandes à cet effet sont reçues par les présidents de conférences sur décharge. Après enregistrement desdits documents, les présidents de conférences devraient les acheminer au bureau national qui devra à son tour statuer à travers une commission de sélection des candidats.

Asseoir le processus de décentralisation

Pour Koupit Adamou membre du bureau politique de l’UDC et député à l’Assemblée nationale, les élections régionales constituent une occasion rêvée de matérialiser et d’asseoir la décentralisation tant souhaitée par l’UDC et son défunt président national, le Dr Adamou Ndam qui en avait fait en son temps, son cheval de bataille. “Le moment est venu pour nous de faire la vraie politique, loin de toute distraction. Le moment est venu pour qu’on passe à l’action. l’UDC a choisi d’aller aux élections, et ce n’est pas un choix spontané. Ce n’est pas un choix circonstanciel. C’est un choix qui s’inscrit dans l’une des résolutions fortes de notre convention nationale selon laquelle, nous ne pouvons plus être absents dans aucune compétition électorale dans notre pays, parce que notre action est inscrit dans le cadre de la démocratie républicaine, dans le cadre de l’opposition républicaine. Et nous savons que notre feu président national, le Dr Adamou Ndam Njoya, est l’un des architectes des réformes constitutionnelles et institutionnelles qui ont consacré dans la constitution du 18 janvier 1996 la décentralisation comme nouvelle forme de l’État dans notre pays. Nous avons lutté, aussi bien dans le cadre des meetings que dans le cadre des interventions institutionnelles pour que la décentralisation avance. Il serait paradoxale que nous agissions autrement, que d’asseoir une participation forte à ces élections, et fort heureusement, la présidente nationale a engagé le parti, après concertation avec le bureau politique et le bureau exécutif national à préparer ces élections, à avoir les candidats dans les deux collèges électoraux” , déclare Koupit Adamou, porte-parole des députés UDC à l’Assemblée nationale.

“La décentralisation telle qu’elle est conçue n’est pas dans le modèle que nous avions souhaité”

Pour ce qui est du deuxième collège électoral, notamment les représentants du pouvoir traditionnel, l’élu du peuple invite tous les chefs de 2e ou 3e degré qui souhaiteraient faire acte de candidature à s’engager véritablement pour faire face à d’autres listes en compétition. “Ainsi voudrais-je insister pour le 2e collège, puisque les trois candidats représentant le pouvoir traditionnel ne seront pas investis par un parti, chaque chef de 2e ou de 3e degré qui se sentirait capable peut candidater contre une autre liste qui existerait. La Présidente nationale de l’UDC, dans sa tournée qui vient de s’achever, rappelait sans cesse l’approche de l’Union Démocratique du Cameroun vis-à-vis du pouvoir traditionnel dans notre pays. Il a toujours été question pour le Dr Adamou Ndam Njoya de procéder à la réforme du pouvoir traditionnel en renforçant l’honneur et le pouvoir des chefs, aujourd’hui encadrés par un statut injurieux et moqueur d’auxiliaires de l’administration. Or, avant l’administration ils étaient là et savaient quoi faire concrètement pour la vie des populations. Ils ont un pouvoir majeur pour la préservation des valeurs culturelles et traditionnelles, notre seule identité” , a-t-il ajouté.

En revanche, la décentralisation sous la forme actuelle n’est pas celle que prônait le leader de l’UDC, certes, mais pour Koupit Adamou, il faut faire avec ce qu’on a, en poursuivant les combats. “La décentralisation telle qu’elle est conçue n’est pas dans le modèle que nous avions souhaité à l’UDC. Il était question selon l’avant-projet de conception de l’UDC du nouveau fédéralisme qu’on appelait le fédéralisme des régions, qui était une véritable décentralisation où on n’a pas une tutelle qui pèse et qui empêche les collectivités territoriales décentralisées de faire le travail dont elles sont appelées à faire sur le terrain pour le développement quotidien des citoyens. Mais une tutelle qui représente au sein des conseils municipaux ou des conseils régionaux l’État central pour exercer un contrôle pas à priori, mais à posteriori. Une tutelle d’accompagnement, une tutelle d’appui et non une tutelle qui devient plutôt une pesanteur. Nous pensons que, comme aucune œuvre n’est parfaite, il vaut mieux asseoir cette décentralisation dans sa forme actuelle et continuer le combat pour son amélioration” , renchérit-il.

Sébastien ESSOMBA

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