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VIH/IST : Plaidoyer pour l’implication des jeunes filles dans le processus de lutte

Des jeunes filles, regroupées dans le cadre du programme baptisé “Her voice” donnent de la voix et interpellent les pouvoirs publics.

Les jeunes filles et les adolescentes constituent la couche la plus vulnérable au VIH et aux infections sexuellement transmissibles. Ce constat connu de tous est relevé et réitéré chaque année par les structures en charge de lutte contre le VIH et les IST. Mais seulement, ces jeunes adolescentes vers qui est pointé le doigt accusateur, ne se retrouvent nulle part dans la chaîne de combat contre ces fléaux. C’est pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur ce manquement dans le processus de lutte, que plusieurs organisations non gouvernementales travaillant sur le continent africain, ont entrepris d’agir ensemble pour le compte du programme “Her voice”, ce programme qui permet à ces jeunes filles de parler d’une seule et même voix, pour mieux se faire entendre.

AGIR POUR LE CHANGEMENT DU PARADIGME…

“Tirer parti du leadership des adolescentes et des jeunes femmes dans la réponse au VIH/IST au Cameroun”, c’est ce plaidoyer qui est ainsi mené depuis trois ans déjà, avec en toile de fond, un travail de sensibilisation des jeunes filles sur le terrain dans les trois régions cibles de départ, notamment les régions du centre, du Nord-ouest et du Sud-Ouest. En conférence de presse ce vendredi, 27 octobre 2023 à Bafoussam, ces jeunes filles ont exprimé leur volonté de participer activement dans le processus de lutte contre le VIH et les IST au Cameroun, et d’être reconnues comme telles dans les instances de lutte contre ces fléaux. Elles déplorent cependant le fait que les groupes techniques de lutte ne s’intéressent qu’à l’aspect événementiel et festif lors de la journée mondiale de lutte contre le SIDA ou encore pendant la période des vacances à travers le projet “vacances sans SIDA”, porté par la première dame, madame Chantal Biya.

Pourtant, leur lutte, indiquent-elles, est basée sur l’action du terrain. Une action qui vise à sensibiliser leurs congénères sur ces questions ; Contrairement à ces multiples programmes et projets périodiques qui ne font rien de concret sur le terrain. Aucun suivi en réalité. « Quand les jeunes sont en pleine période scolaire il n’y a pas risque de contracter le SIDA ? Et pourquoi résumer la lutte pendant les vacances ? », s’interrogent ces filles leaders.

Les organisations faîtières, six au total qui travaillent au centre, au Sud-ouest et au Nord-ouest, ont travaillé sur ces questions, pour porter la voix des autres jeunes femmes dans les comités de base pour questionner le processus, questionner le gouvernement sur la réponse en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive. “Nous avons constaté que les jeunes filles sont beaucoup plus vulnérables que les jeunes garçons. Il y a plusieurs facteurs qui entraînent la vulnérabilité des jeunes filles. Nous sommes ici aujourd’hui pour un plaidoyer, pour que ces jeunes filles interpellent l’État, questionner le processus de lutte, des interventions, demander que les jeunes aient le droit d’être présents dans les instances qui gèrent les questions du VIH, la santé sexuelle et reproductive”, précise SIRRI CYNTHIA WAKUNA, ambassadrice du programme Her voice Cameroon fund.

Sébastien ESSOMBA

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