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Préséance protocolaire : Le sous-préfet et le Maire de Foumbot se livrent en spectacle

Jude Ewane Bong n’a pas apprécié l’attitude du premier magistrat municipal qui aurait tenté de bafouer son autorité, au cours d’une cérémonie officielle à Foumbot.

C’est une communauté composée des Arabes choix, des Mundang, des Kotoko, des Motokang… qui a accueilli samedi dernier, 22 mai 2021, la visite du sous-préfet de l’arrondissement de Foumbot. C’était au cours d’une cérémonie fortement courrue à laquelle prenaient part les responsables politiques, la notabilité traditionnelle, les ministres de culte et une foule composée pour la plupart des ressortissants du grand Nord, venus donner une résonnance singulière à la dite cérémonie. Également présent, le sous-préfet de l’arrondissement de Malantouen, Mohamed Idriss, qui a fait le déplacement pour la circonstance, afin de communier avec les siens et aussi rehausser l’éclat de la dite cérémonie riche en rebondissements.

La cérémonie proprement dite débute avec l’exécution de l’hymne nationale, ensuite le mot de bienvenue prononcé par le porte-parole de la communauté, Sadi Dawaï qui d’entrée de jeu, a souhaité une chaleureuse bienvenue à l’assistance, plus précisément au sous-préfet et sa délégation, avant de faire un bref aperçu de la communauté des ressortissants du grand Nord, ainsi que les difficultés auxquelles ils font face, tout en sollicitant le soutien de l’autorité administrative. Par la suite, les chefs supérieurs Foumbot ville et Foumbot rural monteront tour à tour au créneau. En saluant tout aussi l’assistance, ils ont loué les efforts consentis par le chef de la communauté, Elhadj Ahmed djimet pour que  les ressortissants de la dite communauté vivent en symbiose avec les autres communautés dans le respect des institutions républicaines. Le sous-préfet va clore le ballet des allocutions en a remerciant la communauté pour l’accueil au combien chaleureux. Le  chef terre a poursuivi son speech en mettant un point d’honneur sur l’hygiène et l’assainissement qui constituent son cheval de bataille, non sans  indexer les auteurs des émeutes du 03 mai qui ont vu les bâtiments abritants le tribunal de première instance de Foumbot partis en fumée, acte qu’il a fustigé avec la dernière énergie tout en relevant que les auteurs seront interpellés.

Arrivée tardive du Maire : la note salée qui sature

Les sonorités traditionnelles distillées par les grillots ont donné une saveur à la dite cérémonie. Après la photo de famille, le sous préfet a été obligé de quitter le lieu un peu plus tôt, sans prendre part au cocktail offert  à cet effet, à cause d’une incidence protocolaire orchestrée par les magistrats municipaux. C’est une fin de cérémonie fade et tendue, pourtant tout avait bien débuté, les articulations se déroulant comme sur du papier à musique. Mais qui du maire et du sous préfet doit arriver avant l’autre ? Cette question pourtant très simple a été posée avec emphase par l’assistance. Au regard du programme de la cérémonie, l’arrivée du maire a été calée à 09h50 et celui du sous-préfet à 10h.

Le Maire s’est fait représenter par son adjointe, la nommée Sadatou. Celle-ci accuse un énorme retard, bien que résidant non loin du lieu de la cérémonie. La note salée qui fait sortir de ses gongs le sous-préfet, c’est l’arrivée du Maire Njoya Inoussa à la fin de la cérémonie. Le premier magistrat arrive pendant l’allocution du sous-préfet. Son adjointe présente, réclame le microphone pour annoncer le Maire. Un mépris qui a mis le numéro 1 de l’arrondissement de Foumbot dans tous ses états. Reprenant le micro, il va fustiger cette façon de faire, demandant au magistrat municipal de s’arranger à arriver à l’heure lors des cérémonies qu’il sera appelé à présider, tout en blâmant le chef de la communauté, lui faisant savoir que si tel sera le comportement des siens lors des cérémonies à venir qu’il ne l’invite plus jamais. Éclats de voix qui ont obligé le sous-préfet à quitter les lieux plus tôt que prévu, malgré les tentatives des chefs traditionnels d’apaiser les tensions.

Ce genre d’incident vient remette sur la sellette, le sempiternel problème de préséance protocolaire donc certains peinent encore à maîtriser les contours. Vivement que de pareil scénario ne se reproduise plus à Foumbot.

Hamed AOUD, à Foumbot

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