DOSSIER

Ludovic Lado : Un activiste politique en soutane !

Le prêtre jésuite brille par un activisme qui prête confusion avec la politique et l’homme d’église dont il se réclame.

Le père Ludovic Lado a été stoppé mardi dernier dans sa marche par les forces de maintien de l’ordre sur la route Yaoundé. Le prêtre jésuite avait ainsi décidé d’une pénitence par cette marche, de Douala à Yaoundé, “pour la Paix” au Cameroun.

Le père Ludovic Lado était parti lundi de Douala en direction de la capitale, Yaoundé, qu’il comptait atteindre le 22 octobre. Un “pèlerinage” selon lui destiné à promouvoir la “Paix” dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Il avait aussi prévu de rencontrer le porte-parole de l’opposant Maurice Kamto. Mais la police ne lui en a pas laissé le loisir. Le religieux s’est fait arrêter mardi 13 octobre et reconduire à Douala.

Le Volte-face du prélat

Outre la proximité inquiétante du prêtre jésuite avec l’opposition jugée radicale par le pouvoir de Yaoundé, Ludovic Lado se montre de plus en plus excessif dans ses prises de position et ses sorties répétitives qui n’ont qu’une seule cible: le régime Biya. Dans un environnement où le tribalisme prend une proportion inquiétante, le prêtre catholique, à travers des publications sur son compte Facebook, remue le couteau dans cette plaie déjà saignante. “Que les bamileke arrêtent de pleurnicher et s’organisent pour se faire respecter comme les juifs, justement ! Ils en ont les moyens” , “Apprenons des juifs qu’à défaut de se faire aimer, il faut se faire respecter : travail, science, armée, économie, médias…” , “Si proclamer ma bamilekitude est du tribalisme, alors la négritude est du racisme, n’est-ce pas cher Aimé Césaire !” , “Le régime Biya a pris le caillou contre le grand peuple bamileke, mais Dieu a vu…” , Telles sont en terme d’illustration quelques publications du prélat sur son compte. Lesquelles publications donnent lieu à s’interroger sur le jeu du jésuite camerounais.

Quelques jours avant la démarche du prélat, l’actualité était fortement marquée par l’attaque de la famille courtes en France par les éléments de la brigade dite anti sardinard, la branche armée du MRC. Une barbarie déplorable qui avait conduit à l’interruption d’une messe d’action de grâce dans une Eglise. Des hommes politiques des plus critiques se sont offusqués contre cet état de chose. Seulement, le prélat, sur sa page comme il l’a souvent fait, n’a pas daigné dénoncer cette barbarie. Ce qui s’apparente à de l’indignation sélective qui dit tout en réalité sur ce personnage. Est-ce une façon pour lui d’acquiescer cette hypothèse soulevée par un avocat sur un plateau de télévision selon laquelle : “Même les mauvais anges ont été chassés du ciel”? . Dans ce cas, le mal est plus profond que ce l’on peut imaginer, si déjà appartenir à la famille d’un membre du gouvernement fait de nous un mécréant.

Sébastien ESSOMBA

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