DANS L'ACTUDOSSIER

Hon. Dr. Fotso Faustine : “Ce sont les chefs qui décident de nous envoyer au parlement”

La députée des hauts plateaux à l’Assemblée Nationale est allée à la rencontre des chefs traditionnels des neuf groupements de son département, à l’effet de leur donner un appui au développement local. Dans sa gibésiaire pour chaque groupement, une enveloppe d’un million de francs CFA, matérialisant la réalisation d’une promesse de campagne faite en 2013 à l’endroit de ces monarques. Dans un entretien à nous accordé, l’élue du peuple explique le bien fondé de cette initiative.

Hon. Dr. Fotso Faustine, vous êtes sur le terrain dans les hauts plateaux depuis bientôt une semaine à la rencontre des chefs traditionnels à qui vous remettez de l’argent liquide. Alors un million de francs CFA aux chefs traditionnels, pour quoi faire ?

Au début de ma mandature, j’ai décidé d’ouvrir neuf comptes d’épargne pour les neuf groupements. Parce que j’ai considéré les chefs traditionnels comme les acteurs du développement local. Cinq ans après, j’ai retrouvé dans ces comptes un peu plus d’un million chacun. Et, je suis contente de remettre les un millions aux différents chefs traditionnels afin qu’ils ne mettent sur pieds des petits projets pour perpétuer mes efforts. Le député doit promettre et réaliser. Cap sur les projets d’avenir.

D’aucuns évoquent l’hypothèse d’une campagne électorale pour les prochaines échéances électorales législatives que vous auriez vous voulu lancer à travers cette action. Qu’en dites-vous ?

Ce n’est pas la campagne électorale, c’est une promesse de campagne que je suis en train de réaliser à terme. Comme j’ai dis tantôt, il s’agit d’une promesse faite au début de ma mandature aux chefs traditionnels, dépositaires de la réligion ancestrale.

Pourquoi aux chefs précisément et non aux maires par exemple ?

Parce que le commun de mortel pense que les chefs reçoivent seulement, que les chefs sont des paresseux, pourtant dans ce département nous avons des chefs travailleurs. Le cas du chef Bandenkop par exemple qui par ailleurs est étudiant à l’Université de Dschang, du chef Bapa qui est un grand producteur, du chef Bamendjou qui est un travailleur… Les chefs représentent même la population. Ce sont les chefs là même qui décident de nous envoyer au parlement. Alors il faut commencer par leur faire confiance. Je suis sûre que dans ces neuf groupements, chacun des chefs montera le petit projet réalisé avec la sueur de mon front. Parce qu’il ne s’agit pas de microprojets, il s’agit de mes épargnes personnelles. Quand je gagne un procès et qu’on me rémunère je prends la moitié je redistribue dans ces comptes et le reste je m’occupe de ma famille avec.

Honorable, pensez-vous que pour atteindre le développement dans les communes il faut passer par les chefs traditionnels ?

Il faut faire confiance aux chefs traditionnels. Ils sont forts. Ils sont pour la plupart des travailleurs. D’ailleurs, vous n’avez qu’à voir la loi sur la régionale, les chefs ont des positions stratégiques dans ce projet.

Après cette activité menée pratiquement en fin de votre mandat de député puisque la session de juin pourrait être la dernière pour cette mandature à moins qu’il y est encore une dérogation spéciale, on a envie de s’interroger : what next?

Les latrines publiques dans les neuf groupements. Voyez-vous, j’aurais pu avec ces neuf millions de francs construire deux salles de classe à Baham ou à Bangou. Mais alors, les autres groupements ! Les autres groupements ! J’ai commencé à l’entame de mon mandat par mettre neuf écoles de formation gratuite en micro-informatique dans les neuf groupements. J’ai semé dans les neuf groupements. Et je continue à semer dans les neuf groupements. Si Dieu accepte que j’ai un deuxième mandat, je pourrais faire des œuvres assez grandioses dans tel ou tel groupement. D’ailleurs, pendant mon mandat, j’ai réussi à arracher le projet de construction du palais de justice dans le département des hauts-plateaux qui vaut un milliard. Si ce n’était que ce projet, j’aurais remplie ma mission. Pour ce qui est des investitures, c’est le président de la République qui décide d’investir qui il veut. Alors, si je suis investie, je vais continuer à travailler. Si je ne suis pas investie, je vais soutenir ceux qui seront investis par mon parti et je vais continuer à travailler parce que je demeure une fille du département des hauts-plateaux, une élite dynamique de mon beau pays le Cameroun.

Parmi les groupements visités, il ya le groupement Bangou, malgré la tension sociale qui y règne. Quelle analyse faites-vous de la situation ?

Nous sommes allés ensemble dans le groupement Bangou et j’ai décidé de me rendre là où ma population se trouve. Je puis vous rassurer que je n’ai pas de camp. Je puis vous rassurer, j’ai adopter une fille Tayo, c’est à de l’ancien roi que je veux en faire un bon administrateur civil. Mais voyez-vous je suis députée, je suis obligée d’aller là où ma population se trouve. Je suis arrivée au carrefour Bangou ville, je me suis renseignée comme une étrangère au carrefour. Au moins cinq personnes m’ont indiqué après l’ancienne chefferie. Ils m’ont conduit dans une chefferie et j’ai retrouvé ma population et un certain Ngambou Maurice qui trônait sur un trône et j’ai déposé le million pour le développement local. D’ailleurs, j’ai retrouvé les effigies de mon président de la République dans cet endroit et, qui soutient mon président a mon soutien.

Entretien réalisé par Sébastien ESSOMBA

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