DOSSIER

Gouvernance : Monsieur le ministre, où est passée la Mirap ?

Les marchés témoins initiés il y a quelques années par le ministre du commerce pour alléger la tâche aux ménages sont quasi inexistants aujourd’hui, alors que le problème de la vie chère reste d’actualité.

La vie est de plus en plus chère au Cameroun. Les prix des produits de grande consommation ne sont pas à la portée du citoyen lambda. Du coup, le panier de la ménagère prend un sacré coup, en ces temps difficiles où les portes monnaies s’amenuisent du fait d’une crise économique aiguë qui s’est aggravée depuis l’arrivée du COVID-19. Face à cette situation particulièrement préoccupante, les populations, abandonnées à leur propre sort, ne savent plus à quel saint se vouer.

Il y a pourtant quelques années, l’État du Cameroun mettait sur pieds par le truchement du ministère du commerce les marchés témoins qui avaient cette particularité de revoir les coûts des produits de grande consommation à la baisse, un coup de pouce qui était jusque-là acceptable pour les ménages. D’une manière brusque et sans aucune raison exprimée, ces marchés témoins qui étaient organisés quasi tous les mois après les salaires ont disparu. Le ministre du commerce, patron de cette opération n’a pas jugé opportun de communiquer profondément sur la question. Il est certes vrai, selon une certaine opinion en tout cas, que l’opération en elle-même ne saurait constituer une solution à la vie chère, un saupoudrage qui ne saurait résoudre le problème dans le fond. Mais déjà, faudrait-il le reconnaître, c’était déjà une solution ponctuelle en attendant une solution durable qui réside dans le financement par l’État de la production locale à grande échelle.

De la création de la Mirap

La Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation (MIRAP) a été créée le 1er février 2011 suite à un décret du Président de la République, Paul BIYA. La nouvelle entité, placée sous la tutelle technique du Ministère du Commerce et la tutelle financière du Ministère des Finances, est une structure d’alerte, d’achat, d’importation et de stockage des produits de grande consommation, en vue d’un approvisionnement du marché camerounais dans les meilleures conditions. A la suite du décret du président de la République, un communiqué de presse du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, est venu préciser que la MIRAP est un dispositif devant améliorer la « disponibilité des produits de grande consommation pour les ménages » . Sa mission consiste entre autre à constituer des stocks de sécurité ; Procéder à la mise en place des magasins-témoins de vente de produits de grande consommation, en concertation avec les opérateurs économiques de l’ensemble des filières et des interprofessions intéressées ; Animer les marchés périodiques et les marchés forains. La MIRAP a vocation à être l’instrument, par excellence, de la promotion et de l’essor de l’agriculture de seconde génération.

Sébastien ESSOMBA

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