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Conseil Camerounais du Croissant Lunaire : L’onction de sa Majesté Ibrahim Mbombo Njoya

 

Le gardien des traditions ancestrales du peuple Bamoun a reçu ce samedi, le président du Conseil Camerounais du Croissant Lunaire, qu’accompagnait une importante délégation, au sortir de la réunion d’évaluation des activités à Yaoundé.

Le Conseil Camerounais du Croissant Lunaire (Cccl) a tenu ce samedi 12 juin 2021 à Yaoundé dans la capitale camerounaise, la réunion d’évaluation de ses activités, trois mois après sa mise en place. Cette rencontre qui s’est voulue capitale et qui avait pour cadre le siège de la Jeunesse Islamique du Cameroun, a connu la participation d’une dizaine d’associations et d’organisations confessionnelles musulmanes.

En levée de rideaux, le Président en exercice dudit conseil, par ailleurs Président de l’ASSOVIC (Association Solidaire pour la Vocation Islamique) va dans ses propos liminaires, présenter l’état des lieux de l’organe. Il va en outre lever l’équivoque sur son fonctionnement, objet de toutes les appréhensions. “Beaucoup de déclarations ont été faites sur le fonctionnement du CCCL. Mais il me plaît de dire ici que nous nous appuyons fondamentalement sur les prescriptions du Noble Coran et de la Sunna du Saint Prophète (PBSL) pour informer sur le croissant lunaire. A côté de ces méthodes, nous allions le calcul astronomique et la technologie grâce aux prouesses salutaires de l’Association pour l’Observation Astronomique (AOA) qui coordonne le Comité Scientifique et Technique du CCCL”, rassure son Eminence Fessal Mounir Nsangou, qui précise au passage que “Toutes ces informations ne sont rendues publiques qu’après l’avis des jurisconsultes qui s’assurent de leur conformité avec les prescriptions de la religion”.

Des technologies innovantes

La méthode utilisée aujourd’hui par le Cccl pour la gestion du croissant lunaire au Cameroun tranche avec l’ancienne méthode. Contrairement au temps passé où il fallait faire l’impossible à l’œil nu pour scruter le ciel à la recherche du croissant lunaire, l’on observe depuis un moment un déploiement sans précédent, avec un puissant dispositif à la pointe de la technologie. Ce qui résout déjà un problème d’incertitudes qui, par le passé, était légion. Il est possible aujourd’hui dès l’entame du mois de Ramadan par exemple, de définir sur la base des calculs scientifiques le jour probable de la rupture du jeûne du mois de Ramadan. Pourtant autrefois, il fallait au 29e jour du jeûne, attendre le journal de 20h30 de la Crtv, et parfois c’est à minuit que l’on apprenait que la lune a été aperçue à Médine. Il s’agit donc aujourd’hui d’une avancée significative, à mettre à l’actif du Conseil Camerounais du Croissant Lunaire et ses partenaires.

Cependant, malgré les facilités notoires, la mise en place du Cccl semble ne pas faire l’unanimité entre les organisations religieuses reconnues, même si au départ, les trois organisations faîtières bénéficiant du décret présidentiel, étaient en accord sur le principe. Le Président du Cccl a profité d’ailleurs de la rencontre de Yaoundé pour rappeler les clauses du départ. “En effet, c’est en février 2021 que nous avons entamé ce processus à Douala, sous l’égide de l’Association pour l’Observation Astronomique et avec la facilitation de notre frère Mohamed Azize MBOHOU. A lui, se sont joints dautres volontés comme le Pr. Souley Mane Bouba de la Commission Nationale du Croissant Lunaire et Sheick Oumarou Malam Djibril et plus tard les facilitateurs issus de toutes les trois Associations islamiques autorisées. Ce qui faisait un groupe dau-moins 10 personnes qui ont travaillé pendant plusieurs semaines. Si à cette première rencontre en vue de mettre sur pied un organe unique et consensuel de gestion du croissant lunaire au Cameroun, deux des trois associations islamiques autorisées par décret présidentiel étaient présents, à savoir l’Association Solidaire pour la Vocation Islamique (ASSOVIC) et l’Union Islamique du Cameroun (UIC), la troisième, l’Association Culturelle Islamique du Cameroun (ACIC) va rejoindre la plateforme, et les échanges ont été denses, riches et porteurs. Pourquoi je parle d’échanges denses, riches et porteurs ? Eh bien parce qu’après la première réunion en février, une deuxième aura lieu le 14 mars à Yaoundé organisée par l’ASSOVIC et en présence des représentants des deux autres associations, ainsi que de nombreux acteurs impliqués dans le processus. Cette rencontre a été décisive, car elle a permis de jeter les bases solides et consensuelles du Protocole d’accord duquel découlera le Conseil Camerounais du Croissant Lunaire. La troisième réunion aura lieu à Douala, le 28 mars, organisée cette fois-là par l’ACIC, avec la présence effective des trois présidents d’associations islamiques autorisées et de leurs bureaux respectifs. Elle a permis de relire les termes du Protocole d’Accord et d’exprimer notre totale adhésion à la démarche de consensus et de solidarité. Et nous nous sommes accordés sur le fait que la rencontre de signature dudit Protocole aurait lieu une semaine plus tard à Yaoundé, toujours sous l’égide de l’ACIC. Mais malheureusement, à cause de l’indisponibilité de son président, je suppose, et dautres raisons qu’il n’est pas aisé de mobiliser, il y a eu, en dépit des relances, un retard et un silence incompréhensibles. Cest dans ce contexte que, pour éviter que chaque Association active sa part de commission du croissant lunaire, les présidents de l’ASSOVIC et de l’UIC ont signé le Protocole d’Accord le 03 avril dernier, comme je lai dit”, rappelle Fessal Mounir Nsangou qui s’est voulu rassurant.

Un soutien conséquent et de poids

Depuis la désolidarisation de l’ACIC, déterminée à garder seule l’exclusivité de la gestion du croissant lunaire au Cameroun à travers la Commission Nationale du Croissant Lunaire, l’on note pour le déplorer une sorte de lever de bouclier derrière les deux autres organisations. Des voix se lèvent pour dénoncer la tournure politique que semble prendre cette affaire, avec le jeu trouble de certaines pontes du régime tapis dans l’ombre qui font feu de tout bois pour détruire cette dynamique qui prenait corps. Au cours de sa récente assise à Douala, le bureau exécutif de l’ASSOVIC n’est pas allé du dos de la cuillère pour fustiger le comportement de certaines autorités administratives qui semblent agir de manière disproportionnée sur cette question.

À l’issue de la rencontre d’échanges de Yaoundé samedi dernier, le président en exercice du CCCL, les membres et quelques participants ont été reçus par Sa Majesté le Sultan roi des Bamoun, Sénateur, El Hadj Ibrahim Mbombo Njoya. Ce dernier a salué le travail qu’abat le CCCL depuis sa mise en place, et l’a encouragé à aller de l’avant dans la voie du consensus et de l’harmonie. Le Sultan a exprimé tout son soutien au CCCL et l’attend dans le Noun, pour la formation des leaders sur la question du croissant lunaire. Il a encouragé le travail d’éducation et de formation des chefs religieux à travers le Cameroun sur cette question qui nécessite des connaissances pointues. Et si ce soutien  constituait une clé pour le Cccl ?

Sébastien ESSOMBA

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