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Affaire Congelcam/RTC : La thèse du complot se précise

C’est du moins le sentiment qui découle de la présentation de la situation par l’entreprise Congelcam. C’était au cours de la conférence de presse donnée le jeudi 22 Juin 2023 à Douala. Il a été question au cours de cette deuxième rencontre avec la Presse, de la présentation du bilan des inspections des conteneurs au port autonome de Douala prescrites par le ministre du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, sollicité pour jouer la médiation dans cette affaire hautement sensible. Comme résultats à l’issue des opérations d’inspection, la situation se présente comme suit : 357 conteneurs impropres à la consommation et 266 conteneurs de bonne qualité sur les 623 inspectés dans les entrepôts de la RTC. Une pillule amère difficile à avaler pour le PDG sénateur, Hon Sylvestre Ngouchingué. En intégralité la communication de l’entreprise Congelcam.

Mesdames et messieurs les journalistes de la presse nationale et internationale. Soyez les bienvenus dans cette salle de conférence de la société CONGELCAM ce jeudi 22 juin 2023. Nous vous avons convié cet après-midi, pour vous mettre au courant de l’évolution de la situation de crise entre notre Entreprise et la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC) du port autonome de Douala. Il vous souvient que très récemment, nous vous avons informé de la situation des conteneurs de poisson en souffrance au sein de cette structure depuis des mois.

Comme vous le savez très bien, le ministre du commerce, à la demande de la RTC, a tenu une réunion de crise dans son département ministériel le mercredi 7 juin 2023, en présence des responsables de la RTC, de CONGELCAM, du MINEPIA, du MINSANTE, de l’Anor, du MINTRANSPORT, du SED, de la DGSN, de la Douane et du président de la Ligue camerounaise des consommateurs. L’objectif pour le ministre était de désengorger le port le plus tôt. Il faut rappeler que le 15 mai 2023, nous avions déjà saisi le ministre du commerce pour lui présenter la situation tout en sollicitant son arbitrage, en lui faisant les mêmes propositions. Mais notre demande est restée lettre morte. Ce n’est finalement que le 7 juin 2023, sur fond de brulot de la RTC que le ministre a cru devoir tenir une réunion de crise.

A l’issue de cette rencontre, il a été arrêté que tous les conteneurs soient inspectés à quai comme nous le souhaitions depuis des mois. Ceci, contre la volonté des cadres de la RTC qui sont restés fermes sur leur position de voir les conteneurs sortir immédiatement de leur terminal, quel que soit la qualité du poisson qui s’y trouve. La RTC dans sa correspondance datée du 02 juin 2023 adressée au ministre du commerce, accusait la société CONGELCAM de bloquer le terminal à conteneur et réitérait sa volonté de voir cette société enlever les conteneurs litigieux sans inspection préalable.

Par ailleurs, elle a multiplié à l’égard de la société CONGELCAM des mises en demeures portant injonction d’enlèvement immédiat, avec menace de sanctions. Au cours de la réunion sus visée tenue au ministère du commerce, après débat et échanges, et la société CONGELCAM entendue, il a été décidé que l’inspection de tous les conteneurs soit faite dans les locaux du terminal à conteneur préalablement à leur enlèvement, en présence de tous les experts techniques, notamment les agents du MINEPIA, les agents de l’ANOR, les agents du MINSANTE, les agents du Ministère de l’Environnement, les agents de la Douane et les agents de la sécurité ainsi que toutes les autres entités intéressées.

Ainsi, recommandation a été faite que les conteneurs avariés soient directement acheminés pour destruction, et ceux comportant du poisson de bonne qualité destinés dans les chambres froides de CONGELCAM pour commercialisation. Les travaux d’inspection ont ainsi commencé le vendredi 09 juin 2023. Trois équipes ont été mises sur pied comportant chacune toutes les parties prenantes comme recommandé par le ministre du commerce Luc Magloire MBARGA ATANGANA.

A l’issue des opérations d’inspection, nous avons obtenu les résultats suivants : 357 conteneurs impropres à la consommation et 266 conteneurs de bonne qualité sur les 623 inspectés dans les entrepôts de la RTC.

Après avoir rempli toutes les formalités d’enlèvement y compris le paiement des droits de douane sur l’ensemble desdits conteneurs, nous avons conclu un accord avec Maersk qui a accepté de stocker 87 dans ses entrepôts. Parmi ces conteneurs, 26 ont été impropres à la consommation et 61 de bonne qualité. Malheureusement pendant les enlèvements des ceux stockés à la RTC nous avons enregistré plusieurs avaries avant de prendre la résolution de demander une inspection préalable de tous les conteneurs à quai.

Sur un total de 764 conteneurs inspectés, nous avons 432 conteneurs impropres à la consommation contre 332 conteneurs de bonne qualité. Soit un taux de 57 % de conteneurs au contenu avarié. Il faut souligner que parmi ces 432 conteneurs avariés, les 36 premiers autres dont nous avions constaté le caractère avarié dès les premières opérations d’enlèvement. Ce qui nous donne amplement raison aujourd’hui d’avoir exigé l’inspection préalable de tous les conteneurs à quai.

Mesdames et messieurs les journalistes. La situation est d’autant plus grave que lors des inspections à la RTC, les agents de vérification assermentés du MINEPIA ont bien constaté que plusieurs conteneurs n’étaient pas branchés. Au groupe deux par exemple, un fonctionnaire du MINEPIA a constaté pour la seule journée du lundi 12 juin, le non branchement de trois conteneurs dans un bloc de 22 conteneurs. Des photos ont été faites pour étayer son rapport le moment venu.

Vous comprenez dès lors qu’il ne s’agit pas d’une simple négligence. Il s’agit d’un complot ou mieux, d’un sabotage savamment ourdi par des personnes tapis dans l’ombre. Les résultats ainsi obtenus nous font comprendre les raisons réelles pour lesquelles la RTC insistait mordicus que CONGELCAM sorte ces conteneurs alors qu’ils étaient avariés. Peut-être voulait-elle laisser penser à l’opinion publique que la société CONGELCAM importe des produits impropres à la consommation. Vous constatez donc le sens de notre combat qui nous a pris plus de deux mois pour éviter de mettre à la disposition de nos clients et de nos populations en générale les produits de mauvaises qualités.

La RTC a cru devoir nous accuser, dans un communiqué publié dans le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune du 13 juin 2023, d’avoir importé, pendant les 4 premiers mois de l’année 2023, 3000 conteneurs de poisson. Nous tenons à porter à l’attention de l’opinion publique nationale que contrairement à ces allégations, nous avons importé 2406 conteneurs de poisson de janvier à avril 2023. Chiffres que chacun peut vérifier auprès du service informatique des douanes. De plus, nous avons régulièrement procédé à l’enlèvement de nos conteneurs jusqu’au constat du non branchement de plusieurs autres courant février. Les 36 conteneurs jugés avariés cités plus haut nous ont ainsi déterminé à stopper les enlèvements et d’exiger l’inspection préalable.

Si le litige n’a porté que sur 764 conteneurs, cela suppose que nous avions déjà enlevé 1642 conteneurs entreposés dans nos chambres froides et écoulés sur le marché. Le débat sur la quantité des produits importé est donc un faux débat car il revenait à la RTC de ne pas accepter le nombre de conteneurs ne correspondant pas à sa capacité d’accueil. La preuve : la RTC refoule depuis le déclenchement de cette crise tous les conteneurs frigorifiques sans que cela ne pose de problème ni à l’importateur ni à la RTC elle-même.

Mesdames et messieurs, les journalistes. Il convient de rappeler qu’au port autonome de Douala, il existe deux processus d’enlèvement des marchandises à savoir : Le processus d’enlèvement des marchandises sans transiter par le terminal à conteneur géré par la RTC (enlèvement direct ou sous palan). Le processus d’enlèvement des marchandises après transit par le terminal à conteneurs pour entreposage et conservation en attente d’accomplissement des formalités nécessaires à l’enlèvement. Il faut rappeler que dans ce deuxième cas de figure, la RTC est le relais du transporteur.

Il n’est donc pas dans l’intérêt de l’importateur de faire transiter les produits par la RTC parce que cela génère des frais supplémentaires notamment les frais de branchement à hauteur de 15.000 francs par jours et par conteneur, les surestaries facturés à 100.000 francs par jour et par conteneur et d’autres frais incompressibles.

Par contre, à cause de certains facteurs imparables l’importateur peut être obligé de passer par la RTC. Parmi ces facteurs on peut citer l’indisponibilité des devises au niveau de la banque centrale qui s’est accrue ces derniers temps, allant parfois jusqu’à deux mois, pour le règlement des fournisseurs préalablement à l’enlèvement des marchandises.

En définitive, la situation que nous vivons en ce moment est la manifestation d’un complot de la RTC qui a délibérément décidé de ne pas brancher la quasi-totalité conteneurs alors qu’elle en avait les moyens. En effet les courbes de température finalement en notre possession prouvent que tous les conteneurs sont arrivés en très bon état c’est-à-dire avec une température normale soit – 200. Ceux avariés ont donc été laissés délibèrement, j’allais dire volontairement, non branchés pendant le temps qu’il faut (une à plusieurs semaines) pour qu’ils soient avariés (427 conteneurs avariés). Il s’agit là d’un scandale planétaire. Voilà ce que nous tenions à vous dire.

La Rédaction

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