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Mœurs : Au cœur de la secte “MAHLORI” à Foumbot

Une nouvelle pratique exotérique secoue la ville de Foumbot depuis un temps. Analyse et récit d’un fléau en plein essor qui compromet l’avenir des jeunes, dans la ville porte d’entrée du département du Noun.

Loin des cercles exotériques conventionnels ou connus, la secte “Malhori” connait une expansion et une influence sur la jeunesse de Foumbot. Épris par l’amour du gain facile et le goût du luxe, les jeunes de Foumbot sont prêts à tout pour y parvenir, même au prix du pacte avec le monde ténébreux de lucifer.

Jadis, le grand banditisme était un mode opératoire pour ces jeunes d’avoir de l’argent ; puis s’en est suivie la cybercriminalité (lap number) qui a rapporté beaucoup d’argent à certains qui ont développé un mode de vie dans l’opulence et le luxe, ce qui a fait jaser le département du NOUN en général et l’arrondissement de Foumbot en particulier à un moment donné. Depuis un certain temps, cet acte déviant semble être démantelé. Les jeunes de Foumbot, en manque d’ingéniosité car étant déjà infectés par le virus du gain facile, vont se tourner vers les pratiques mystiques pour avoir beaucoup d’argent. C’est ainsi qu’ils vont se diriger vers des pratiquants béninois pour entrer en possession du fameux porte monnaie magique. Comme si celà ne suffisait pas, un gourou s’est installé à Foumbot précisément à Koundoumbain et dépositaire d’une secte donc les rites sont basés sur du riz. D’où l’expression “secte MAHLORI”. En effet, le mot mahlori est l’appellation bamoun du riz.

DANS LES INTERSTICES DE LA SECTE

Comment ça se fait ? C’est à base du riz ordinaire que nous consommons à longueur de journée dans nos maisons qu’on pratique les rites. On vous prépare du riz. Mais la façon dont ce riz est cuit est assez particulière. Ses ingrédients extraordinaires, n’ont rien à voir avec les condiments connus et communément admis pour la cuisson du riz. En effet, le “Mahlori” de la   “secte Mahlori ” se prépare avec du miel et d’une espèce de solution recueillie à partir des versets (coraniques) rédigés en langue Arabe à l’aide de l’encre traditionnel de couleur noir, sur une tablette en bois poli. Ces versets lavés de la tablette à l’aide d’une petite quantité d’eau et recueillie dans un récipient sert d’ingrédient de base avec le miel pour la cuisson du « Mahlori » porte bonheur. Une fois le « Mahlori » du bonheur à point, il se mange séparément du poulet qui lui aussi est cuit suivant un art culinaire donc le maître de la « secte Mahlori » détient le secret.

En effet le plat et sa sauce se mangent séparément. Le riz du « bonheur » à part et le poulet « bonheur » à part. Le candidat à la « secte Mahlori » doit manger le poulet en entier, en prenant soin de ne pas casser le moindre os, obéissant ainsi aux directives du maître de la secte. Les éléments qui constituent les deux plats magiques du « Mahlori » de la « secte Mahlori » de Foumbot sont achetés par le néophyte, c’est à dire le candidat à la secte même. Ce dernier verse également une forte somme d’argent au Maître de la « secte Mahlori » qui se charge pour ce qui le concerne de faire de lui un millionnaire, un multimillionnaire, voire un milliardaire. Dans l’imagerie populaire à Foumbot et selon notre informateur, une fois que quelqu’un a pris son plat magique « Mahlori », il réussit désormais dans toutes ses entreprises. Voici les termes avec lesquels notre informateur déclare : « maintenant tout ce que tu fais, tu trouves du succès. Tu gagnes de l’argent. Même si tu vends les arachides grillées, tu gagnes de l’argent. Si tu es cybercriminel, c’est de l’argent que tu vas gagner ».

À la question de savoir si la secte « Mahlori » a des conditions, notre informateur répond en ces termes: « si la secte de Mahlori n’avait pas de conditions, toute la jeunesse de Foumbot en serait aujourd’hui adeptes ». Mais à ce sujet, plus d’informations n’ont pas été données.

Par ailleurs, ce dernier fait noter que contrairement à ce que les gens croient, la « secte Mahlori » de Foumbot est ouverte à tous ceux qui désirent s’enrichir facilement. Il mentionne par la suite que sont adeptes à cette secte, certains moto taximen  de la ville, certains commerçants, certains cybercriminels etc. Pour ce qui est des conditions, comme toute secte, celle de Foumbot en a plusieurs.

Bien que ne disposant d’aucun moyen de vérification de la véracité et de la scientificité de toutes ces déclarations, il est à noter qu’aujourd’hui, dans la ville de Foumbot, la problématique de la « secte Mahlori » défraie la chronique. Elle est sur toutes les lèvres, c’est un secret de polichinelle, le lot quotidien à « Toulon » dans les fêtes de mariages, dans les discothèques et ailleurs, on entend des chants composés en faveur de cette secte, rythmer les cadences. Et comme dit on souvent, toute rumeur à un fond de vérité. Cet état de chose vient confirmer la thèse selon laquelle aujourd’hui à Foumbot, un nombre grandissant de jeunes tombe de plus en plus dans la facilité en renvoyant du revers de la main le goût du travail, de l’effort personnel, et de la morale. L’école, la formation professionnelle etc qui, jadis, étaient parmi les garanties produisant des modèles de réussite sociale sont délaissées par les jeunes. Les  modèles de réussite qui trouvent longs les chemins classiques vers la réussite et qui justementmisent sur des chemins courts et considérés« efficaces » comme la secte du riz de « Toulon » ont pour leitmotiv ceci: « quand l’argent parle le philosophe doit se taire ». C’est dire que les paradigmes classiques de réussite sociale connus et admis sont aujourd’hui de plus en plus remis en cause par une bonne frange de la population jeune de Foumbot.

Au regard de tous les tapages autour de la « secte Mahlori » de Toulon, on est bien en droit de s’interroger sans édulcorations, si aujourd’hui nous serions entrain de célébrer ce fléau.

(c) Source : Ceeref infos, IBRAHIM ATIKO et ABDEL SARKHIR

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