Violence en milieu scolaire : Le geste fort du Dr Me Fotso Fostine à la jeunesse camerounaise
Marraine des activités de lutte contre la violence en milieu scolaire, dans le cadre de la semaine de la jeunesse, la présidente de l’Association Flamme d’Amour, de Justice et de Paix(AFAJP) aux côtés l’Association Nationale du Mouvement Civil des Jeunes Fer De Lance de la Nation(ANMCJFLN), a traduit dans les faits son soutien à la jeunesse. Un soutien matérialisé par le financement pour la création des clubs de “non violence” dans plusieurs établissements de Yaoundé. En intégralité, l’adresse de l’Avocate pénaliste, en marge des activités du 05 Février 2021.
Thème : “Jeunesse et recrudescence de la violence en milieu scolaire”.
Mes Chers jeunes !
A l’entame de mon speach, j’évoquerai le célèbre et vieux proverbe de Henry Maret : « Si Jeunesse savait, si vieillesse pouvait », mais je conclurais que la jeunesse sait que tout se paie ici bas et la vieillesse peut tout payer.
Au moment où vous préparez les festivités liées à la semaine de la jeunesse ou “onzaine” de la jeunesse, lancées depuis le 1/02/2021, il est important que nous marquons un temps d’arrêt pour parler de la recrudescence de la violence en milieux scolaire.
Pour mémoire, mes chers jeunes, nous nous souvenons d’un de vos enseignants qui est passé de vie à trépas dans un lycée de la région du centre, parce qu’il avait été atteint par une arme blanche, acte posé par l’un de vos camarades de la classe de 3ieme. Là, il s’agissait d’un enseignant. Nous n’oublierons pas les actes de violence commis par vos camarades sur leurs semblables….
Ce tableau sombre, regrettable et inquiétant est à l’origine du choix du thème de ce jour en cette veille de votre fête le 11/02/2021.
Ce thème vous interpelle effectivement au premier chef. Pourquoi vous êtes enclin à la violence? Qu’est-ce qui peut expliquer cet état de choses? Et comment ensemble, pouvons nous résoudre ce fléau qui a fait son lit dans l’enceinte de nos établissements scolaires ?
Plusieurs études ont démontré que l’un des éléments primordiaux motivateurs des actes de violence en milieu scolaire, c’est la consommation de la drogue et autres stupéfiants. Pour l’exemple de votre camarade qui avait ôté la vie à l’un de vos enseignants, un reportage fait par un média privé auprès de sa maman révélait qu’il consommait les stupéfiants, dormait parfois dehors.
Ainsi cette drogue, lorsque vous la consommez, altère votre cerveau, votre bon sens, votre jugement….et vous devenez violent. Elle vous donne un sentiment de puissance d’invincibilité et d’impunité, annihile la frontière entre le bien et le mal, le risque et la prudence. En effet, elle vous procure un faux courage, en même temps qu’une hypothétique et éphémère sensation d’infaillibilité, d’intelligence supérieure et d’adresse à toute épreuve. Comme par exemple, un ivrogne au volant de sa voiture, à qui l’ alcool fait exclure toute possibilité d’accident. Ce qui nous amène à citer la consommation de l’alcool qui est aussi pointé du doigt comme la deuxième cause de violence juvénile. Face à ce diagnostic sur les origines de la violence, nous pouvons toutefois ensemble ébaucher des voies et moyens pour la limiter en milieu scolaire.
Chers jeunes,
En ma qualité d’avocat au barreau du Cameroun, il me plaît de vous faire savoir que la violence et la consommation des stupéfiants et autres abus d’alcools et hallucinogènes sont sanctionnés par la loi pénale de notre pays, et encore plus sévèrement les crimes qui en découlent. Sans oublier que la commercialisation (vente) de la drogue et autres stupéfiants est tout aussi interdite et réprimée par la loi camerounaise. On surnomme les “passeurs”, pour certains parmi vous qui vendent de la drogue à leurs camarades dans l’enceinte des établissements scolaires.
Aux chefs d’établissements de penser à la création des plateformes (clubs) pour la sensibilisation contre la consommation de l’alcool, drogue et autres stupéfiants par les jeunes. Ils peuvent aussi envisager l’installation de caméras de surveillance dans les lycées et collèges quand cela est possible, la création de conseil de sécurité incluant professeurs et élèves eux-mêmes, afin de prévenir et sensibiliser sur le sujet.
Quant à vous, mes enfants, vous pourrez mettre la main à la pâte, en instituant au sein de votre classe un comité de Vigilance chargé de surveiller les camarades violents de tempérament, et la fouille des sacs à l’entrée des salles, pour confisquer toutes armes découvertes (couteaux, lames de rasoir, ciseaux…). Ces précautions permettraient d’avoir une jeunesse scolaire épanouie, responsable utile et prête pour le Cameroun de demain. Car comme l’a toujours martelé le chef de l’État S.E Paul Biya lors de ses adresses à la jeunesse les veilles de 11 février : “la jeunesse est l’avenir du Cameroun de demain, elle est le fer de lance de la nation” . Nous devons donc avoir une jeunesse plus que citoyenne, consciente du rôle crucial que lui donne le chef de l’État.
Mes chers jeunes !
Je viens là de vous montrer le tableau sombre des violences jeunes en milieu scolaire. Nous devons tous nous tenir par la main pour éradiquer définitivement ces fléaux dans nos établissements scolaires.
Le Cameroun compte sur vous.une jeunesse patriote et citoyenne, mobilisée pour la construction de notre pays. Je suis donc convaincue que ce programme m’a permis de passer ce message et qu’il ne tombera pas dans les oreilles de sourds.
Je m’en vais lister les dons que j’offre spontanément pour vous encourager à vous éloigner de ces fléaux.
1-Collège Montesquieu de VOGT-A-DA (Deux cent cinquante mille) 250 000 fcfa pour mettre sur pied un club de non violence.
2- Lycée Bilingue d’Essos (Cent cinquante mille) 150 000 fcfa offert pour la mise sur pied d’un ” Club de Non violence ”
3- École Publique Bilingue “Rosi et Marina de Mimboman. (Cent mille) 100 000 fcfa pour ouverture du “club de non violence” et 4 (Quatre) micro ordinateurs pour la mise sur pied d’une salle multimédia.
4- DES TRICOTS ET DES PLAQUES AUX MULTIPLES MESSAGES PARLANTS.
Vive la jeunesse camerounaise!
Vive le Cameroun.
Bonne fête à vous !
Je vous remercie.
(c) Dr Fotso Fostine, fév 2021