Réunis à l’esplanade de la mosquée de Njinka pour la circonstance, les fidèles ont imploré la miséricorde d’Allah pour la mémoire du Président national de l’UDC, décédé il ya quelques mois.

L’espace culturel Njimonkouop de Njinka s’est avéré étroit ce vendredi, 31 juillet 2020, pour accueillir les fidèles musulmans, sortis massivement à la faveur de la commémoration de l’Aïd El-kebir, cette importante fête, d’ailleurs la plus grande du calendrier de l’Hégire. Une mobilisation qui aura surpris plus d’un. On se souvient en effet qu’à la veille de cette célébration, un communiqué signé du sultan avait fait la répartition des Sites officiels de prières en cette période de crise sanitaire, en instaurant un site au lycée classique de Njinka, non loin de la résidence du Dr Adamou Ndam Njoya. Une attitude considérée au sein de l’opinion comme de la provocation, et dont le but recherché n’était autre que dévier les fidèles.

Contrairement à d’autres lieux de culte de la ville où le respect des mesures barrières n’était qu’une vue de l’esprit, l’on relève pour s’en féliciter, que l’espace culturel Njimonkouop a mis les petits plats dans les grands, afin de réduire à néant le risque de propagation de la pandémie du COVID-19. Outre le port des masques de protection qui en était une obligation avant tout accès, un dispositif de lavage systématique des mains à été mis sur pied, à l’initiative de madame le Maire de la ville de Foumban. Hon TOMAINO Ndam Njoya, elle aussi présente à cette circonstance solennelle, n’a pas lésiné sur les moyens.

La grande prière débute avec l’arrivée de l’Imam principal de ladite mosquée. Le Rev Chintouo va axer son sermon sur le sens même du sacrifice pour rester dans l’actualité du jour. Un événement qui commémore en effet l’acte de soumission d’Abraham qui décida d’offrir son fils unique Ismaël en sacrifice à son créateur. Il va en outre prêcher avec entrain sur les notions cardinales que sont la Paix, l’amour et le pardon, non sans implorer le très haut pour l’éradication de la pandémie meurtrière qu’est le Corona virus.

Devoir de mémoire

Le message de la famille Njimonkouop, porté par Mambafon Ayman Nur Huda Ndam Njoya sera l’un des moments importants de cette rencontre de prière. Il sera davantage question pour lui de rendre un hommage appuyé aux disparus, à l’instar du Dr Adamou Ndam Njoya, rappelé à Dieu en Mars 2020. “Dieu de miséricorde, lui qui nous a permis de vivre ensemble ces moments merveilleux, glorieux et mémorable. Nous naissons, nous mourons, alors chaque instant devient unique. En effet, notre rencontre aujourd’hui est exceptionnelle à plus d’un titre. C’est en lieu et place de notre père, le chef de la grande famille Njimonkouop Mabafon Dr Adamou Ndam Njoya, retourné à Dieu que je prends la parole. Je mesure la gravité, je mesure la responsabilité. A Dieu que Dr Adamou Ndam Njoya nous avait voué. A Dieu, je m’en remets. Nous sommes tous invités à nous en remettre” , s’exprime-t-il, avant de poursuivre : “Notre rencontre aujourd’hui est aussi unique du fait de la crise sanitaire mondiale de la pandémie du coronavirus. Pour la première fois au 21e siècle, le pèlerinage à la Mecque, l’un des 5 piliers de l’Islam n’a pas été possible. Par ce que l’Islam en tant que religion de situation par excellence, nous a prédisposé, nous avons pu nous adapter” .

La prière marquant la commémoration de l’Aïd El-kebir à l’esplanade de la mosquée de Njinka s’achève par l’immolation d’un bellier par l’Imam officiant, qui donne ainsi le ton aux autres fidèles. Et comme il est de tradition, une parade sera offerte par les différentes délégations à l’espace culturel, ponctuée par le discours de l’Hon TOMAINO, maire de Foumban. La suite des activités c’était en après midi avec le match des incollables, sous la supervision des imams en charge des affaires académiques avec à la clé une soirée culturelle.

Ludivine TSEKENG