DOSSIER

Tabaski à Foumban : S.m Ibrahim Mbombo Njoya encense le président Biya

Le dépositaire de la tradition ancestrale Bamoun estime que le pouvoir incarné par l’homme du 06 novembre est divin et invite ses sujets au respect de l’autorité établie, car dit-il, toute autorité vient de Dieu.

Ils étaient des milliers ces croyants, qui ont effectué le déplacement du Mont de piété de Foumban, en ce jour qui marque la fête du sacrifice. Parmi les dignitaires autour de majesté le sultan Ibrahim Mbombo NJOYA, le ministre délégué auprès du ministre des transports, NJOYA Zakariaou, l’ambassadeur de la République du Cameroun au Congo, S.E Nji Komidor Njimoluh et bien d’autres figures importantes du peuple Bamoun.

Dans son adresse comme il est de tradition après la grande prière de circonstance, le sultan Ibrahim Mbombo NJOYA a tenu à remercier de vives voix les frères et sœurs des autres obédiences religieuses qui ont toujours sacrifié de leur temps pour assister la communauté musulmane au mont de piété, ainsi que ceux de ses sujets qui ont choisi de revenir prier à ses côtés. On est sans ignorer que la ville de Foumban compte à elle seule plus de cinq lieux de prière aujourd’hui, contrairement à l’époque où tout le Noun, ou du moins l’essentiel du peuple Bamoun convergeait au lieu dit montagne sacrée pour prier derrière leur monarque. Cette multiplicité des lieux de prière à Foumban aujourd’hui peut s’expliquer par le boom démographique et le triomphe de la démocratie qui aurait amené certains à se décider d’aller où ils veulent, et non plus une doctrine comme on pouvait le croire par le passé.

En implorant le seigneur pour la paix au Cameroun, le sultan des Bamoun n’a pas manqué d’évoquer une question d’actualité liée au président de la République, de plus en plus victime des attaques de certains de ses concitoyens qui voudraient tout mettre en œuvre pour l’éjecter du pouvoir, même par la rue. Une démarche déconseillé par le monarque qui estime que le pouvoir est un don de Dieu, et lui seul sait quand reprendre ce pouvoir. “On ne peut rien construire sans la paix. On ne peut rien arranger avec la guerre. Du haut de mes 80 ans, j’ai tant vu, pendant la guerre d’indépendance. Toutes ces guerres n’avaient rien résolues. Ce n’est que la paix qui est venue réguler le pays. J’avais déjà dis ici, c’est Dieu qui donne le pouvoir, que ce soit le président de la République, le roi… c’est Dieu qui investit celui qu’il veut. Chacun naît avec son destin, bon comme mauvais. Quand j’entends les gens parler s’agissant du président Biya ça m’amuse plutôt. C’est Dieu seul qui lui a placé et il sait quand est-ce qu’il va l’enlever”, relève le monarque, non sans rappeler le coup d’État manqué de 1984, déjoué selon lui parce que Dieu n’avait pas voulu. “En 1984 il ya eu coup d’État au Cameroun, mais il s’en est sorti sain et sauf. Moi-même quand j’accède au trône il y en a qui ont juré que je n’aurai pas plus de trois jours au trône, d’autres trois semaines… Nous sommes à 27 ans, est-ce parce que je suis trop sage ou parce que je suis fort plus que tout le monde ? Non, c’est la grâce divine. Aujourd’hui, le président Biya est là pas parce qu’il est plus fort et plus intelligent que tous les camerounais, mais parce que la volonté de Dieu est avec lui. Je dis ceci pour inviter les fidèles à respecter la décision du seigneur”, a-t-il ajouté.

Ahmed MOCTAR NSANGOU

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