Son Eminence Fessal Mounir Nsangou : “Nous nous appuyons sur les prescriptions du Coran et de la Sunna du Prophète pour informer sur le croissant lunaire”
Le Président de l’Association Solidaire de la Vocation Islamique et président en exercice du Conseil Camerounais du Croissant Lunaire (Cccl), s’exprimait ce samedi à Yaoundé, à l’occasion de la réunion d’évaluation des activités de l’organe en charge de gestion du croissant lunaire, trois mois après mise en place. En intégralité, les propos liminaires du Président Fessal Mounir Nsangou.
Au Nom dAllah, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux, Louanges à ALLAH, Seigneur des Mondes, qui a accepté que notre assise ait lieu ce jour à Yaoundé,
Chers frères et sœurs, leaders dassociations, Mesdames et Messieurs,
Que la Paix et la Bénédictions dALLAH soit sur vous !
Je suis heureux et honoré de présider cette première rencontre du Conseil Camerounais du Croissant Lunaire en ma qualité de président en exercice, après la signature du Protocole daccord à Douala, le 3 avril 2021. Avant toute chose, permettez-moi dexprimer ma reconnaissance à la Jeunesse Islamique du Cameroun qui a accepté dabriter cette assise et de vous offrir les commodités nécessaires. Cest le bel exemple de cohésion, de fraternité et de solidarité qui doit nous caractériser. ALLAH ne dit-il pas que « Tous les musulmans sont des frères » ?
Chers frères et sœurs,
La rencontre de ce jour, comme je lindiquais, est la toute première trois mois et demi après le lancement effectif de nos activités. Comme beaucoup dentre vous l’ont constaté, le Conseil Camerounais du Croissant Lunaire a quasiment fait irruption dans notre quotidien et dans notre paysage, après une série de rencontres ayant mobilisés des leaders d’Associations islamiques autorisées au Cameroun.
En effet, cest en février 2021 que nous avons entamé ce processus à Douala, sous légide de l’Association pour l’Observation Astronomique et avec la facilitation de notre frère Mohamed Azize MBOHOU. A lui, se sont joints dautres volontés comme le Pr. Souley Mane Bouba de la Commission Nationale du Croissant Lunaire et Sheick Oumarou Malam Djibril et plus tard les facilitateurs issus de toutes les trois Associations islamiques autorisées. Ce qui faisait un groupe dau-moins 10 personnes qui ont travaillé pendant plusieurs semaines.
Si à cette première rencontre en vue de mettre sur pied un organe unique et consensuel de gestion du croissant lunaire au Cameroun, deux des trois associations islamiques autorisées par décret présidentiel étaient présents, à savoir l’Association Solidaire pour la Vocation Islamique (ASSOVIC) et l’Union Islamique du Cameroun (UIC), la troisième, l’Association Culturelle Islamique du Cameroun (ACIC) va rejoindre la plateforme, et les échanges ont été denses, riches et porteurs.
Pourquoi je parle déchanges denses, riches et porteurs ? Eh bien parce quaprès la première réunion en février, une deuxième aura lieu le 14 mars à Yaoundé organisée par l’ASSOVIC et en présence des représentants des deux autres associations, ainsi que de nombreux acteurs impliqués dans le processus. Cette rencontre a été décisive, car elle a permis de jeter les bases solides et consensuelles du Protocole d’accord duquel découlera le Conseil Camerounais du Croissant Lunaire.
La troisième réunion aura lieu à Douala, le 28 mars, organisée cette fois-là par l’ACIC, avec la présence effective des trois présidents d’associations islamiques autorisées et de leurs bureaux respectifs. Elle a permis de relire les termes du Protocole d’Accord et d’exprimer notre totale adhésion à la démarche de consensus et de solidarité. Et nous nous sommes accordés sur le fait que la rencontre de signature dudit Protocole aurait lieu une semaine plus tard à Yaoundé, toujours sous légide de l’ACIC. Mais malheureusement, à cause de l’indisponibilité de son président, je suppose, et dautres raisons qu’il nest pas aisé de mobiliser, il y a eu, en dépit des relances, un retard et un silence incompréhensibles. Cest dans ce contexte que, pour éviter que chaque Association active sa part de commission du croissant lunaire, les présidents de l’ASSOVIC et de l’UIC ont signé le Protocole d’Accord le 03 avril dernier, comme je lai dit. Certains se demanderont pourquoi seulement l’ACIC, l’ASSOVIC et l’UIC ? Simplement parce quil faut que nous soyons en harmonie avec les lois de la République. Et la lumière de la loi, seules ces trois Associations religieuses sont autorisées pour ce qui est de la religion musulmane au Cameroun.
Toutefois, nous ne disons pas que les associations déclarées n’ont pas leur place. Nous voulons simplement faire connaître qu’une organisation sérieuse de notre communauté doit sappuyer prioritairement sur ce que la loi prévoit, cest-à-dire sur les Associations autorisées. Et après, une grande dynamique permet de mobiliser tout le monde. Car, chaque organisation joue un rôle majeur dans le rayonnement de l’islam au Cameroun.
Chers frères et sœurs,
Beaucoup de déclarations ont été faites sur le fonctionnement du CCCL. Mais il me plaît de dire ici que nous nous appuyons fondamentalement sur les prescriptions du Noble Coran et de la Sunna du Saint Prophète (PBSL) pour informer sur le croissant lunaire. A côté de ces méthodes, nous allions le calcul astronomique et la technologie grâce aux prouesses salutaires de l’Association pour l’Observation Astronomique (AOA) qui coordonne le Comité Scientifique et Technique du CCCL. Toutes ces informations ne sont rendues publiques qu’après l’avis des jurisconsultes qui sassurent de leur conformité avec les prescriptions de la religion. Vous comprenez que lavis des Oulémas est fondamental dans le travail de prévision et d’information que nous faisons. Pour ce qui est des moyens de fonctionnement, comme vous l’entendrez tout à l’heure dans le bilan du Secrétaire Permanent, ils viennent exclusivement des Associations signataires du Protocole d’Accord.
Dautre part, nous ne devons pas perdre de vue que nous sommes dans un pays laïc et dans un monde qui évolue. A ce titre, il nous revient, nous musulmans, de nous organiser au sein de notre religion et de nous adapter, afin de faciliter la tâche aux pouvoirs publics. Si nous sommes unis et solidaires, on nous prendra au sérieux et accordera la place d’honneur et de respect qui revient à l’Islam, au même titre que les autres religions présentes au Cameroun.
Je voudrais donc inviter tous et chacun à uvrer pour la cohésion, l’unité et la concorde de la Communauté Musulmane, et non de fragiliser et de tribaliser. Faisons de la liberté de culte et de la laïcité chers au Président de la République, S.E Paul BIYA, de précieux acquis à sauvegarder. Soyons des musulmans à l’intérieur des mosquées et en dehors, dans nos vies quotidiennes, pour paraphraser le Chef de l’État, dans son discours d’inauguration du Complexe Islamique de Tsinga en 1996. Travaillons pour l’unité et la solidarité de la Communauté, et non pour la fragiliser. Car, sa fragilité nous déshonore. Nos affrontements inutiles pour un leadership incompréhensible nous détruit et nous déshonore.
Pour terminer mon propos, je souhaite vivement que cette rencontre nous permette de baliser le chemin, pour un déploiement harmonieux et consensuel du CCCL et partant pour l’Islam au Cameroun.
Que le Seigneur nous aide et nous bénisse. Que le Seigneur protège le Cameroun et assiste le Président de la République, Paul BIYA dans son immense tâche de préservation de la paix et de lintégrité du Cameroun.
(c) Son Éminence Fessal Mounir Nsangou, juin 2021