Revers : Kamto et ses partisans déclarés persona non grata aux obsèques de Christian Penda Ekoka
C’est la substance d’un communiqué signé du Vice Président du mouvement AGIR, qui évoque la décence et la dignité.
Le décès de Christian Penda Ekoka, Président du mouvement AGIR et allié politique du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) du Pr Maurice Kamto, continue d’alimenter les débats tant au Cameroun qu’à l’extérieur du pays. Décédé en effet le 08 Août dernier, ce haut commis de l’État qui a longtemps travaillé aux côtés du Président Biya en qualité de conseiller spécial, sera conduit à sa dernière demeure le samedi, 28 Août 2021. Un programme d’hommage a été rendu public la semaine dernière. En prélude à ces moments particulièrement émouvants pour la famille et les proches du défunt, un communiqué vient d’être rendu public par le vice-président du du mouvement AGIR. Dans cette sortie, Pr Yap BOUM ll revient sur les derniers moments du disparu et le lynchage médiatique auquel il a fait face de la part des partisans de son allié, dans le cadre de la gestion des fonds de Survie Cameroon. CPE avait on se souvient dénoncé avec dernière énergie les détournements dans cette affaire qui présentait un déficit de plus de deux cents millions de FCFA. Le silence du prof Kamto face à ce lynchage a été très mal perçu par son allié. Son Vice Président invite à cet effet les partisans du MRC ainsi que son Président à s’abstenir de toute activité liée aux obsèques de Christian Penda Ekoka, au nom de la décence et de la dignité.
“Comme vous êtes nombreux à le savoir, les derniers moments de vie de notre président ont été marqués par une cabale extrêmement violente, malsaine et injuste, orchestrée par des membres et sympathisants de son allié politique. Cet épisode a profondément meurtri CPE (Christian Penda Ekoka, ndlr) qui s’est étonné du silence de cet allié. Prenant acte de cette situation, le mouvement ACT-AGIR, en parfaite solidarité avec la famille de notre regretté président, prie les auteurs et acteurs de cette cabale abjecte, au nom de la décence, de la dignité et surtout du respect de la mémoire de l’illustre disparu, de s’abstenir de toute participation aux différentes cérémonies organisées à l’occasion de cette grande perte. Ceci évitera tout dérapage et permettra de consacrer toute notre énergie à rendre un hommage à Christian Penda Ekoka dont la vie mérite d’être célébrée en toute sérénité”, a écrit Yap BOUM ll, vice président du mouvement ACT-AGIR.
Cette sortie remet au goût du jour le silence complice du Pr Kamto par rapport aux attitudes parfois extrémistes de ses partisans et sympathisants. On se souvient encore des casses d’ambassades du Cameroun à l’etranger, notamment en France et à Berlin le 26 janvier 2019. Des casses qui faisaient suite à l’appel à la manifestation par les cadres du MRC au lendemain de la présidentielle de 2018, dans le cadre d’un plan de résistance baptisé “non au hold-up électoral”. Alors candidat à cette élection, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun qui s’était auto proclamé vainqueur, avait décidé de rendre le Cameroun ingouvernable. Et Pendant ces casses attribuées au mouvement dit Brigade Anti Sardinard (BAS), les effigies du chef de l’État avaient été vandalisées et remplacées par celles du Pr Kamto. Cet acte digne d’un coup d’État n’avait pas été dénoncé par le leader du MRC. Au contraire, plusieurs autres marches de protestation assez controversées sont organisées et bénéficient des lettres de félicitation du patron de ce parti. Une attitude à répétition qui suscite pas mal d’interrogations sur la vision politique de ce professeur d’Universités et Avocat international. La famille Ekoka et les membres de sa formation politique dénoncent en tout cas cette “hypocrisie” et brandissent un carton rouge au MRC quant à la participation aux obsèques de CPE.
Sébastien ESSOMBA