La cérémonie y relative s’est déroulée ce samedi, 23 février 2019, en présence du sultan Ibrahim Mbombo Njoya et son homologue de Bandjoun, sa Majesté KAMGA Honoré

La mosquée centrale de Bandjoun, située à l’axe lourd sur la nationale Bafoussam-Yaoundé, à quelques encablures de la chefferie supérieure Bandjoun, est la toute première de l’histoire de cette contrée. Créée en 1996, elle a connu beaucoup de mutations et très récemment, elle a bénéficié des retouches particulières, grâce à la détermination de la communauté musulmane établie à ces lieux.

La cérémonie d’inauguration, en présence d’une foultitude de personnes, chrétiennes comme musulmanes, en présence du sultan Bamoun, sa Majesté Ibrahim Mbombo Njoya qu’assistait à cet effet, son homologue de Bandjoun, Dr KAMGA Honoré, a connu de vives émotions.

Brassage culturel

Cette cérémonie d’inauguration aurait donné à apprecier le facteur du vivre-ensemble sur plusieurs plans. D’emblée, une communauté bamoun qui, par la force des choses, a su s’implanter dans ce département, bien loin de leur Noun natal. C’était d’ailleurs l’occasion pour ces natifs du Noun de réitérer en présence de leur guide traditionnel, le degré d’estime et d’amour que le peuple Bandjoun et leur manarque manifestent à leur endroit.

Par ailleurs, l’on a remarqué une forte communauté des Haoussa et des Foulbé, venus pour la plupart des régions du Septentrion, mais qui partagent aisément ces espaces avec les communautés bamoun et Bandjoun. Toute chose qui a constitué un réel motif d’émotions pour les deux gardiens de la tradition, présents à la cérémonie. Toutes ces communautés étaient bel et bien présentes, faisant ressortir chacune les valeurs culturelles de leurs aires culturelles. Un vrai symbole du vivre-ensemble

Parlant de la réligion, Dr KAMGA Honoré la considère comme le vent, que chacun peut s’en servir à sa guise, et dont personne ne peut empêcher l’autre de s’en servir. Une pensée assez philosophique qui traduit la valeur mythique et mystique de la religion.

Séance tenante, le bureau exécutif et les imams ont été installés, avant la coupure du ruban qui constituera le principal temps fort de la cérémonie.

De la genèse de la mosquée centrale de Bandjoun

De l’allocation du président du comité d’organisation, l’histoire de cette mosquée remonte de 1992 lorsqu’un groupe des fidèles musulmans décide d’aller à la rencontre du feu roi, sa Majesté Ngnie KAMGA, le père de l’actuel monarque, à l’effet de solliciter un espace pour la pratique des actes d’adoration. Une demande qui obtiendra un avis favorable quatre ans plus tard.

La nouvelle sera accueillie avec une forte émotion par la communauté musulmane qui, dès la fin de l’année 1996 y hisse la toute première et petite mosquée faite en paille. En 2000, l’on assiste alors à l’arrivée à Bandjoun d’un nombre plus important des musulmans qui décident de créer une communauté administrativement reconnue, et de remplacer la mosquée en paille par une autre en terre battue. Ce n’est qu’en 2004 que cette communauté se dotera d’un complexe islamique moderne digne de ce nom. Une métamorphose qui va se poursuivre jusqu’à ce jour, où l’on a désormais un joyau architectural servant des cadres d’adoration bien que les travaux ne soient complément terminés. Les fidèles nourrissent tout de même l’espoir de continuer avec le soutien des âmes charitables, la poursuite des travaux de réfection. Quant aux responsables installés, le grand Imam du Noun, en procédant à l’installation, recommande dignité et abnégation au travail dans le strict respect des recommandations d’Allah. Autrement dit, servir et non se servir !

Sébastien ESSOMBA