DOSSIER

Rdpc/ouest : S.m Ibrahim Mbombo NJOYA fait valoir sa personnalité

Alors que les messages de menaces circulaient en permanence sur les réseaux sociaux, invitant au boycott du Giga meeting de Bafoussam, le chef de la délégation permanente du comité central du Rdpc a réussi son pari, à travers un rappel des troupes impressionnant.

C’était de l’inédit ce samedi, 20 juillet 2019 à Bafoussam. Convoquées par le sultan Ibrahim Mbombo NJOYA, chef de la délégation permanente régionale du comité central du Rdpc, les élites de l’ouest ont répondu massivement présents au meeting dit de soutien aux institutions de la République dont le chef de l’État, Paul Biya, après l’affront de Genève en Suisse il ya quelques semaines. On se souvient de la réaction farouche des éléments de la brigade dite anti Sardinards (BAS) qui étaient déterminés de porter atteinte à l’intégrité physique du président de la République en séjour privé en Suisse. Cette attaque avait fait l’objet d’une réaction des élites de l’ouest qui avaient conjointement signé une motion de soutien au chef de l’État, marquant de ce fait leur désolidarisation de ce mouvement, attribué à tort ou à raison aux ressortissants Bamileke qui constituent en majorité les membres de la BAS.

Le meeting de Bafoussam visait toujours à dire non à ces agissements. Malgré les invectives et l’appel au boycott lancés tout au long de la semaine sur les réseaux sociaux par les adeptes de la révolution qui, pour la plupart, n’ont eu de cesse de brandir des menaces vis-à-vis de l’autorité traditionnelle, le meeting de Bafoussam a connu un succès qui fera date. Concernant l’hypothèse de la neutralité politique des chefs traditionnels longuement évoquée par certains en prélude à cet événement, sa majesté Ibrahim Mbombo NJOYA s’est voulu clair : “Tout le monde doit faire la politique ou alors la politique vous fera. Cessons le débat désuet et irréaliste des chefs neutres ou des faux problèmes des traditions apolitiques, dans un monde de confrontations politiques, un monde de décisions politiques qui régulent nos sociétés, y compris nos us et coutumes, oui nos traditions. Cela est un autre debat qui se fera en son temps”, a précisé le chef de la délégation permanente du comité central, avant d’ajouter : “Aujourd’hui nous parlons de violence, de paix sociale, du vivre ensemble. Nous parlons de faire de l’Ouest un modèle de l’action politique paisible. A cet effet, j’invite tous les enfants de notre Région dans toutes les diasporas à adhérer à l’esprit de paix. Ils seront toujours les bienvenus et les bien-aimés par nous leurs parents. Le Cameroun est à nous tous, l’Ouest a sa place entière et l’Ouest doit montrer bon exemple comme nous le montrons déjà dans tous les domaines. Nous demeurons toujours la levure de la paix au Cameroun, comme la levure du progrès. Sans la paix il n’y aura point de progrès pour tous. D’une manière plus générale, j’appelle chacun de nous, hommes, femmes et jeunes, à ne pas céder aux sirènes du repli identitaire, et à rejeter la violence sous toutes ses formes.”

Au-delà de l’aspect mobilisation et réussite même de cet événement, le meeting de Bafoussam a présenté une kyrielle de faits qui ont suscité des interrogations. Entre autres, le non port des écharpes tricolores par les élus locaux et élus de la nation, alors qu’il s’agissait d’un événement en soutien aux institutions républicaines. On se serait attendu de voir arborer fièrement ces écharpes tricolores pour magnifier ces couleurs là. Malheureusement, sénateurs, députés et conseillers municipaux acquis au Rdpc n’ont pas jugés nécessaire de mettre ces attributs. Même pas le maire de Bafoussam 1er ou le super maire, Emmanuel Nzete à qui revenait l’opportunité de dire le discours de bienvenue. S’étaient-ils passés le mot ou s’agissait-il d’une mesure de prudence quand on sait que les menaces d’une attaque terroriste planait et il fallait éviter de se faire identifier à première vue? La seule personne qui a fait la différence, faut-il le reconnaître, c’est l’Hon Fotso fostine, députée des hauts-plateaux à l’Assemblée Nationale qui aura en même temps imprimé ses marques à cet événement à travers sa fanfare dotée des équipements de pointe, déplacée spécialement pour la circonstance. Elle n’a pas manqué d’ailleurs d’exécuter personnellement quelques notes au nom de son grand champion, le président Paul Biya.

Sébastien ESSOMBA

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