DOSSIER

Production caféière : Quand le café “made in Cameroon” s’expose à Yaoundé

 

C’était à la faveur de la 7e édition du festicoffee tenue les 16 et 17 Avril 2019 dans la capitale camerounaise

“Act now for coffee”, autrement dit, agir maintenant pour le café. Au-delà d’un simple slogan, c’est le fil conducteur très évocateur de la septième édition du festicoffee que vient d’abriter la ville de Yaoundé, la capitale Camerounaise.

Pendant deux jours durant, les 16 et 17 Avril 2019, les acteurs de la filière et les partenaires se sont retrouvés, à l’effet d’exposer le savoir faire Camerounais en terme de la production et de la transformation du café et, questionner en présence des autorités le goulot d’étranglement qui empêcherait le redécollage effectif de la filière, jadis une filière porteuse au Cameroun, à l’origine de beaucoup d’enrichissement.

On se souvient qu’à l’ouest par le passé par exemple, la richesse des planteurs était fonction du nombre de pieds de café. Beaucoup s’en sont servis pour bâtir des empires, et d’autres pour assurer l’éducation de leurs progénitures. Malheureusement, depuis la chute drastique des prix du café sur le marché mondial, ce n’est plus le même engouement qui est observé. L’on a assisté à des déracinements des plants pour d’autres cultures, des cultures de rente plus précisément. Ce qui serait une grave erreur malgré tout, si l’on s’en tient aux perspectives selon les autorités camerounaises.

Le Cameroun en passe de devenir premier producteur africain ?

Au cours de la rencontre de Yaoundé, il a été aussi question aussi d’échanges d’expérience entre les différents groupes venus des quatre coins de République, ainsi que des experts internationaux conviés à la rencontre de l’hôtel de Ville de Yaoundé. La région de l’ouest y était bien représentée, avec la présence effective du Dr Adamou Ndam Njoya, maire de Foumban et président en exercice de la coopérative agricole de l’ouest (COPAGRO), grand producteur du café dont les hectares s’étendent à perte de vue dans la petite contrée de koutie dans le Noun.

Cependant, plusieurs éléments justifient la démotivation des uns et des autres à en croire le ministre du commerce qui convoque un chercheur américain pour démontrer que le Cameroun pourra être d’ici 2050, le plus grand producteur de café. Luc Magloire Mbarga Atangana, en président la cérémonie, pense qu’il est impératif de s’intéresser à tous les aspects de la chaîne de production, pour évoquer le goulot d’étranglement. “C’est un tout. Ça commence à la production naturellement, jusqu’à la commercialisation. Il ya la recherche, la production, la commercialisation. Je voudrais insister sur la commercialisation parce que c’est vraiment le fond, il faut créer cet espoir auprès des producteurs parce qu’on peut les comprendre. Si la production a autant baissé c’est bien parce que les gens se sont découragés. Il n’y avait pas de perspectives. Maintenant, les perspectives sont intéressantes à deux volets. J’insiste sur cette étude qui a été menée par ce professeur américain de renom, le professeur Geoffrey Saks, il a méné une étude scientifique au terme de laquelle il apparaît que, du fait du changement climatique, à l’horizon 2050, la production caféière va décliner dans l’ensemble des pays. Et les rares exceptions seront le Cameroun en Afrique centrale et dans une certaine mesure la RD Congo. Donc, il est évident que le Cameroun a une carte majeure à jouer en matière de production du café. 2050 n’est pas loin quand on sait le temps qu’il faut pour qu’une culture puisse produire. C’est le premier élément qui fonde mon optimisme, l’optimisme du gouvernement. Le second élément c’est d’actualité et on en parle. C’est l’avènement de cette zone de libre-échange continentale africaine. Ça ne dit peut-être pas grand-chose à certains, mais vous allez voir les mois à venir. Il s’agit de la création d’un marché unique africain, réservé aux produits africains. Sa devise c’est d’ailleurs : produire pour l’Afrique et consommer Africain. Il faudra être en même de pouvoir satisfaire la demande qui va naître de ce nouvel espace d’un milliard trois cents millions de consommateurs. C’est quelque chose d’essentiel pour notre jeunesse en quête d’emplois. C’est quelque chose de fondamental également en terme de débouchés pour nos producteurs. Il faut y aller dès maintenant sinon on ratera le train”, rassure le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana.

Du rôle de la femme dans le café

Le public massif ayant effectué le déplacement de l’hôtel de ville de Yaoundé a eu le privilège de déguster du bon café camerounais. Il y avait pour tous les goûts. Une opportunité de bonnes affaires en somme, pour les organisateurs.

En marge de cette rencontre, se sont tenues les assises de la 3e Assemblée générale de l’AFEC, l’association des femmes dans le café. En présence du ministre Marie Thérèse Abena Ondoa et de l’ambassadeur du Brésil au Cameroun, il a été question pour l’honorable Tomaino, présidente de ladite association et les femmes membres, de présenter leur rapport d’activités et d’attirer au-delà de toute chose, l’attention sur le rôle de la femme dans la filière café. Un rôle qui se veut plutôt honorable en somme.

Sébastien ESSOMBA

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