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Présidentielle 2025 : Les candidatures jeunes, entre engagement sincère et effet de mode

À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, le Cameroun voit émerger une vague de candidatures issues de la jeunesse. Phénomène salutaire pour certains, effet de mode pour d’autres, cette dynamique soulève une interrogation cruciale : l’engagement politique des jeunes est-il fondé sur une vision claire et durable, ou n’est-il que le reflet passager d’un désir de rupture sans fondement idéologique ?

Certains observateurs ne manquent pas de le rappeler : « La jeunesse n’est pas un programme politique ». À juste titre. Être jeune ne garantit ni compétence, ni intégrité, ni vision pour le pays. Mais faut-il pour autant minimiser ou disqualifier cette aspiration nouvelle ? Ce serait passer à côté d’une réalité incontournable. Dans un pays où plus de 70 % de la population est constituée de jeunes, leur participation active et responsable à la vie politique est non seulement légitime, mais nécessaire.

LA JEUNESSE AFRICAINE AU RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE 

Le vent de la jeunesse souffle aujourd’hui sur de nombreuses nations africaines. Du Sénégal au Burkina Faso, du Kenya au Ghana, les jeunes s’organisent, innovent, et s’engagent pour faire entendre une autre voix. Une voix plus connectée aux enjeux contemporains : transition numérique, justice sociale, écologie, éducation inclusive, lutte contre la corruption et la gouvernance de proximité. Ces jeunes aspirent à un renouveau qui ne se contente pas de slogans, mais qui se construit sur des projets politiques crédibles et adaptés aux exigences du monde actuel.

Pour le Cameroun, l’élection présidentielle de 2025 pourrait être un tournant. La question n’est pas simplement de savoir si un jeune peut accéder à la magistrature suprême. Elle est surtout de savoir si les jeunes, dans leur diversité, peuvent collectivement imposer une autre manière de faire de la politique, plus participative, plus éthique, plus ancrée dans les réalités du peuple.

Ce n’est donc pas l’âge des candidats qui doit faire débat, mais la nature de leurs engagements, la solidité de leurs programmes, la sincérité de leur démarche, et leur capacité à rassembler au-delà des clivages habituels.

VERS UNE MATURITÉ POLITIQUE DE LA JEUNESSE

La jeunesse camerounaise doit refuser de n’être qu’un faire-valoir ou un décor électoral. Elle doit éviter de tomber dans les pièges du mimétisme, de la précipitation et de l’amateurisme. Car être jeune ne dispense pas d’avoir une rigueur politique, une vision construite, une éthique de l’action.

Le temps est venu pour elle de prendre ses responsabilités. Non pas pour remplacer les anciens de manière mécanique, mais pour redéfinir collectivement les fondements d’une politique nouvelle, humaniste, inclusive, tournée vers l’intérêt général.

Le Cameroun de demain ne se bâtira pas sans les jeunes. Mais il ne se bâtira pas non plus avec n’importe quel projet, sous prétexte qu’il est porté par un jeune. La jeunesse doit être une force transformatrice, pas simplement une catégorie sociologique.

Houzerou NGOUPAYOU

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