À l’approche de la présidentielle de 2025, le Cameroun se retrouve à un tournant crucial de son histoire politique. Plus de quatre décennies après l’arrivée au pouvoir de Paul Biya, l’incertitude plane quant à sa volonté de briguer un nouveau mandat. Mais au-delà des questions autour de sa candidature, ce scrutin s’annonce comme un test décisif pour la démocratie camerounaise.

Depuis des années, la scène politique camerounaise est dominée par le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, face à une opposition morcelée et souvent muselée. Pourtant, les aspirations du peuple évoluent. Une jeunesse de plus en plus connectée, éduquée et consciente aspire à un changement de gouvernance, plus inclusif, transparent et orienté vers le développement durable.

Les enjeux sont multiples : la paix dans les régions anglophones, la lutte contre la corruption endémique, la réforme du système électoral, la création d’emplois pour les jeunes, et la justice sociale. Or, pour que ces défis soient relevés, il faut un débat électoral réel, équitable et fondé sur des propositions concrètes, non sur des logiques de clientélisme ou de personnalisation du pouvoir.

Le Conseil électoral, les médias, la société civile, mais aussi les partenaires internationaux doivent jouer leur rôle pour garantir un processus crédible. L’opposition, quant à elle, a la responsabilité historique de s’unir autour de projets clairs et d’éviter les querelles d’ego.

La présidentielle de 2025 ne doit pas être une répétition du passé. Elle représente une opportunité pour le Cameroun de démontrer qu’il peut tourner la page du statu quo, sans violence ni chaos, mais par les urnes, dans la dignité et le respect de la volonté populaire.

Le Cameroun mérite une transition apaisée. Le peuple camerounais mérite un avenir choisi, non subi.

Houzerou NGOUPAYOU, en guise d’Editorial…