L’initiateur de la campagne de santé gratuite à Njimom s’exprime sur les motivations de ce projet qui rentre dans le cadre des actions constantes de développement communautaire et devrait se perpétuer pour le bonheur des populations de cette unité administrative.

Les rideaux viennent de tomber sur la première édition de la campagne de santé gratuite en faveur des populations de Njimom. Quel est le sentiment qui vous anime en ce moment ?

Je vous remercie de cette opportunité que vous nous offrez de donner à chaud notre sentiment au moment où la campagne de santé gratuite organisée en faveur des populations de Njimom rentre dans les annales de l’histoire. C’est un homme heureux qui est face à vous en ce moment. Le sentiment qui m’anime est le même qui habite en ce moment tous les Fils de Njimom animés par cette volonté de développement de notre terroir. Il s’agit pour moi d’un sentiment d’avoir accompli une mission. Pour une édition pionnière, nous n’y croyions pas. La forte mobilisation des populations de Njimom et d’ailleurs nous renseignent que nous n’avions eu aucune raison de douter de cette réussite. En trois jours, nous avons vécu le soulagement de nos populations pour qui rencontrer un spécialiste n’est toujours pas aisé. En 72 heures, les médecins et infirmiers, j’allais dire des humanitaires se sont donnés avec engagement. Nous en sommes heureux.

Concrètement, comment est née cette initiative ?

C’est un projet que nous avons initié depuis quelques temps et qui se situe dans le prolongement de la tournée de sensibilisation et de formation des agents de relais communautaire effectuée dans le Noun au mois de mars dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus. Lors de nos différents passages dans les arrondissements, nous avons rencontré des populations qui nous ont fait part de ce qu’elles n’arrivaient pas à avoir accès aux soins de santé de qualité parce que les centres de santé qu’elles fréquentent n’ont pas suffisamment de médecins surtout s’agissant des spécialités pour lesquelles elles avaient des maux déjà diagnostiqués. On s’est engagé à répondre à ces préoccupations en prenant attache avec des associations des médecins qui ont accepté de nous accompagner dans ce projet et d’offrir gratuitement des soins à ces populations.

Quelles pathologies ont été récurrentes durant ces jours ?

D’après les points que nous faisions quotidiennement avec les médecins, c’est beaucoup de problèmes de vue c’est-à-dire d’ophtalmologie, de rhumatisme, cardiaques et de nerfs et dentaires aussi. Il faut préciser que les chirurgiens ont aussi été assez sollicités. De façon précise, en trois jours, 2000 personnes ont été consultées. 90 opérations chirurgicales ont été réalisées avec succès, 700 personnes ont été reçues en ophtalmologie. Les dentistes ont reçu 300 personnes. Pour plusieurs cas, des médicaments ont été distribués, des paires de lunettes ainsi que des brosses à dents à la suite d’une sensibilisation sur les astuces pour des dents saines.

D’où sont venus les médecins spécialistes et infirmiers ?

Ils sont venus de Yaoundé, de Douala, de Bafia, de Mora de Foumban pour le Cameroun et de la Belgique, France et Canada pour ceux établis dans la diaspora. Ils sont membres de plusieurs organisations dont l’Association Happy Zilly, Lumière soins infirmiers Inc, la Fondation Camerounaise du Cœur, Médecin sans frontières (MSF), la Croix Rouge Camerounaise, la Fondation Camerounaise du Cœur et le Centre Médical d’Arrondissement de Njimom. Ils ont accepté de nous soutenir à titre bénévole, ils n’ont perçu aucun centime. Nous nous sommes juste occupés de la logistique locale et quelques problèmes d’intendance pour agrémenter leur séjour chez nous. Des élites et forces vives de Njimom se sont mobilisées pour supporter les charges de l’hôpital. Les populations n’ont connu aucune tracasserie pour rencontrer ces spécialistes qui étaient très ouverts à eux.

Après Njimom 2020 à quoi s’attendre dans les prochains jours ou mois ?

Les maladies diagnostiqués et pour lesquelles les spécialistes n’étaient pas là, nous comptons déplacer pour eux ces traitants dans les prochains jours pour une session spéciale. Pour nous, c’est une activité régulière qui s’inscrit dans une démarche engagée depuis des longues années avec des élites du Noun. Nous nous investissons dans l’éducation de la jeune fille et des enfants démunis à travers des prix et bourses d’excellence scolaire, dans la promotion de la santé communautaire avec des soutiens aux campagnes de vaccination. Nous contribuons à l’amélioration de la qualité des infrastructures dans les établissements scolaire et sanitaire Nous apportons juste notre modeste contribution à ce que le gouvernement de la république fait déjà pour ces populations rurales. Au regard de l’engouement observé sur le terrain, il est important pour nous de pérenniser cette action pour le bonheur de nos populations. Nous comptons nous y investir davantage lors de la prochaine édition prévue l’année prochaine. Il est important de préciser que nous avons bénéficié de l’accompagnement de l’Association Women Entrepreneurship Facilitation Network (WEFN) qui s’est penchée sur le recensement des personnes sans actes de naissance. Des dispositions vont être prises avec les autorités concernées pour que ce précieux document leur soit établi aux 700 personnes enregistrées. Je voudrai saisir cette occasion que vous me donnez pour remercier toutes ces acteurs qui nous ont accompagné, l’autorité administrative avec en premier lieu Monsieur le Sous-préfet de Njimom sans oublier les autorités traditionnelles dont Sa Majesté le Sultan Roi des Bamoun pour ses conseils constants sans oublier les chefs de village qui ont joué un rôle important dans la sensibilisation. Je ne saurai oublier les hommes de médias pour l’attention portée à ce projet communautaire. Je tiens à féliciter mes frères et sœurs de Njimom pour l’intérêt accordé à cette initiative.

Propos recueillis par RANE Monmefire