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Licenciement abusif : Trois porte-paroles du personnel chassés de la SABC pour avoir dénoncé les abus

Les parties se trouvent actuellement devant l’inspection de travail pour tentative de conciliation, sous réserve d’une action judiciaire au cas où la SABC ne répond pas favorablement à l’objet de la demande formulé par ces victimes.

Il ya péril sur le dialogue social au sein de la société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC). Autrefois modèle en terme de gestion du personnel, elle est en passe de devenir l’ombre d’elle-même, avec un traitement de plus en plus tendancieux. En témoigne le récent licenciement des trois porte-paroles des délégués du personnel, intervenu le mois d’Août. Il s’agit nommément des sieurs Kouotchop, contre-maitre principal fabrication à la direction régionale de l’ouest à Bafoussam, Papana Bondoa William, cadre d’entretien à la direction régionale du centre à Yaoundé et Mbarga Claude, vendeur à Douala dans la région du littoral. Trois personnels des trois régions et des fonctions différentes, poursuivis pour les mêmes faits, qualifiés de propagation de fausses nouvelles. Une curiosité planétaire tout de même. L’affaire remonte en mai 2019.

Des dires de ces victimes, cette guerre déclenche entre elles et le management des Brasseries du Cameroun lorsqu’agissant en qualité de porte-paroles des délégués, ils décident de saisir par écrit le ministre et le PCA pour dénoncer un certain nombre des faits. L’une des victimes rencontrée par notre rédaction relate les faits. “Nous étions les porte-paroles dans les négociations avec la direction générale et depuis une dizaine d’années nous avons fonctionné ainsi. Ça permettait à tous les délégués du personnel de se concerter longtemps avant de rencontrer le patronat pour harmoniser nos points de vue, pour essayer d’arrêter nos positions sur tous les sujets. Malheureusement depuis le mois de mai, il ya eu des pommes de discorde avec la direction générale qui s’est engagée véritablement à décapiter l’institution du délégué du personnel, à savoir, mettre hors d’état de nuire les trois porte-paroles contre vents et marées. Et depuis le 02 Août, celà a été effectif. Je fais fie de toute la démarche entreprise jusqu’à ce niveau. Mais en réalité il ne s’agit pas d’un licenciement régulier, mais d’un licenciement irrégulier, d’un licenciement abusif, parce que tout simplement pour des raisons inavouées, le directeur général a voulu mettre hors d’état de nuire tous ceux qui l’empêchent de tourner en rond”, s’est confié sieur Kouotchop avant d’ajouter : “Il nous ai reproché de propager des fausses nouvelles, d’avoir écrit au ministre, d’avoir écrit au PCA pour dénoncer un certain nombre des faits qui ont été malheureusement arrêtées dans les réunions statutaires avec la signature de ce même directeur depuis 2017. Le même directeur qui a écrit au ministre sur le même sujet. Subitement aujourd’hui il s’avère que pour eux c’est une propagation de fausses nouvelles. Ce qui n’en n’est pas une, malheureusement. Je crois qu’ils devraient trouver d’autres arguments et non s’atteler sur des faits actés où nous avons signé en tant que délégué du personnel et personne des délégués du personnel de tout le Cameroun n’a jamais remis en cause ces signatures ou ces lettres. Ces mêmes lettres envoyées ont été actés dans les réunions statutaires qui suivaient”.

Climat de peur permanente !

Dans son déroulé, sieur Kouotchop relève que l’ensemble des mesures entreprises par la société est en déphasage avec le règlement intérieur de l’entreprise et que tout est mis en œuvre pour que règne un climat de peur permanente, afin d’empêcher aux uns et aux autres de lever le petit doigt pour revendiquer quoi que ce soit. “Ils ont profité de cette situation pour terroriser les autres délégués du personnel afin qu’aujourd’hui personne n’est capable de dire la moindre chose que ce soit. Lorsque vous ouvrez la bouche maintenant c’est une demande d’explication. Ils ont la liste des gens qu’ils doivent absolument chasser de l’entreprise pour faire passer leurs points de vue. Il s’agit pour nous maintenant de faire confiance à la loi, respecter la loi pour que force revienne à la loi. Quelque soit les gros moyens qu’ils mettront en jeu, il faudrait que la loi reste la loi”, a-t-il conclu. Rendez-vous le 27 septembre pour une énième tentative de conciliation en ce qui concerne le cas Bafoussam. Mais en attendant, la confédération des syndicats autonomes du Cameroun entend faire sienne cette affaire, elle qui a toujours joué les fusibles entre les Brasseries et son personnel. Même si cette fois la SABC ou du moins ses représentants dans cette procédure prétend ignorer ses leaders. Nos tentatives de rencontrer l’autre partie a été jusqu’ici infructueuses. Cependant, la rédaction ne baisse les bras. Elle s’active afin de rétablir la vérité dans affaire. Nous y reviendrons !

Sébastien ESSOMBA

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