Jules Denis ONANA : « Je sais que j’ai quelque chose à apporter au football camerounais »
L’ancien lion indomptable s’est porté candidat pour les élections à la présidence de la fédération camerounaise de football depuis presque deux mois déjà. De passage dans la ville de Bafoussam samedi, il nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il évoque les motivations de sa candidature, non sans placer un commentaire sur l’actualité autour du processus électoral. Dans cette interview, il présente également quelques axes majeurs de son projet dont la formation à la base se trouve être le leitmotiv.
Vous êtes candidat à la prochaine élection à la fédération camerounaise. Peut-on savoir les motivations de votre candidature ?
C’est une vieille actualité en fait. Cela fait deux mois lorsque nous avons entendu parler du processus après les assemblées générales, celles qui ont refondé les textes et celles qui ont préparé ce processus. Nous nous sommes posés beaucoup de questions en amont et lorsque les assemblées se sont achevées et qu’il a été question de répartir sur les nouvelles bases à la fédération, nous nous sommes dits que les footballeurs devaient prendre en main le destin et les destinées de la fédération parce que nous sommes dans une activité qui a été l’essentiel de notre vie active et nous voyons que ce que nous avons vécu et apporté ailleurs doit être implémenté chez nous. Nous avons vu que c’était le moment de se lever. J’ai donc décidé de me porter candidat. Bon ce n’est pas un hasard si quelques temps après moi les autres anciens lions se sont levés, parce que individuellement chacun a du faire le même constat peut-être dans son coin chacun s’est dut que c’était l’idéal d’avoir quelqu’un du métier, quelqu’un qui a étudié pour ça, qui a fait ses preuves pour gérer certaines situations à la fecafoot. Donc je suis là, je me présente, j’ai muri cette idée depuis longtemps, je suis entouré d’une équipe qui travaille dans tous les domaines : la communication, l’administration, le juridique. Nous avons fait le tour de la question et voilà nous sommes là.
Sur quoi portent les grands axes de votre projet ?
Vous savez dans ma posture d’ancien footballeur je ne peux que regarder ce qui va élever le footballeur. C’est pour cela que notre slogan de campagne c’est « back to the essential ». Lorsque que vous n’êtes pas footballeur, quand vous n’avez pas pratiqué à un certain niveau, il y a des termes techniques qui nous ramenèrent à la plus simple expression du jeu. Lorsque vous êtes bloqués pendant un match l’entraineur vous dira « les gars revenons aux choses simples, basiques pour pour repartir ». Et la base du football c’est le traitement du footballeur, tout ce qui concoure à rendre le footballeur meilleur, parce qu’il faut un meilleur environnement, il faut une meilleure gouvernance, il faut que les jeunes qui prétendent à jouer dans l’équipe nationale soient détectés tôt, soient bien formés, qu’ils aient une bonne compétition qui peut bien les faire grandir. Donc c’est un tout, et actuellement à la fecafoot aucun de ces aspects n’est bien managé. C’est un fait, nous ne faisons pas la chasse aux sorcières. Maintenant comment faire pour faire redémarrer le football ? Il y a plusieurs aspects : nous avons parlé de formation, détection, cela veut dire que la DTN doit jouer son rôle… (coupé).
Vous insistez sur la base. Que pensez- vous faire concrètement sur ce point ?
Les organes sont crées mais ils ne fonctionnent pas. La première chose c’est de les faire fonctionner efficacement, pas leur donner un brin de pouvoir alors qu’ils ne peuvent rien faire. Nous, nous savons qui est à la DTN, nous savons quel est le rôle d’un DTN; il faut renforcer son pouvoir, il faut lui donner les moyens et que le programme soit national et pas de programmes régionaux qui ne sont pas synchronisés entre eux. Donc la première chose c’est d’avoir des convictions, savoir où aller et de dérouler sa feuille de route. Tous ceux qui ont été à la fecafoot vous parleront de la même chose mais ont-ils la volonté de vouloir appliquer ces choses là ? Et s’ils ont cette volonté, dans quel ordre doit-on les appliquer ? C’est ça que nous voulons apporter.
Avez-vous la solution miracle ?
Nous avons des solutions qui ont été appliquées ailleurs. Je disais tantôt qu’il y a une expérience que nous avons. J’ai passé 17 ans en Asie. En ces 17 ans j’ai eu à passer en revue beaucoup de métiers autour du football et grâce à ce que nous avons pu faire dans certains pays de l’Asie, les ligues du football ont pu se relever, les fédérations sont structurées. Cette expérience que nous avons eue sur le terrain, on peut l’adapter ici. On ne parle pas des choses impossibles. Le football n’est pas sorcier, on n’invente rien. Il faut juste ordonnancer les choses pour qu’elles puissent aller.
Et au sujet du processus que vous savez contesté, vous restés déterminés à aller aux élections ? Qu’en dites-vous ?
Ce que je voudrais dire c’est qu’un jour ou l’autre il y aura élection à la fecafoot. Et quelque soit le temps des élections je serai candidat parce que je sais que je peux apporter quelque chose de plus. Maintenant chacun évolue dans son couloir. Vous parlez du processus contesté mais on peut aussi vous rétorquer que le processus se poursuit à la fecafoot. Où se trouve-t-on entre les deux ? Maintenant mon équipe de communication a proposé quelque chose dessus il ya quelque temps où on disait que trop de procédure tue le football. Parce que trop de surenchère des procédures ne renvoie qu’au statut quo ; les mêmes personnes sont là, elles ne travaillent pas mais elles sont là. Doit-on croiser les bras attendre que les procédures aboutissent alors qu’elles n’aboutiront pas? Le processus est déjà engagé au niveau des départements et va se poursuivre dans les régions. Maintenant le 12 octobre dernier il y a eu une assemblée générale de l’exécutif 2009 qui contexte, qui s’impose, qui instaure virtuellement un bicéphalisme à la fecafoot ? Ce sont leurs mots (rire). Où va-t-on ? Je suis dans la logique de progresser. Je pense que les footballeurs ne doivent plus être absents de ces choses là. Le football a été pratiquement toute notre vie. On doit continuer à se battre pour que les jeunes générations puissent profiter de tout ce qui se crée autour du football. On ne peut pas avoir autant des stades et ne pas avoir un bon championnat. Il va falloir recommencer à jouer au football, et quand on va commencer à le faire j’aimerai être là pour piloter cet ensemble parce que nous avons du potentiel et on sait où emmener ce football camerounais.
Interview réalisée par Césaire MOULIOM