Hon. Sylvain Ngakoutou Patassé : “J’ai eu l’héritage politique du Président Ange Félix Patassé”
Fils de l’ancien Président Ange Félix Patassé, homme politique et député à l’Assemblée Nationale en République centrafricaine, Sylvain Ngakoutou Patassé a le vent en poupe sur le terrain politique dans son pays. Un héritage qu’il a hérité de son feu père, Ange Félix Patassé, qui aura écrit l’histoire de la Centrafrique. En exclusivité, l’entretien avec cette figure de premier plan de la vie publique centrafricaine.
Bonjour honorable et merci d’accepter de vous soumettre à cet exercice. D’entrée de jeu, peut-on savoir réellement qui est Sylvain Ngakoutou Patassé ?
Je suis Ngakoutou Patassé Sylvain, député de Nana pakassa ll, je suis le fils de l’ancien Président, feu Ange Félix Patassé, père de cinq enfants. Je suis homme d’affaires, je suis Expert opérateur à Jama Brut et or.
Peut-on avoir un bref aperçu sur votre parcours scolaire, si ce n’est un secret ?
Je fais mes études en Centrafrique jusqu’en terminale. Après je suis allé en Belgique, j’ai eu mon diplôme. C’est là où j’ai obtenu mon diplôme d’expert en diamant et or, et quand je suis reparti en Centrafrique, je me suis lancé dans le travail d’exploitation des diamant et or, et après je me suis lancé dans l’immobilier, dans le transport des carburants, dans l’exploitation forestière. Et aujourd’hui député de la nation.
Un parcours scolaire et professionnel assez impressionnant, digne de fils du Président. Mais cependant, comment devenez-vous homme politique en Centrafrique ?
Vous savez j’ai eu à passer une jeunesse vraiment très difficile. Depuis l’âge de neuf ans déjà nous avons fait la prison, toute la famille. À 13 ans nous avons encore fait la prison, et après en exil et là c’était vraiment la totale. Après je me suis dit je ne vais jamais me renoncer en politique. En 2011 quand j’ai perdu mon feu papa, le Président Ange Félix Patassé, c’est à partir de là que la population m’a fait appel, m’a dit tu as ta place, le peuple a besoin de toi pour que tu viennes prendre leur destin en main. Et c’est à partir de là que je me suis engagé en politique. Et c’est là où j’ai eu l’héritage politique du feu Président Ange Félix Patassé. J’ai été candidat aux élections en 2016 et 2021. En 2016 j’étais sorti septième sur 14 candidats, et en 2021, sixième sur 17 candidats. Dans mon fief il n’y a pas eu élection. Dans mon fief c’est là où nous représentons 70% de l’électorat centrafricain. Malheureusement il y a les troubles dans ces zones et il n’y a pas eu élection. Mais ça n’a pas empêché que j’occupe la sixième place. Même l’ancien Président de la transition vient après moi, le Président de l’Assemblée sortant et certains anciens premiers ministres qui étaient candidats aux élections aussi, sont venus loin derrière moi.
Vous avez évoqué la prison avec insistance. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé dans les geôles, Hon Patassé ?
Vous savez mon père entre en politique à l’âge de 25 ans et il a été promu au trône de Bokassa, et après il était allé aux élections en 1981, on l’a volé cette élection il a essayé de contester. Le pouvoir en place a voulu l’arrêter. Ils sont venus ils ne l’ont pas trouvé, ils ont donc arrêté la famille pour lui mettre la pression pour qu’il revienne, là c’était en 1981. Et en 1982, nous avons fait la prison parce que, le Général Bozizé était ministre de la communication, il était allé faire un coup d’État radiophonique à la radio et à partir de là, comme il était du Nord, ils ont dit que mon papa était de connivence avec le Général Bozizé. Entre temps, on a envoyé arrêter mon père, il a pu s’échapper. Au Rebelote nous avons fait la prison pendant un an. Et c’est un an après que nous sommes sortis de la prison. Entre temps mon père était en exil, et il est rentré en Centrafrique en 1992 pour se présenter et il a gagné les élections en 1993.
Il est évident Hon président, que vous connaissez une ascension fulgurante en politique, si l’on s’en tient en tout cas à votre parcours jusqu’ici. Vous avez la masse populaire incroyable qui soutient votre personne. Alors dites-nous, quel est votre secret ?
Je suis quelqu’un de très ouvert, je suis toujours à l’écoute de la population et c’est ça qui fait ma force. Même pendant la crise, j’étais le seul en politique qui a eu à sillonner le pays pour parler du vivre-ensemble et de la cohésion sociale. Donc j’ai sillonné le pays pour prôner la Paix et Dieu merci aujourd’hui la population m’a écouté, nous avons retrouvé cette Paix. Et la population compte beaucoup sur moi parce que je sers d’exemple pour la nouvelle génération.
Quels sont vos rapports avec l’actuel Président, le prof Faustin Archange Touadera ?
Le Président Touadera c’est un grand frère. On s’appelle beaucoup, parfois les dimanches nous faisons le sport ensemble. Quand il a besoin qu’on aille faire le sport il m’appelle le matin, je le trouve on part au sport ensemble. Donc nous sommes en bons termes, il n’y a pas de problème entre nous.
Peut-on avoir une idée de votre projet politique ?
Les élections sont passées. Aujourd’hui je suis député. Donc ce n’est plus d’actualité. Peut être qu’on verra dans quatre ans, cinq ans, si je me représente je pourrais élaborer mon nouveau projet de société, mon programme de campagne.
Quel message pouvez-vous formuler à l’endroit du peuple centrafricain et même africain, honorable ?
Vous savez le peuple Africain a trop souffert et je pense aujourd’hui on est en train de prendre le déçu. Donc nous devons, en tant que Africains, nous devons être soudés. De voir d’abord l’intérêt des Africains. Parce qu’on a été très marginalisé et nous devons prendre conscience et positiver tout ce qui est négatif. Je vous remercie !
Entretien réalisé par Houzerou NGOUPAYOU