Focus : Claude Ndam, les honneurs du roi !
L’artiste musicien, fierté du peuple Bamoun depuis des lustres, a été annobli ce samedi par le sultan, roi des Bamoun, sa majesté Ibrahim Mbombo Njoya. C’est la consécration d’une riche carrière, au service de la culture camerounaise. Focus sur un homme atypique et unique en son genre…
Le 27 mai 1955, une escarmouche se livra à Yaoundé entre les forces loyalistes et les insurgés. Bilan, plusieurs victimes. C’est ce jour que naquit Claude Alphonse Ndam Njoupit. Il grandit aux côtés de son grand-père musicien, âgé de 115 ans. Le centenaire aurait perdu le sommeil depuis longtemps et son petit fils, alors qu’il n’avait que sept ans, rodait autour de lui pour apprendre les contes et chansons. Un soir en classe de 3ème, son papa Israël Ngoucheme Yeyap, décida de lui offrir une guitare flambante neuve. C’est de là que tout commence.
Claude Ndam appartient à une génération grâce à qui la musique africaine a pu imposer son originalité. Il porte très haut le drapeau du Cameroun depuis près de quarante ans. Vêtu toujours d’un boubou original, frappé de symboles de son Noun natal, cheveux argentés coiffés sous une longue chéchia rouge ou multicolore, souriant et armée d’une guitare à l’épaule, Claude Ndam défend bec et ongles ses origines dans les festivals, les stades, les sales de spectacles et les chaînes de télévision partout dans le monde. Des artistes de hautes factures se bousculent pour interpréter les œuvres tirées de son modeste répertoire. Aucun quorum d’artistes camerounais ne saurait être validé si Claude Ndam n’est pas présent.
Piégé par une récidive d’AVC, ”le griot moderne du Noun”, cet homme qui vient d’être distingué par le sultan, roi des Bamoun, est Chevalier de l’ordre national de la valeur du Cameroun. Salut l’artiste !
© Alioti SHEIDA 2019