Élections à la Fecafoot : Et si Seidou Mbombo Njoya devenait Roi ?
Suivant le calendrier de la Fecafoot, les élections pour l’exécutif de l’instance faîtière du football camerounais se tiendront au mois de décembre 2021, si les choses se passent comme prévues. Entre-temps, les regards sont rivés sur Foumban pour les obsèques du Sultan Ibrahim Mbombo Njoya, qui déboucheront sur l’intronisation du nouveau roi.
Dans la liste des potentiels candidats pour le fauteuil du Président de la fédération camerounaise de football, figure le Président par intérim, Seidou Mbombo Njoya, fils du très charismatique Roi des Bamoun SM le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya, décédé le 27 septembre 2021 à Paris, dont les obsèques sont attendues dans les prochains jours. A cette occasion, la succession est ouverte à tous les enfants biologiques du défunt.
D’après la coutume de cette partie du pays, la procédure de succession va de père à fils. Le choix ou la désignation du future roi incombe le père (roi), dans son pouvoir discrétionnaire. Le roi laisse le nom du futur roi dans un testament qu’il dépose aux confidents de son choix. Ces derniers sont tenus à le remettre aux Nkom, notables intronisateurs à l’annonce du décès du roi. Le rôle des Nkom est de mettre en exécution, la volonté du roi, quant à ce qui est de la désignation du nouveau roi.
A cet effet, quelques questions taraudent désormais les esprits : Quelles sont les limitations des pouvoirs des Nkom à qui revient le droit d’introniser le roi ? Peuvent-ils s’opposer à une désignation dûment laissée par le roi ? Que peut-il se passer s’ils refusent d’obtempérer ?
Au delà de certains détails tout de même négligeables, on peut s’amuser d’imaginer un scénario dans lequel le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya désigne son fils Seidou pour assumer le trône de Nchare Yen, fondateur de la dynastie. Nous savons pertinemment d’après les non-dits de l’histoire, que certains monarques n’auraient pas été formellement intronisés par les Nkom. Ce fut le cas du Roi Nsangou qui aurait été intronisé par sa mère Ngoungoure devenue Shetfon par la suite.
Notons que c’est Nsangou qui aurait réorganisé l’administration et établi l’organigramme du royaume. Également dans ce registre, le célèbre Roi Njoya n’avait que quatre ans à la mort de son père Nsangou. Il aurait à cet âge bénéficié de la protection de Gbetkom Ndombuo alors Manshüt Tupanka sous l’insistance de sa mère Njapndunké. En sa qualité de Reine-mère, Njapndunké aurait assuré la régence pendant la minorité du souverain. Njoya aura régné sans avoir été intronisé par les Nkom. Ce qui n’a pas empêché que ce règne marque l’humanité toute entière. La fonction de Sultan-Roi des Bamoun est vraisemblablement importante et plus juteuse que toute autre fonction au Cameroun. On a vu le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya, démissionner du gouvernement dès qu’il a été intronisé comme roi. Ce fut le 09 août 1992 avec sa sœur co-héritière Momanfon Rabiatou Njoya.
Seidou Mbombo Njoya ne pourra donc pas cracher sur la couronne royale si à jamais… En cette situation, que deviendra sa candidature et son challenge avec le goléador Samuel Eto’o Fils à la candidature pour le poste de Président de la Fecafoot ? Depuis quelques semaines, des voix se sont levées dans les médias et réseaux sociaux pour mettre les deux hommes face à face. Pourtant au départ, l’on a observé une collaboration exemplaire. Les deux ont fait de mains et de pieds pour faire tomber le tout puissant Général des armées Pierre Semengué dans les contentieux en justice. Pour mémoire, feu le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya a été le parrain du mariage de Samuel Eto’o Fils au Vatican. Affaire à suivre..!
Sébastien ESSOMBA