ÉDITORIAL : À l’aube de 2025, une résurrection politique est-elle possible ?

Ce dimanche, les chrétiens du Cameroun et du monde entier célèbrent la résurrection du Christ, victoire de la vie sur la mort, de la lumière sur les ténèbres, de l’espérance sur le désespoir. Ce message de Pâques ne saurait rester cantonné aux églises ou aux consciences individuelles : il résonne puissamment dans le contexte politique actuel, à la veille d’une élection présidentielle décisive pour notre nation.
La présidentielle 2025 s’annonce cruciale. Les tensions politiques, les frustrations accumulées, la lassitude citoyenne et les incertitudes sur l’avenir exigent plus que jamais un sursaut national. Et dans ce moment charnière, la voix de l’Église, voix de paix, de justice et de vérité, ne doit pas être silencieuse.
L’Église ne fait pas de politique partisane. Mais elle est appelée à être une conscience éveillée au service du bien commun. Elle doit rappeler aux dirigeants, aux candidats et aux citoyens que le pouvoir n’est pas un privilège à conserver à tout prix, mais une responsabilité sacrée au service de tous, en particulier des plus vulnérables. Les sorties récurrentes des prêtres catholiques en disent long. Même si quelque fois le ton n’est pas toujours adapté, dans un contexte de tensions où les valeurs de Paix se doivent d’être préservées.
Face à la tentation de la violence, de la manipulation, de la division ethnique ou de l’achat des consciences, la résurrection du Christ invite à choisir la vie : celle de la vérité, du dialogue, du respect mutuel, de la dignité humaine. Les pasteurs, prêtres, évêques et fidèles laïcs doivent être les artisans de cette espérance concrète.
À quelques mois de l’élection présidentielle, que la lumière de Pâques éclaire les consciences, inspire les discours et transfigure les pratiques. Le Cameroun mérite une résurrection politique, sociale et morale. Elle ne viendra pas des urnes seules, mais d’un profond changement intérieur. Le message de Pâques nous y invite.
Houzerou NGOUPAYOU