Dr. Serges Frédéric Mboumegne : “Le Cameroun a besoin de revoir la Paix sur l’étendue de son territoire”
Le président exécutif de l’Association Internationale Kofi Annan pour la Promotion et la Protection de la Paix estime qu’il est impératif d’agir et plus vite, pour endiguer les tensions sociales qui prennent une proportion inquiétante au Cameroun. Il s’est exprimé ce vendredi, 11 Novembre 2019, en marge de la conférence de presse relative au lancement du projet “237-peace and Good Governance” au siège même de l’organisation à Bafoussam. Morceaux choisis !
Vous préparez le lancement d’un nouveau projet, le “237-peace and Governance”. De quoi est-il question en réalité et quel est l’objectif recherché par ce projet ?
L’objectif de ce projet est de contribuer au rétablissement et à la consolidation de la paix, et l’amélioration de la gouvernance locale dans les régions du nord-ouest et du Sud-Ouest, avec extension dans la région de l’ouest Cameroun. Il s’agira de former environ 300 artisans volontaires pour la Paix, qui se déploieront dans les régions du nord-ouest, du Sud-Ouest et de l’ouest, accompagnés des différents facilitateurs qui aideront ces artisans à la réussite de la réalisation de leur mission auprès des ménages. Par la suite nous allons organiser un cadre de concertation entre les différents acteurs socioéconomiques, politico-administratives et même judiciaires, dans les trois régions de mise en œuvre de notre projet, afin de pouvoir discuter régulièrement sur des cas qui peuvent constituer des entorses à la Paix, afin de pouvoir anticiper des occasions de conflit et de permettre aux populations de vivre dans un environnement sans conflit. Nous allons également avec les médias, organiser des causeries éducatives au sein des différents ménages. Nous allons également mettre sur pied un mécanisme d’alerte précoce afin de pouvoir informer les autorités administratives sur des sujets que s’ils sont mal gérés, peuvent constituer des entorses à la paix dans les différentes régions de mise en œuvre de notre projet.
On vous a très régulièrement vu sur le terrain mener des actions dans le cadre de votre association. Aujourd’hui vous revenez avec un nouveau concept. Alors dites-nous président, quelle est la particularité de ce projet ?
La particularité de notre projet est qu’elle est d’abord portée par une organisation de la société civile et qu’elle est une participation à la mise en œuvre des différents mécanismes de consolidation de la Paix, au moment où le Cameroun a besoin de revoir la Paix sur l’étendue de son territoire.
Quel est le procédé par par lequel vous entendez matérialiser ce projet qui se veut novateur et ambitieux ?
Le procédé, nous avons un procédé typique, un procédé qui consistera à impliquer toutes les différentes couches de la population dans le cadre de la mise en œuvre de notre projet. Je vais parler par exemple du dialogue inclusif communautaire qui sera organisé à l’échelle locale. Vous comprenez que c’est un procédé moins élitiste, afin de faire participer les différentes couches de la population à ce processus de consolidation de la Paix.
Entretien réalisé par Sébastien ESSOMBA