Communication : L’Association “Merveilles du Monde” se prononce sur le récent massacre de Kumba au Cameroun
Dans sa Communication faite le 26 octobre 2020, deux jours après le drame, l’association Merveilles du Monde n’a pas caché son émotion face à cette tragédie de plus qui restera à jamais dans les annales de l’histoire de la crise dite anglophone. Ci-dessous, la communication de l’ONG sur la question.
Malgré l’envie de réagir à chaud comme tous ceux qui l’ont fait depuis, nous écrivons ces lignes après une réflexion approfondie sur le massacre. Nous nous référons aux atrocités perpétrées le samedi 24 octobre de 2020 à l’Académie Internationale bilingue du quartier de Fiango, arrondissement de Kumba 2, dans la ville de Kumba, département de la Mémé, la région Sud-Ouest du Cameroun. Cet établissement a été sauvagement et sournoisement attaquée et des enfants massacrés.
Face à cette tragédie, nous souhaitons unir nos voix pour qu’enfin, ce conflit qui perdure depuis près de trois ans dans la plus complète indifférence des autorités internationales, soit pris au sérieux et qu’une solution soit trouvée. Des informations sur ce qui s’est passé ont été relayées par les médias africains et internationaux. L’ONU ainsi que nombre d’ONG et d’OING, ont dénoncé et condamné ces exactions. « L’attaque contre des écoliers est la pire atrocité depuis la reprise de l’année scolaire le 5 octobre 2020 dans laquelle plus d’étudiants se sont inscrits dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest que ces dernières années », a ajouté l’OCHA (BCAH ou OCHA – acronyme anglais pour Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) est un département du Secrétariat de l’ONU) René Sadi, le porte-parole du gouvernement, condamne « avec la dernière énergie les auteurs de cet acte odieux, lâche et abominable, perpétré contre des jeunes innocents ». Il accuse « les rebelles sécessionnistes » d’être à l’origine de l’attaque et annonce l’ouverture d’une enquête. Idem pour le Premier ministre Joseph Dion Ngute, sur Twitter, qui a organisé une réunion d’urgence après l’attaque. Maurice Kamto, leader de l’opposition, a parlé d’« horreur absolue ». « Combien de morts faut-il encore pour qu’une solution politique ramène la paix dans le NOSO (Nord-Ouest et Sud-Ouest, les deux régions anglophones) ? », a-t-il réagi. (Source RFI).
La représentation de la Coordination M.E.R.V.E.I.L.L.E.S. du Monde qui intervient dans la zone où se situe cette école, dont la Fondation internationale pour le Développement l’Education, l’Entrepreneuriat et la Protection de l’Environnement est la tête de file, le bureau exécutif international de la coordination et les représentants de la coordination à travers l’Afrique, joignent leurs voix à celles de la société civile camerounaise et demandent avec eux une enquête indépendante et l’ouverture d’un dialogue politique pour régler le conflit.
Nous ne pouvons que condamner encore une fois, les lâches qui se cachent derrière des cagoules pour assassiner des enfants. Le droit à l’éducation, le droit de vivre dans un pays en paix, le droit de vivre tout court ne peuvent être impunément bafoués. Les conflits politiques n’ont pas à rejaillir sur la vie des enfants, et pourtant, ils ont été condamnés et exécutés parce qu’ils ont été à l’école. Les mots ne peuvent pas traduire notre pensée, ces actes dépassent notre entendement. Il ne faut pas que cela se reproduisent. C’est du devoir des autorités camerounaises aidées par les autorités internationales avec le soutien de toutes les ONG et OING que de protéger ces enfants. Nous nous joindrons à toutes initiatives allant dans ce sens et continuerons nos activités d’encadrement et d’assistance aux déplacés internes de cette crise jusqu’à sa fin, appelons ainsi a une synergie d’action pour la
protection des victimes”, indique le communiqué.
La Rédaction