DANS L'ACTUEVENT

Charlie Tchikanda : “La société civile est une actrice incontournable du processus judiciaire”

Le directeur exécutif de la Ligue des Droits et Libertés s’exprimait en marge de l’atelier de renforcement des capacités des OSC sur le monitoring de la société civile en droit de l’homme en milieu carcéral. Il a tenu à présenter dans les détails ce projet qui court depuis 2015.

“Ce projet s’inscrit en droite ligne du Plan d’action nationale de promotion élaborée par le gouvernement Camerounais en 2015 et qui va s’achever en décembre 2019. Nous avons choisi au sein de ce plan d’action l’axe qui concerne l’accès à la justice et nous l’avons développé dans les milieux carcéraux. Nous avons commencé en 2016 par nous intéresser aux conditions des détenus, des détenus provisoires des trois prisons. Ensuite à la deuxième année, nous nous sommes intéressés aux détenus provisoires, aux gardés à vue et à la troisième année, nous avons repris le même cheminement mais cette fois ci en y associant d’autres acteurs, à l’exemple des acteurs de la chaîne pénale que sont les magistrats, les régisseurs de prisons, les greffiers des juridictions, les greffiers des prisons et les forces de maintien de l’ordre. Nous avons essayé de mettre tous ces acteurs en synergie pour qu’ils puissent collaborer ensemble parce que nous avons estimé qu’il y avait un certain disfonctionnement dans les actions de ces acteurs. Nous avons également intéressé la société civile parce que nous estimons que le société civile est également une actrice importante, pas seulement en ce qui concerne l’accès à la justice, mais dans tout le processus du développement que ce soit dans le domaine des droits civiles et politiques, des droits sociaux, économiques et culturels, la société civile est une actrice incontournable. C’est pour cela que nous avons depuis deux ans également associé à ces acteurs les organisations de la société civile pour renforcer aussi leurs capacités surtout en matière de garde à vue et de détention provisoire. C’est un thème qui est d’actualité aujourd’hui. Il s’agit donc pour nous, de continuer à notre manière de promouvoir l’état de droit. Voilà donc la finalité de ce programme. Nous sommes fiers de dire que de 2015 à 2019, au moment de l’évaluation de ce plan d’action nationale de promotion de droits de l’homme, la LDL peut se targuer d’avoir contribué à la mise en œuvre de ce programme. Nous avons observé sur le terrain comme une mauvaise perception du rôle des organisations de la société civile qui interviennent dans le champ politique, et surtout les forces de maintien de l’ordre. Elles ont une très mauvaise perception des acteurs de la société civile, pourtant nous sommes des collaborateurs. C’est donc l’un des buts de cet atelier”

Sébastien ESSOMBA

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