Ils se comptent par centaines ces jeunes au Cameroun qui, du fait de l’alcoolisme et du tabagisme, rompent précocement avec l’école pour une vie de délinquance

Marius, élève en classe de seconde “c” dans un lycée de la place à Bafoussam dans la région de l’ouest-cameroun, vient d’écoper d’une suspension définitive il ya quelques semaines seulement, au cours de ce deuxième trimestre de l’année scolaire en cours. Motif, une délinquance à outrance de plus en plus aiguë. À plusieurs reprises nous renseigne-t-on, il a eu des mises à pieds et d’autres formes de sanction, dans l’espoir pour le chef d’établissement de le ramener à l’ordre. Malheureusement, ce jeune de 17 ans seulement, devenait plus nocif pour ses camarades à qui il inculquait sans crainte et au fil des jours, les mauvaises conduites

Il se trouve d’après l’enseignant principal du Marius au terme de ses recherches, que le jeune homme s’est fait enrôler dans un groupe de fumeurs de la ville et ne pouvait plus se passer de ”tirer un bâton”, peu importe le lieu où il se trouve, même si c’est à l’établissement, car devenu dépendant. “Il était devenu agressif, bizarre, prêt à taper sur ses camarades à la moindre incompréhension. Nous nous sommes rendus compte qu’il marchait avec un mauvais groupe, un groupe de fumeurs de tabac et peut-être même de chanvre indien, parce qu’il devenait du jour au lendemain insaisissable”, s’est confié cet enseignant sous anonymat

Aujourd’hui, dans nos lycées et collèges, il ne passe plus de mois sans qu’on évoque une histoire de “charters”, cette activité malsaine qui consiste pour des jeunes à déserter les salles de classes pour se retrouver à des mauvais endroits pour des mauvaises pratiques, à l’instar de la consommation de la drogue, de la sexualité non contrôlée entre eux, bref de la pornographie etc. Tout ceci part d’un fait, le tabagisme qui ouvre les portes à toute sorte d’amis et de compagnies et qui mettent les enfants en déroute.

Le cas de l’élève poignardé il ya une semaine par son camarade au lycée bilingue de Deido à Douala est d’ailleurs un cas d’école qui devrait attirer l’attention des parents sur le changement des comportements de leurs enfants. Le jeune mis en cause dans ce meurtre, d’après les informations à nous rapportées, avait été exclu de cet établissement du fait de la mauvaise conduite. Il serait revenu ce jour là après avoir tiré quelques bâtons, juste pour “taxer” ses camarades comme ça se dit dans un jargon propre à leur milieu. Malheureusement, le pire fut inévitable

Au-delà de la délinquance !

Le tabagisme constitue un réel problème de santé publique dans le monde. Le dire n’est qu’un lapalissade. Il s’agit selon les experts, de la plus importante cause de décès dans le monde. Soit 6 millions de décès par an. Au Cameroun, selon les résultats de l’enquête mondiale sur le tabagisme chez les adultes menées en 2013 par l’Institut national des statistiques en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé, résultats rendus publics au mois de janvier, près de 1,1 million d’adultes, soit 8,9% de la population, utilisent des produits du tabac et 6 720 000 personnes sont exposées à la fumée secondaire du tabac dans tous les lieux publics

Il revient tout compte fait aux parents d’être plus vigilants quant à la conduite de leurs progénitures, d’abord à la maison, étant donné que tout part des cellules familiales. Mais il se trouve malheureusement que la conjoncture économique a fait que les parents consacrent plus leur temps à la recherche du pain quotidien qu’à l’éducation des enfants, d’où ces fléaux qui montent en puissance dans notre société. S’il est vrai que l’inscription de la mention “le bac nouit gravement à la santé” ne résout pas grand problème, il devient impératif de trouver d’autres astuces plus conséquentes pour sauver les meubles. Et si l’on arrivait à l’indication de la fabrication et la commercialisation du tabac dans notre société ?

Houzer NGOUPAYOU