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Renoncement de Bouteflika : Quand le rêve camerounais se réalise en Algérie !

Engagés ces dernières semaines dans une bataille contre le 5e mandat de Bouteflika à la prochaine présidentielle, les Algériens obtiennent gain de cause. Des citoyens camerounais, militants d’une certaine opposition, déterminés à faire partir Paul Biya par la rue, sans succès, miroitent cet exploit du peuple Algérien.

L’annonce du président Bouteflika de renoncer à un cinquième mandat et de repousser l’élection présidentielle du 18 avril a été saluée par de nombreux observateurs qui restent toutefois prudents, et invitent à rester vigilant face aux promesses du pouvoir qui pourrait chercher à gagner du temps.

L’annonce d’Abdelaziz Bouteflika et son renoncement à un cinquième mandat résonne comme une victoire de la rue face au pouvoir algérien. Un point de vue partagé par l’opposant Ali Benflis qui préconise toutefois de rester prudent face aux promesses du pouvoir.

« Je félicite le peuple algérien pour cette victoire extraordinaire et éclatante, une victoire qu’il a gagnée grâce à son combat et son très haut niveau de lutte. C’est une lutte qui a duré le temps qu’elle a duré et qui a imposé la chute du 5e mandat qui était une hérésie et à la fois une candidature imaginaire et surréaliste. Le peuple algérien a senti que c’était de la provocation, de l’humiliation et il a fait tomber le mur de la peur », a affirmé au micro de RFI le principal opposant du président Bouteflika lors des élections présidentielles de 2004 et 2014.

Néanmoins, celui qui a renoncé à se présenter à l’élection présidentielle 2019 reste méfiant vis-à-vis de ce retournement de situation. « Il faut absolument que le peuple algérien reste vigilant pour que s’ouvre le débat véritable et aller à la fondation d’une véritable légitimité populaire », poursuit-il.

« Les Algériens doivent maintenir la pression »

Pour le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme, Said Salhi, la vigilance est également de mise. « C’est une victoire du peuple algérien. Il faut rappeler que le gouvernement a cédé à la pression de la rue. Mais nous restons vigilants, nous restons encore prudents parce que l’on n’a pas encore tous les détails, tous les contours, donc on reste vigilants, explique-t-il. Le plus important c’est d’aller faire un changement de système, nous l’avons dit à plusieurs reprises, la rue ne demande pas des réformes mais un changement de système ».

Selon Habib Brahmi, porte parole du mouvement Jil Jadid, nouvelle génération, la contestation n’est d’ailleurs pas finie, les Algériens ont gagné un bataille, mais pas la guerre. « C’est une victoire, oui, mais on a gagné une bataille mais on n’a pas encore gagné la guerre de l’Etat de droit. Dans sa lettre Abdelaziz Bouteflika annonce qu’il ne va pas se présenter et qu’il va aller vers une période de transition, et c’est très bien, mais il dit qu’il va chapeauter cette transition et nous pensons monsieur Bouteflika et son système qui ont été à la source du problème ne peuvent pas être une solution, a lancé le jeune homme. Aujourd’hui, un changement a été demandé par les Algériens mais il faut aller jusqu’au bout de l’action. Les Algériens doivent maintenir la pression, ils doivent continuer à revendiquer les points de leur contestation ».

Cette actualité est accueillie avec beaucoup de passions au Cameroun où les commentaires vont dans tous les sens. Certains leaders d’opinion dont le plan secret de la présidentielle 2018 était l’excitation à la révolte avec le soutien des multinationales, se mordent les doigts face à cette détermination des algériens, preuve que les réalités sont différentes

Sébastien ESSOMBA
Avec RFI

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