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Sa Majesté Alexis Pokem : « J’ai voulu mettre en avant le sport pour vendre la destination Nka’a »

Pour la première fois un club de football de l’arrondissement de Fokoué jouera le championnat régional de football. Il s’agit de Royal FC de Nka’a, créé à la chefferie Nka’a dans cet arrondissement. Le promoteur sa majesté Alexis Pokem s’est engagé à miser sur le sport pour développer son village. Royal FC de Nka’a arrive quelques mois après le master de tenis organisé dans cette contrée. Ce jeune chef entend investir largement sur le sport en général pour le rayonnement de Nka’a. Sans tabous Il se livre à cœur joie.

La position du projet par rapport aux métropoles, est-ce un handicap ou c’est promouvoir les talents d’ici ?

Vous savez, chaque projet vient avec une vision. Lorsque nous avons décidé de ramener le projet ici à Nka’a, c’est déjà assez pour faire la promotion de la destination, parce que partout où on est on peut se vendre. Il ne suffit pas d’être en métropole pour être de très bons joueurs. D’ailleurs même les meilleurs talents sont dans les campagnes. Et le fait de domicilier le projet ici à Nka’a, c’etait de faire de notre projet une attraction pour le sport de proximité dans les campagnes afin que les enfants qui sont pas seulement ici à Nka’a mais dans l’arrondissement de Fokoué département de la Menoua, qu’on puisse de temps en temps faire les casting de détection pour voir les talents qui dorment dans les villages et qu’ils puissent avoir suivi un accompagnement une fois qu’ils seront détectés, et ils viendront dans l’académie de Royal FC de Nka’a et à l’issue de ces détections, les formations et les initiations vont se suivre jusqu’à ce qu’ils deviennent les produits finis. Donc le choix de domicilier le projet ici à Nka’a a été très bien réfléchi. C’est d’abord pour valoriser, parce que le sport rime avec la culture; vous savez l’un des leviers de promotion d’une destination culturelle ou sportive au Cameroun c’est le rayonnement de ses performances. Et nous pensons qu’à travers Royal FC de Nka’a, si les performances sont au bout du résultat, naturellement tous les camerounais sauront désormais où se trouve Nka’a et d’ailleurs le master royal de Nka’a hier a révélé déjà une prémice sur ce qui pourrait arriver parce que comme je l’ai dit tantôt, le projet ne s’arrête pas seulement sur le Football; ici il n’y pas de sport mineur ni de sport majeur. Tous les sports ont leur place et leur importance. Et nous allons tout faire pour démarrer toutes ces activités à travers le giga complexe que nous voulons mettre sur pied ici dans le site de Nka’a.

Parlant justement de ce giga complexe sa majesté, sur quelle superficie sera-t-il bâti, est-il déjà véritablement imminent ?

Le projet est en cours. Nous avons fini la première étape qui était d’étudier le site et la superficie allouée est de 5 hectares. C’est un don de la chefferie. Maintenant nous allons faire tour à tour des visites avec nos potentiels partenaires, parce que vous savez un projet ça ne se porte pas seul ; il faut des partenaires sérieux, ambitieux et stratégiques sur le plan national et international. Donc lorsqu’on porte un projet comme ça, il faut qu’on essaie de voir avec la culture des partenaires avec qui nous traitons au niveau international (en Europe ou en Amérique). Donc le but c’est de travailler sur les principes de base. Nous sommes encore sur les phases de négociations et je peux déjà vous rassurer que c’est sur de très bons trains. D’ici maximum 1, voire 2 ou 3 ans , le chantier du complexe va démarrer. Nous sommes déjà dans l’activité, et ça fait partie de la première étape du projet. Donc être déjà en activité ; seconde étape commencer à implanter les infrastructures. Nous avons déjà trouvé le site, parce que notre difficulté c’était de trouver le site; une fois que le site est trouvé, c’est le moyen financier qu’il faut lier auprès de nos partenaires qui ont déjà donné leur accord de principe, pour revenir faire une deuxième visite d’étude. Et après d’ici au trop 2025-2026 les chantiers seront à pieds d’oeuvre.

Quel est était l’accueil que les populations de Nka’a ont réservé lorsqu’elles ont appris l’officialisation de la participation de Royal au championnat régional ?

Déjà lorsque les communautés ont appris que Royal FC club de Nka’a a été officiellement reconnu par la Fecafoot comme un club devant évoluer à la ligue régionale de Football de l’ouest, c’était de l’effervescence totale dans la communauté. La réjouissance était populaire. Le premier moment où le staff technique est arrivé avec les premiers joueurs ils ont commencé les entraînements, c’est tout le Village qui nous donnait ses bénédictions : les mamans, les papas, les grands parents tout le monde. C’est de l’engouement total, de l’extase ; il faut juste être au stade pour voir comment tout le monde veut à tout prix être dans les premiers rôles. Chaque grand-mère, grand-père ou notable qui sont venus ici hier pendant la cérémonie culturelle, tout le monde me dit j’ai mon petit-fils, mon arrière petit-fils ou la petite fille, comment je peux faire pour qu’il joue ? J’ai dis non ce n’est pas moi qui vais gérer l’équipe, il y a tout un staff technique. Rendez-vous auprès d’eux, c’est vrai que nous sommes en train de vouloir trouver une structure, de travailler c’est-à-dire leur bureau, qu’ils aient un bureau de travail où avec la forte demande des communautés sans compter le chef des groupements voisins qui m’ont déjà appelé pour me dire majesté vraiment pensez aussi à venir chez nous faire un casting pour voir nos enfants. Donc le projet a été très bien accueilli et tout le monde est très content.

L’objectif pour la ligue régionale c’est quoi ?

Pour la ligue régionale cette année, déjà il faut être ambitieux, je l’ai dis. On veut faire d’une pierre deux coups. Donc nous n’allons pas partir en victime résignée. Pour dire qu’on va juste jouer les premiers rôles c’est-à-dire jouer la phase d’implémentation. Lorsqu’on est ambitieux, on peut commencer et on marque notre empreinte. L’objectif cette année c’est d’arriver d’abord aux barrages. Donc je pense que Royal FC de Nka’a va tout faire pour être aux barrages et à l’issue des barrages nous verrons ce que ça va donner.

Qu’est-ce qui sonne véritablement le déclic de votre attachement au sport ?

Je vous félicite déjà pour cette question. Vous savez, à me voir vous comprenez que moi je suis un sportif pratiquant, pas un sportif de circonstances. Donc je suis d’abord un tennisman, j’ai joué au football quand j’étais au primaire à l’école publique, pendant mon cursus secondaire et universitaire et après j’ai eu de l’amour pour l’athlétisme également; parce que j’étais toujours parmi les meilleurs acteurs lorsqu’on faisait les jeux Fenassco, à l’époque. Après j’ai laissé l’athlétisme parce que j’ai voulu me consacrer aux sports plus nobles comme le tennis parce que je sais que là-bas il y a moins de contact et autres. Donc ma passion pour le sport est inébranlable. J’aime tous les sports, c’est mon ADN , j’adore tout ce qui est sport et culture. Et vous savez pour moi j’ai voulu mettre le sport en avant pour vendre ma communauté, parce que l’un des ambassadeurs les plus valorisés sur les chaînes internationales c’est le sport. Si vous avez un acteur pareil qui sort de Nka’a et qui se révèle sur le plan international, je vous assure lorsqu’il passera, partout où il ira il portera l’identité de cette communauté, et il sera l’ambassadeur digne comme Francis Ngannou par exemple. Le peuple Batié aujourd’hui est représenté dans le monde entier. Quand on parle de Ngannou le Cameroun est fier de lui et le peuple Batié aussi est fier d’avoir un fils digne. Vous avez par exemple le cas de la jeune génération. Carlos Baleba qui est dans le football, aujourd’hui il fait la fierté nationale et internationale à l’unanimité tout le monde apprécie son génie. Or pourquoi ne pas donner la chance ici à nos enfants ? Pourquoi ne pas sortir les futurs Yannick Noah ici? Parce qu’il faut que ces enfants rêvent. Si un camerounais a pu gagner un grand championnat à Paris, pourquoi il ne peut redynamiser cet espoir ? Et ce qui manque dans ma vision parce que je suis dans une monarchie moderne c’est-à-dire ( la chefferie a tout son temps, donc il faut adapter aux réalités de cet autre temps). Nous sommes à l’ère des civilisations universelles, du carrefour du donner et du reçevoir. Qu’est-ce qu’on va donner aux autres? Est-ce que c’est seulement la culture qu’on va vendre? Il n’y a pas que la culture, il y a plusieurs leviers de promotion de destinations. Il y a le sport le football. Aujourd’hui l’industrie du sport montre à quel point on peut être un levier stratégique pour les nations. Récemment vous avez vu les puissances qui sont montées comme la Chine lors des derniers JO. Elles n’étaient pas au premier rang mais l’industrie du sport chinois lorsque vous arrivez en Asie vous comprenez pourquoi la chine est le pays asiatique. D’ici 5 ou 10ans ils vont même écraser les pays occidentaux; parce qu’ils ont investi sur le sport. Et j’exhorte également les chefs, d’autres leaders culturels communautaires à prendre les mêmes initiatives pour accompagner le sport dans leur communauté et ils ne seront pas déçus.

Un message à la communauté sa majesté ?

Le message que je peux adresser à cette dynamique communauté de Nka’a c’est de continuer à soutenir les actions de développement de la chefferie, de continuer à mettre de leur temps et de leur énergie pour encourager les initiatives que nous entreprenons car la chefferie est au cœur du développement social dans l’arrondissement de de Fokoué. Et j’aimerai que la diaspora qui est l’une des forces vives du développement économique de cette communauté, qu’elle soit toujours au premier plan pour soutenir nos différents projets à travers leur mobilisation.

(c) Interview réalisée par Césaire MOULIOM, à Nka’a par Fokoué, in Ouest Échos

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