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Côte d’ivoire : Ouattara défend le franc CFA, « une monnaie solide »

Le président ivoirien Alassane Ouattara a demandé vendredi, après avoir été reçu par Emmanuel Macron, que « cesse le faux débat » sur le franc CFA, qui est « une monnaie solide, bien gérée et appréciée ».

« J’ai entendu beaucoup de déclarations sur le franc CFA (…) Je ne comprends pas ce faux débat », a déclaré le président Ouattara à la presse à l’issue de l’entretien à l’Elysée.

Régulièrement critiqué dans les pays africains qui l’utilisent, le franc CFA compte des ennemis jusqu’en Europe où la charge la plus spectaculaire a été récemment lancée par le vice-président antisystème du Conseil italien, Luigi di Maio, qui a accusé la France d’utiliser « le franc des colonies » pour « financer la dette publique française ».

Une monnaie « stabilisante »
« Le franc CFA est notre monnaie, c’est la monnaie de pays qui l’ont librement choisi, depuis l’indépendance dans les années 60 », a déclaré Alassane Ouattara. « Elle est solide, elle est appréciée, elle est bien gérée », a-t-il ajouté, en mettant en avant les taux de croissance des huit pays de l’Afrique de l’ouest qui l’utilisent.

« Nous sommes très, très heureux d’avoir cette monnaie qui est stabilisante », a-t-il assuré, en précisant que des réformes la concernant seraient faites « le temps opportun ».

14 pays (dont 12 anciennes colonies françaises), huit en Afrique de l’Ouest et six en Afrique centrale, utilisent toujours le franc CFA comme monnaie officielle, soit 155 millions de personnes. Sa valeur est indexée sur l’euro (1 euro = 655,96 francs CFA), ce qui maintient les économies africaines dans la dépendance de la politique monétaire européenne.

D’autres dossiers soulevés
Au cours de leur entretien, Monsieur Macron et Monsieur Ouattara ont également parlé des retards du métro d’Abidjan, dont le chantier avait été inauguré le 30 novembre 2017 par le président français.

Les deux présidents n’ont en revanche « pas parlé » de la situation de l’ex-président Laurent Gbagbo, récemment acquitté par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité, selon Alassane Ouattara. « C’est un frère (…), nous attendons la suite », a-t-il dit à propos de son ennemi politique lors de la crise post-élection présidentielle de 2010-2011.

Le président ivoirien a par ailleurs indiqué avoir « encouragé le président Macron à continuer le grand débat pour apaiser » la France, un mois après le lancement de cette consultation pour répondre à la crise des « gilets jaunes ». « Je suis réconforté par le fait que les choses semblent aller dans la bonne direction », a-t-il ajouté.

Par Jeune Afrique avec AFP

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