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Dr Momo Jean de Dieu : “Le Barreau ne constitue pas un contre-pouvoir à l’ordre politique”

Dans une sortie récente, le ministre délégué à la justice, par ailleurs Avocat au Barreau du Cameroun, tient un langage franc à l’endroit de ses confrères. En intégralité, la lettre de Jean de Dieu Momo aux Avocats.

Mes chers confrères, je suis très heureux de constater que nous sommes de plus en plus nombreux maintenant à avoir définitivement établi que le Barreau ne constitue pas un contre-pouvoir à l’ordre politique régnant comme certains politiciens en robe, y compris moi même auparavant, ont voulu nous le faire croire.

Je me réjouis qu’en notre qualité d’auxiliaire de justice, nous contribuons plus nombreux à rendre la Justice meilleure au Cameroun et à écrire les belles lettres de l’institution qu’est le pouvoir judiciaire. Nous avons franchi une étape importante qui nous réconcilie avec les pouvoirs publics et nous garantie une plus grande respectabilité dans l’exercice de la noble mission qui est la nôtre. Cela n’a pas été facile mais avons enfin vaincu les pesanteurs et les réticences en quittant le champ hasardeux de la conflictualité pour intégrer celui de la collaboration avec les pouvoirs publics.

Cela n’est point connivence ni entrave à notre légendaire indépendance dont il serait malsain de détourner l’objet à des fins politiques. Nous gardons intact notre liberté de critique constructive et notre indépendance professionnelle vis à vis des pouvoirs publics dont notre corps est une émanation.

Cependant, malgré ce satisfecit partiel, de nombreux autres défis doivent encore être relevés. Chacun devrait avoir à cœur d’être en bonne intelligence avec toutes les administrations pour nous garantir plus de respectabilité ainsi que de nouveaux champs d’action professionnelle et une plus grande richesse fruit d’un travail laborieux.

Mais le défis le plus important à mes yeux actuellement est sans conteste la construction de l’immeuble siège de l’Ordre des avocats à Yaoundé.

Si chacun des quatre mille avocats que nous sommes paie sa petite cotisation ordinale annuelle de 84.000 FCFA, epsilon, nous pourrions envisager de poser au moins la fondation de notre siège. Mais pour être sérieux, nous devons reconnaître que la cotisation annuelle de 84.000 FCFA que nous payons volontairement de mauvaise foi, (certains ne paient même pas pour des motifs fallacieux divers),depuis cinquante ans DOIT à ce jour être revue à la hausse à la somme de 150.000 francs CFA. Si chaque avocat paie une cotisation annuelle de 150.000 FCFA et chaque avocat stagiaire 75.000 FCFA, nous pourrons rapidement construire sur le terrain déjà acquis à l’Omnisport, un immeuble siège de dix étages qui pourra apporter plus de revenus locatifs à l’Ordre des avocats, car cet immeuble abritera le siège de l’ordre et des bureaux qui seront donnés à bail. Avec la garantie de paiement des cotisations de tous et de chacun, les dirigeants de l’Ordre peuvent obtenir un crédit bancaire pour réaliser cette œuvre dans un bref délai.

 

Le Barreau du Cameroun qui va fêter bientôt son cinquantenaire, soit un demi-siècle d’existence, devrait s’interroger au regard des réalisations d’un jeune Barreau comme celui du Rwanda qui a déjà construit son siège et qui forme les avocats camerounais. Le conseil de l’ordre des avocats doit frapper du poing sur la table et employer les moyens coercitifs que lui donne la loi pour obtenir le paiement des cotisations de chaque avocat, à l’effet de construire cet immeuble et non d’entreprendre le gaspillage coupable voire délictueux auquel certains nous ont habitué.
Il est plus que urgent de nous concentrer sur la collecte de nos cotisations ordinales pour la construction de notre immeuble siège ici et maintenant.

Merci de votre bonne compréhension et de votre engagement pour la construction entre autres de notre pays à travers la construction de notre immeuble siège.

(c) Maître Momo Jean de Dieu,
Avocat au Barreau du Cameroun.

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