Patrick Duprix Anicet Mani : “Olembe est une belle réalisation et non un cheval blanc, ni un scandale financier”
Pour l’homme politique et militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), les flèches orientées contre le Ministre des sports et de l’éducation physique paraissent comme un acharnement. Il revient dans ses analyses sur le coût global du chantier et le processus de sa réalisation à date.
“COMPLEXE D’OLEMBE : LA VÉRITÉ EN TROIS POINTS”
I- LE COÛT RÉEL
Le coût du projet de construction du Complexe Sportif d’Olembe de Yaoundé est de 163 milliards de francs CFA. Sa réalisation a connu jusqu’ici 02 co-contractants :
– PICCINI, à hauteur de 113 milliards, mis à l’écart parce que réclamant injustement à l’Etat une rallonge de 28 milliards pour terminer les travaux, portant à 191 milliards le coût total du projet ;
– MAGIL, à hauteur de 55 milliards, dont 38 déjà consommés.
Il reste donc à ce jour encore 17 milliards sur les 55 finalement empruntés par l’Etat du Cameroun à la Standard Chartered Bank. MAGIL se retrouve donc dans la même posture que PICCINI, et quitte le projet par lui même. Halte à la surenchère des multinationales.
Un 3e co-contractant s’impose donc, il pourrait s’agir du regroupement des sous-traitants locaux ayant travaillé avec Magil. Ils pourraient ainsi grâce à l’expertise acquise achever ce qui reste des travaux du Complexe. Au-delà des fonds du prêt contracté à la Standard, l’Etat peut trouver lui même les 17 milliards manquants pour achever le Complexe Sportif d’Olembe avec l’aide d’experts locaux.
II- LES RESPONSABILITÉS
Inéluctablement elles doivent être établies dans cette affaire devenue rocambolesque. Le MINSEP, la TASK FORCE, le Secrétariat Général à la Présidence ? Qui est responsable de quoi ?
– Le MINSEP n’est rien d’autre que le contrôleur du projet. Dans le contrat de Magil (EPCM), l’Etat n’avait pas d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Le MINSEP n’est aucunement l’ordonnateur. Il transmet les décomptes ou demandes de paiement de Magil, pour suite de la procédure à la hiérarchie. Dans ce cadre, il peut émettre des avis ou des réserves, s’il estime que les décomptes sont problématiques ou que l’état des travaux est insatisfaisant. C’est en l’occurrence le cas justifiant ses nombreuses missives alarmantes à la hiérarchie ces derniers temps, signalant les irrégularités de MAGIL ou de PICCINI à l’époque.
– La TASK FORCE est une équipe de spécialistes aguerris venant de diverses administrations, qui assiste le Secrétariat Général à la Présidence dans la gestion de ce projet. Elle contribue à l’optimisation des coûts et à l’accélération des procédures.
– Le Secrétariat Général à la Présidence est jusqu’ici le seul ordonnateur du budget de ce projet. C’est lui qui décide de payer ou non les co-contractants, avec ou sans l’avis du MINSEP.
Que dire donc de la suite du projet ?
III- LA FINALISATION
Finaliser ce bel ouvrage n’est plus une question, mais néanmoins reste un défi. Rappelons déjà que tout le gros œuvre du projet est achevé. La phase II et la finalisation en termes d’équipements de la Phase I devraient pouvoir être totalement réalisées avec les 17 milliards restants, si l’on en croit les experts du MINSEP, le contrôleur de l’Etat en la matière, et qui a toujours joué son rôle dans ce projet, tant en dénonçant PICCINI hier, qu’en mettant à nu les agissements mafieux de MAGIL aujourd’hui. Le Complexe d’Olembe achevé à 70% a déjà accueilli une dizaine de matches environ, dont ceux de la CAN 2021, reconnue par les autorités du Football africain comme la meilleure jusqu’ici jamais organisée. Olembé n’est donc pas un éléphant blanc, mais plutôt un chef d’œuvre qui ne demande qu’un dernier ajustement pour jouir de toute sa splendeur. Il en sera ainsi, telle est la volonté du Chef de l’Etat du Cameroun S. E. Paul BIYA !
(c) Patrick Duprix Anicet Mani