Positionnement politique/Mifi : Comment le Rdpc prépare sa victoire future à Bafoussam
Le parti de Paul Biya s’active aux côtés d’election’s Cameroon pour faire enrouler les citoyens camerounais sur les listes électorales. Et pendant ce temps, les autres forces politiques sont à la recherche du “bon réseau” pour rencontrer Macron. Un vrai paradoxe camerounais.
La saison des inscriptions sur les listes électorales est en cours à Elecam. L’organe en charge d’organiser les élections au Cameroun est sur le terrain depuis un moment, attendant les citoyens qui voudraient se faire inscrire sur les listes électorales. Mais le constat est amer, c’est de l’indifférence totale. Pas d’affluence remarquable pour cette opération, preuve de la démission des camerounais de ce devoir de citoyenneté qu’est le vote. L’on peut relever pour le déplorer dans cette situation, l’absence de l’éducation politique de la part des leaders d’opinions qui, pour la plupart, brillent par des revendications stériles.
Cependant, dans le même temps, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), parti au pouvoir, ratisse large. Les responsables politiques mettent les bouchés doubles à l’effet d’inscrire le plus grand nombre des camerounais sur les listes électorales, des citoyens acquis majoritairement à leur cause. C’est le cas à Bafoussam depuis quelques jours. Le marché A de la ville éponyme et d’autres lieux de grande mobilisation sont quadrillés par le parti des flammes ardentes. Avec à la manette, un homme de terrain dont la popularité ne souffre d’aucune contestation. Il s’agit de Monsieur Mfossa Oumarou. Le Président de la sous-section Rdpc Demsiem textiles, nommé récemment coordonnateur Rdpc zone urbaine dans la Mifi, déploie l’artillerie lourde pour terrasser leurs adversaires aux prochaines élections. Ce chevalier du mérite camerounais qui a bénéficié des reconnaissances du chef de l’État, Paul Biya, le 20 mai 2022 et qui a le vent en poupe, se présente désormais comme le joker sur qui ce parti, en difficulté à l’Ouest du fait de la montée de certains mouvements politiques de l’opposition, pourrait s’appuyer. Une preuve s’il en était encore besoin, de la nécessité du renouvellement de la classe politique qui intègre des nouveaux hommes, des personnes populaires qui ne traînent encore derrière eux aucune casserole.
Cette descente musclée intervient au moment où l’actualité au Cameroun est cristallisée par l’arrivée du Président de la République Française, Emmanuel MACRON. Et dans la foulée, des hommes politiques de l’opposition pour l’essentiel, s’activent à l’effet obtenir le moindre rendez-vous avec le Président français. Une curiosité planétaire pour des figures qui prétendent remplacer Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. En même temps, le MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) du prof Maurice Kamto, sorti deuxième à l’issue de la présidentielle 2018, découvre la réalité politique. La bataille de positionnement dans le cadre du renouvellement des organes de bases du parti se déporte en justice. Une guerre qui est loin de livrer son verdict. Pendant ce temps le Rdpc se frotte les mains et prépare son terrain.
Sébastien ESSOMBA