Des témoignages forts évocateurs à la dimension de l’illustre disparue, pleuvent depuis vendredi dernier. La rédaction de LIBERTE PRESSE vous propose quelques réactions des élites et dignitaires Bamoun triés sur le volet, après le décès de la princesse Momafon Rabiatou Njoya.

ALIOTI SHEIDA :

HOMMAGE A TOI !

Je m’incline devant ta mémoire, toi qui fus : ma maman, ma marraine et mon mentor. Je me souviens comme si c’était hier, de ton étonnement lorsque je réalisai l’album ”Yamba-Yamba” de Jerry Land en 2004 sous le label de Marakas Production. Curieuse de savoir qui se cache derrière ce projet novateur sans passer par le royaume, tu m’as approché sans complaisance. Ce fut notre premier contact. Nous commençâmes par là et du coup, tu m’introduisis dans les couloirs du palais pour me présenter à ton ”grand frère cohéritier”, le Roi des Bamoun. C’est où je reçus toute la bénédiction qui arrose ma carrière. Nous entrâmes par la réalisation de l’album ”Lami” de Aïcha Kakandu, en passant par le ”langage hermétique de la cours” que je fis avec amour et dévotion, en compagnies de SAR le Prince Aboubakar Njiassé Njoya, de ta propre maman et de la reine Neh Ngamdombouo. Tous ces projets ont atteint le firmament du succès et de la gloire. Dès lors, la musique dite ”Bamoun” a trouvé son chemin. Tu as fait de moi, le musicien contemporain de tous les temps.
Oh ! Femme humble, respectueuse et maternelle. Tu nous manqueras à jamais, car la culture africaine vient de perdre un repère.
Vas et repose en paix Momanfon Princesse Rabiatou Njoya !
C’est ton ”fils” qui te parle !

© Alioti SHEIDA 2021
Artiste-musicien, Écrivain et Chroniqueur Culturel. Spécialiste des droits de la propriété intellectuelle.

NJI FOMPEHOU AMADOU:

Je me souviens de la présence remarquable de la princesse Momafon Rabiatou Njoya à notre cérémonie de l’excellence du lundi 20 octobre2020 au lycée sultan Ibrahim Njoya de Foumban njinka organisée par les anciens de ce lycée, assise aux côtés de son altesse Royale Dr Nji Ngoupayou Inoussa 1er adjoint du sultan roi des Bamoun. Je me souviens de la princesse momafon Rabiatou Njoya soutenant la délégation de l’ AEEN (Association des Élèves et Étudiants du Noun) en 1993, partie de Yaoundé pour faire les cours de soutien aux élèves du Noun(Foumban, Koutaba, foumbot, Massangam) des classes d’examen. Momafon Rabiatou nous a conduit devant le roi au palais, et momafon Rabiatou nous a reçus au palais par ordre du roi, à la fin des cours, autour d’une table bien fournie. Le Professeur Njouom Richard, Ngouh David, Maxime, Pelena Timothée, Nji MBOUOMBOUO Mama, VENEMBOUO YEYAP JEAN MESAC, Kassimou, le proviseur Kinetoutou, le proviseur Vessah Idrissou, le Professeur NSANGOU Mama, père Césaire …et bien d’autres, sont des témoins oculaires vivants de cette riche expédition.
L’histoire retiendra que Momafon Rabiatou Njoya etait une femme qui aimait et soutenait l’excellence. qu’Allah la récompense.

NJI NKAERE IBRAHIM KOAMI ARISTO

Les mots me manquent pour qualifier cette grande perte pour notre royaume et notre pays tout entier. Momafon Rabiatou était une Erudie livresque, une dramaturge haut de gamme, une savante, avec une belle plume à la trilogie linguistique (Français Anglais et Espagnol); que dis-je encore ? La très célèbre Princesse Rabiatou, non seulement, avait la maîtrise de la connaissance occidentale, mais aussi de notre tradition. Et la pratique et le respect de cette tradition coulaient dans ses veines comme l’eau de roche. Cette crème des mères, était elle même un monument, une icône du modernisme et de la tradition ; d’où une multiplicité de dimensions d’interprétations du savoir occidental et ancestralo-coutumier. J’ai les yeux larmoyants en ce moment précis. Momafon “Schut”, nous te pleurerons toute notre vie restante. Vas, reposes en paix, et qu’Allah te réserve une place de choix au paradis “Firdows”.

Ton petit frère Nji Nkaere Ibrahim KOAMI Aristo, que tu estimais tant.

DR. NJI MFENJOU :

Mon billet
En hommage

Toutes mes Condoléances à notre Pere, Sa Majesté. A son Altesse Nji NGOUPAYOU et autres notables et Bamun d’honneur force et courage. Que nos Ancêtres réservent une place de choix à notre Grande Royale. Toute seule, elle est un enseignement tradimoderne en Afrique pour les Kamites. Elle a été de nombreux combat pour la grandeur du royaume. Elle a toujours un point de vue structurant. Ce qui m’a toujours plu chez elle, c’est le respect du contradictoire. Le Royaume perd un grand pilier. Et nous autres, hommes et femmes de débats et de réflexion encore plus une actrice de haut vol. Au Cercle D’or des historiens Bamun que je dirige, notre Drapeau est en berne pour HONORER sa mémoire.
Paix à son âme.

(c) La rédaction