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Monts d’or 2020 : Les non-dits d’un événement qui refait surface après une longue période d’hibernation

La troisième édition des Monts d’or vient d’être célébrée dans la capitale régionale de l’ouest. Un événement qui aura connu des fortunes diverses.

C’est une salle des banquets des services du gouverneur de la région l’Ouest parée de ses plus beaux atours qui a accueilli vendredi dernier, 12 Février 2021, la cérémonie officielle des distinctions, dans le cadre de l’événement baptisé Monts d’or. Cet événement, autrefois une propriété du club média Ouest, organisation des hommes et des femmes de médias de la région, renaît de ses cendres sous le contrôle de Ouest Échos, premier journal régional d’informations nationales.

Prévue à 18 heures pour le démarrage, cette soirée des Awards connaîtra un retard monumental. Retard dû, selon le comité d’organisation, à l’attente des autorités. Dans les coulisses, la ministre de l’habitat et du développement urbain, Célestine Ketcha Courtes, était annoncée avec insistance. Le service protocolaire laissait d’ailleurs présager sa présence dans les environs. Elle devait alors effectuer son entrée avec le gouverneur de la région de l’ouest. Mais contre toute attente, la ministre se fera représenter à la dernière minute par son délégué régional et le gouverneur par son inspecteur général. Adrie Epente Tazeu, dans sa prise de parole, a d’ailleurs indiqué qu’avant son entrée dans la salle, ne savait pas de quoi il était question. Il va cependant dans son envolé littérature, inviter la Presse à la responsabilité et aux critiques constructives pour la bonne marche des institutions, et non des critiques non fondées aux desseins inavoués. Mais qu’est-ce qui a pu empêcher Courtes à prendre part à cet événement alors que tous les signaux indiquaient qu’elle était présente dans les locaux ? Difficile de répondre à cette question.

Au-delà des discours, la séquence des Awards aura été l’un des tableaux les plus importants de la soirée. Effectivement, elle débute par les médias et ses acteurs, la charité bien ordonnée commençant par soi-même. D’emblée, les critères de sélection et de notation sont évoqués par le directeur de publication de Ouest Échos et Président du comité d’organisation, Michel Eclador Pekoua. Une démarche qui n’a pas échappé à la critique de certains qui attendaient de voir présenter publiquement un Président du jury pour jouer ce rôle pour plus de crédibilité. Mais hélas ! Ce que l’on retient c’est que libertepresse.com n’a pas reçu le prix de meilleur journal en ligne en dépit de la réalité qui a dû certainement échapper aux jurys. Pour la Presse écrite, c’est le journal l’œil du Sahel de Guibai Gatama qui a été sacré meilleur journal pour le compte de l’année 2020. Mais sauf que l’idée évoquée pour ce sacre c’est l’interdiction du mouvement 10 millions de nordistes par le Minat qui avait suscité pas mal de commentaires. Bien que le directeur de publication de ce journal soit l’initiateur dudit mouvement, l’on n’a pu s’empêcher de se demander quel lien peut-on établir entre un journal et une association ? Là encore, ça reste l’entière discrétion du “jury”.

Cependant, dans la catégorie de meilleure entreprise citoyenne de l’année 2020, le prix sera décerné à Eneo, à côté de la Camwater et de la Campost. Un choix très controversé à l’origine des railleries dans la salle, sachant la triste réputation de cette entreprise au Cameroun, qui brille par des coupures intempestives du courant électrique. C’est d’ailleurs en ce moment que beaucoup ont dû quitter la salle, déçus par le choix du jury. Ce que l’on retient de positif tout compte fait, c’est la volonté de renouer avec un événement qui célèbre l’excellence et qui remet Bafoussam au diapason des grandes métropoles telles Douala et Yaoundé. Reste maintenant à travailler pour donner à cet événement une dimension plus sérieuse et plus de crédibilité.

Ludivine TSEKENG

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