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Tensions sociales : Foumban échappe de justesse à une guerre civile

Le bras de fer entre le préfet et le Maire de Foumban a failli tourner au vinaigre cet après-midi. Un consensus a été finalement trouvé après un moment de vives tensions.

La ville de Foumban, chef-lieu du département du Noun, était ce mercredi sous le feu des projecteurs. Le préfet du département du Noun, Bonyomo Donatien, après avoir ordonné l’interpellation du formateur des agents de la police municipale à la mairie, aura suscité le courroux de la première magistrate de ville de Foumban, Hon Tomaino Ndam Njoya, qui digère mal l’attitude de l’autorité administrative. Comme une traînée de poudre, l’information va se répandre dans toute la ville et sur les réseaux sociaux. les populations, majoritairement militants de l’UDC, vont envahir l’esplanade de la préfecture. La circulation sera interrompue, la route étant barrée par les camions de la mairie. L’on exige ici la libération Manu militari du formateur interpellé, alors qu’il ne demandait qu’à former des citoyens. Entre-temps, les débats sont houleux entre les deux autorités de la ville, en présence du procureur de la République qui joue la médiation. Les populations, sur le pied de guerre à l’extérieur du bâtiment de la préfecture, sont prêtes à tout.

Le calme est finalement revenu après les négociations et, les populations vont regagner leurs domiciles respectifs. “Merci de rester des républicains, démocrates, patriotes, citoyens formés par notre guide, le Dr Adamou Ndam Njoya(…) Monsieur le préfet a bien compris et la formation va continuer, ce qui est important pour nous. Nous souhaitons que Dieu puisse vous raccompagner à la maison, s’il vous plaît, rentrez sans faire du bruit, même si vous êtes attaqués, ne répondez pas s’il vous plaît. Nous sommes là pour vous représenter et nous ne faisons rien qui puisse nuir à qui que ce soit” , a lancé l’Hon Tomaino Ndam Njoya à sa population au sortir du de cette entrevue.

L’histoire remonte de la décision par la municipalité de Foumban de se doter d’une police municipale devant servir pour la lutte contre les désordres urbains. Cette mesure qui se repose sur une délibération du conseil municipal va se heurter à la rigueur du préfet qui rejette catégoriquement l’initiative. Paradoxalement, l’initiative en question est autorisée par le ministre en charge de la décentralisation et du développement local. Dans une correspondance adressée le 12 octobre 2020 au maire de Foumban, et dont l’objet porte “autorisation pour la formation en vue de la mise en place de la police municipale au sein des communes du syndicat des communes du Noun“, Georges Elanga Obam a donné son onction à ce projet. De toute évidence, l’édile de Foumban se dit déterminée d’aller jusqu’au bout. Une autre affaire qui met au goût du jour les entraves au processus de la décentralisation au Cameroun.

Sébastien ESSOMBA

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