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Tabaski et COVID-19/Foumban : Négligence inquiétante des mesures barrières

C’est le triste constat qui se dégage de la commémoration ce 31 juillet à Foumban, de la fête du sacrifice

La météo était particulièrement clémente ce vendredi 31 juillet 2020 dans la cité des arts. Pas de pluie comme c’est le cas ces derniers temps. Les fidèles musulmans se sont rendus massivement à leurs lieux de culte pour marquer d’une pierre blanche cette célébration historique, l’Aïd El-kebir ou fête du sacrifice. La plus importante fête du calendrier musulman qui intervient 70 jours exactement après le ramadan.

Le contexte de la célébration cette année était toute particulière, celui du Corona virus. Déjà que pour la première fois dans l’histoire, ces fidèles étaient obligés de surseoir la fête du Ramadan à la demande des autorités, sous la menace grandissante de cette pandémie. Cette fois, il a été question d’une célébration dans le strict respect des mesures barrières de lutte. C’est d’ailleurs la raison de la multiplication des Sites de prière dans la ville pour la circonstance par un acte du Sultan, agissant sous la coupole du guide religieux, bien que l’acte ait été diversement apprécié.

Le comble, à l’heure de vérité, c’est que l’objet pour lequel cette multiplication des Sites a été effectué n’aura été qu’un leurre. Sur les différents Sites, à quelques exceptions près, pas de distanciation, ni le dispositif de lavage de mains et pire, le port du masque qui s’apparentait à un luxe et dont réservé à quelques privilégiés.

Pourtant il y a quelques mois, le département du Noun était classé en tête du peloton des départements les plus touchés par le virus à l’ouest, à cause de l’insouciance et de la négligence des uns et des autres. Une attitude qui avait été blâmée en son temps par le gouverneur de la région de l’ouest, par le biais d’un communiqué de mise en garde des populations. Aujourd’hui, on est loin d’imaginer ce scénario vécu sur le terrain, des hommes et des femmes qui, en ce moment, ont encore le doute sur l’existence de la pandémie. Les réjouissances populaires observées ça et là dans la ville de Foumban en après midi et au détour de la grande prière du matin, font craindre le pire les jours à venir si jamais le virus n’est pas maîtrisé comme d’aucuns prétendent.

Sébastien ESSOMBA, envoyé spécial à Foumban

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