Transition politique : TOMAINO Patricia NDAM Njoya désignée pour assurer l’intérim à la tête de l’UDC
Le maire de Foumban devra occuper cette fonction jusqu’à la tenue du congrès ordinaire électif du parti en 2021. Une décision unanime du bureau politique.
Le poste de président de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) est resté vacant depuis le décès en février dernier du Dr Adamou Ndam Njoya. Assurément, cette vacance se faisait déjà ressentir dans la gestion quotidienne du parti, objet de beaucoup d’analyses et interprétations au sein de l’opinion publique, d’aucuns évoquant l’hypothèse d’une guerre de leadership entre les différents responsables politiques.
La désignation de l’Hon TOMAINO Hermine Patricia NDAM Njoya, membre du bureau politique et actuellement maire de la Commune d’arrondissement de Foumban, vient mettre un terme à cet épisode qui conduisait le parti vers la dérive. Présentée officiellement à Foumban ce dimanche, 26 Avril 2020 au cours de la conférence de presse marquant les 29 ans du parti, Hon TOMAINO Hermine Patricia NDAM Njoya devra donc assurer l’intérim à la tête de cette formation politique jusqu’à la tenue en 2021 du congrès ordinaire électif du parti. Une décision unanime des membres du bureau politique. Il convient tout de même de noter l’existence d’un vide juridique dans les textes de ce parti, en ce qui concerne la vacance. Nulle part il n’est indiqué qu’en l’absence du président c’est son vice-président qui prend les rênes. Il était alors nécessaire que le bureau politique se retrouve d’urgence pour gérer cette question lancinante.
Qui est TOMAINO Ndam Njoya ?
Née à Yaoundé en 1969, Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya a grandi entre les villes de Yaoundé et de Foumban. Au terme de son cycle primaire, elle entame en 1980 son cycle secondaire au lycée Sultan-Njoya de Foumban jusqu’à l’obtention de son baccalauréat A4 en 1987. Elle rejoint alors la faculté de Droit et des Sciences économiques de l’université de Yaoundé, où elle obtient sa licence en droit en 1990 et une maîtrise en droit public en 1992.
Spécialiste en formation des organisations, elle a coordonné plusieurs programmes et projets parmi lesquels la Task Force VIH/SIDA et enfants à la World Conference of Religions for Peace/Hope for African Children Initiative et le programme PACDDU, de la coopération Cameroun–Union européenne.
Hermine Patricia Ndam Njoya est aussi entrepreneure. Elle est à la tête d’une des plus grandes plantations privées du Cameroun. Sa plantation de café, dénommée ANJ, est située à Koutié dans l’arrondissement de Koutaba dans la Région de l’Ouest. Engagée dans la promotion de la filière Café en Afrique, elle est la présidente de l’association des femmes camerounaises dans le café (AFECC). Elle assure par ailleurs depuis 2013 la fonction de présidente du Comité pour la Promotion du Genre à l’Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM).
Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages dont L’Enfer rose, Les élections bancales et Les Coquelicots de l’Espoir, paru en 2016 et qui retrace l’histoire de son grand-père Angelo Tomaino, d’origine italienne. Elle s’engage en politique à partir de 1991 et participe à des marches de l’opposition pour un retour au multipartisme. Elle rejoint l’UDC à la création du parti en 1991.
En 2007, au terme des élections législatives et municipales, elle est élue pour la première fois député à l’Assemblée nationale pour le Noun. L’ancien député et porte-parole de l’UDC a occupé récemment au parlement camerounais, le poste de secrétaire dans la commission des lois constitutionnelles, des droits de l’homme et des libertés, de la justice, de la législation et du règlement, de l’administration à l’assemblée nationale du Cameroun. Elle devient Maire de la Commune de Foumban à l’issue du double scrutin du 09 Février 2020.
Il est donc clair au regard de ce parcours élogieux que l’Hon TOMAINO Hermine Patricia NDAM Njoya, maire de Foumban et désormais présidente par intérim de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), a le profil de l’emploi. Reste plus qu’à attendre le maçon au pied du mur pour être jugé.
Sébastien ESSOMBA