Survie Cameroun : Me Fotso Fostine somme Kamto à verser les fonds collectés au trésor public
L’Avocate condamne avec véhémence la création d’un fonds secondaire par le Pr Kamto pour lutter contre le COVID-19 et invite l’intéressé à reverser les fonds déjà mobilisés dans la caisse de générosité initiée par le chef de l’État ou au trésor.
“Si chaque citoyen, au lieu de polémiquer, au lieu de créer des fonds parallèles, pour minimiser le Président de la République, donne aussi son franc symbolique comme je viens de le faire, notre village, notre pays, n’aura pas de problème. Allez dire à votre frère, qui est entrain de piétiner l’autorité du chef de l’État, qu’il doit prendre l’argent qu’il a déjà amassé auprès de certains concitoyens, pour venir remettre comme moi dans ces fonds COVID-19, parce qu’il ya un seul capitaine dans un bateau”. Ces Propos sont de Dr Me Fotso Kamdem Fostine, en marge de la cérémonie organisée à sa résidence de Banka-Baham ce jeudi 23 Avril 2020, à l’effet de soutenir la lutte contre la pandémie meurtrière, le Corona virus.
En remettant au préfet le reçu du versement d’un montant d’un million de FCFA, représentant sa participation dans le cadre du fonds spécial de solidarité lancé par le chef de l’État, l’ex-député des hauts-plateaux a tenu, non seulement à inviter les autres élites à l’action en soutien au chef de l’État et aux institutions pendant ces moments difficiles, mais aussi et surtout, à fustiger les comportements de certains hommes politiques camerounais, en l’occurrence Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun qui, depuis le début de cette crise sanitaire, ne cesse de s’illustrer par des sorties épistolaires contre les actions gouvernementales. Ce que d’aucuns ont appelé à tort ou à raison “faire de la politique dans les décombres”, pour ainsi reprendre Célestin Njamen, l’un des responsables politiques du MRC sur Afrique Médias, qui s’inscrit de plus en plus en déphasage des agissements de certains cadres et autres camarades de son parti.
Bras de fer sans fin !
On se souvient de l’ultimatum lancé par le leader du MRC au début de cette crise sanitaire, invitant Paul Biya à se prononcer sur la question du COVID-19 dans les sept jours qui suivaient sa sortie, faute de quoi, disait-il, il prendrait ses responsabilités. Au terme de cet ultimatum justement, il décida de saisir le parlement pour “constater” la vacance du pouvoir, après avoir lancé frauduleusement une campagne de collecte de fonds au Cameroun et dans la diaspora qui n’obéissait à aucun critère juridique.
Le geste de Me Fotso Fostine, sonne donc comme une interpellation, mieux, un rappel à l’ordre à l’endroit d’un frère qui s’écarte du bon chemin et du bon sens. “J’ai décidé en tant que citoyenne, d’apporter ma petite contribution d’un million de CFA, que j’ai déposé dans le compte spécial, et séance tenante, je vais remettre à Monsieur le préfet du département des hauts-plateaux, le reçu du dépôt de ces fonds, et la copie de la décharge de la lettre adressée à monsieur le ministre de la santé sous son couvert. Cette copie restera dans ses bureaux, parce que l’original va partir à Yaoundé (…). Pour éviter de vous créer les problèmes en République, je me suis dit que je dois mettre mon franc symbolique, dans la caisse créée par notre président de la République, afin de l’encourager aussi, à nous donner davantage”, renchérit l’ex-député des hauts-plateaux.
À côté de cet appui financier, des masques, des gels, des kits complets de lavage de mains, du riz, du savon…ont été partagés à la population. Tous les services publics, les délégations installés dans le chef-lieu du département, dont la préfecture, ont bénéficié du geste. Sans oublier l’hôpital d’arrondissement où les masques de protection ont été remis au personnel de santé et à la chefferie traditionnelle Baham où un stock a été mis à la disposition du garant de la tradition, le Fo’o Max Il. Il a cependant été recommandé aux populations par la donatrice, le respect scrupuleux des règles barrières édictées par les pouvoirs publics et l’OMS, pour contrecarrer la pandémie.
Ce que l’on retient de cette sortie in fine, c’est ce verbe haut d’une élite Baham à une autre élite de la même contrée, l’invitant à sortir du maquis pour rejoindre la République. Une République déjà asphyxiée les tensions sociales dans les régions dites anglophones, et la guerre asymétrique contre Boko Haram dans la partie Nord du pays.
Ludivine TSEKENG