Alors que le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun annonce la poursuite de son plan de résistance à travers le pays, Dr Fotso Kamdem Fostine sensibilise à Baham et invite à une prise de conscience générale.

Le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) revient d’une tournée occidentale, où il est allé dit-on, remercier la Diaspora pour son soutien et communiquer par rapport au boycott par sa formation politique, des législatives et municipales du 09 Février 2020.

À son retour au Cameroun et à Douala où il s’est fait accueillir en triomphe par ses militants il ya quelques semaines, le Pr Maurice Kamto a tenu un discours dans lequel il déclare publiquement la poursuite de son plan dit de résistance, un plan qui vise à défier l’autorité de l’État, au prétexte de la revendication d’une victoire supposée de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018. Une déclaration assez grave, dans un contexte où le Cameroun fait face à des attaques multiples, mettant en mal son intégrité territoriale.

“Le chaos c’est pour les faibles, pour les lâches…”

Beaucoup sont restés muets face à cette menace interne. Certaines élites Baham sous l’impulsion du ministre Luc Sindjoun, sont au contraire montées au créneau à travers ce qu’elles ont appelé la déclaration conjointe de l’élite des hauts-plateaux, pour condamner la sortie du président français Emmanuel Macron sur la situation sociopolitique au Cameroun. Une sortie face à un activiste camerounais au Salon de l’agriculture en France que ces élites ont tenu à condamner fermement, oubliant cette paille qui se trouve dans leurs propres yeux. Consciente de la nécessité de préserver les valeurs de Paix, Dr Fotso Kamdem Fostine s’est rendue sur le terrain à Baham où, à travers l’Association Flamme d’Amour de Paix et de Justice, cette association qui regroupe les femmes des neuf groupements du département des hauts-plateaux, a tenu faire une communication franche sans langue de bois. “J’ai voulu leur dire qu’elles doivent utiliser leur force pour la Paix sociale. J’ai voulu parler notamment, du mouvement de résistance, lancé par le leader du MRC. J’ai voulu leur demander de s’écarter de ces mouvements. Parce que nous tous, nous sommes alignés derrière le président légitimement élu, le président Paul Biya. J’ai voulu dire à ces femmes leaders d’appeler leurs enfants, où qu’ils soient, pour leur dire de se détourner de ce mouvement de résistance qui nous amènera tout droit dans le chaos, de dire à leurs enfants, de se détourner de l’insurrection, parce que quand on a refusé d’aller aux élections législatives et municipales, on n’a plus la parole pendant cinq ans. Le chaos c’est pour les faibles, pour les lâches, et le Cameroun est un pays de Paix, c’est un pays béni. J’ai donc voulu sensibiliser les femmes leaders, afin qu’elles aillent sensibiliser auprès des petites associations qu’elles gèrent pour que tous, nous nous détournons de la désobéissance et que nous soutenons notre président”, se confie l’Hon Dr Fotso Fostine qui invite à la repentance, les fauteurs de trouble. “Je profite de cette occasion pour lancer un appel à cette partie qui résiste, que seuls des imbéciles ne changent pas. Il est encore temps de revenir dans les rangs pour éviter d’être ridiculisé toute une vie, parce que tout pouvoir vient de Dieu. J’ai également voulu dire à mon peuple, de ne pas se fier aux petits regroupements qui attirent des badeaux et des sans emplois. C’est du déjà vu. Le bas peuple et les désœuvrés pour la plupart de temps aiment de tels mouvements. Allez faire semblant de vous déshabiller au même carrefour de Deido, vous aurez une foule plus immense. Il fallait faire un tour à Oyomabam l’autre jour pour voir comment Tsimi Evouna qui n’est qu’un pion de Paul Biya a été accueilli. Imaginez-vous si le président Biya devait se tenir à un balcon ou un carrefour, mais il y aura les morts d’hommes, parce que les uns marcheraient sur les autres. De toutes les façons, notre président n’a pas besoin de cette démonstration parce qu’il est légitimement installé à Etoudi et nous l’aimons. Nous voulons qu’il continue à gérer le Cameroun, de la manière dont il le fait si bien. Nous voulons qu’il continue à protéger notre sous-sol, qu’il continue à faire du Cameroun un pays souverain”, a-t-elle ajouté.

Au lendemain de l’élection présidentielle 2018 rappelons-le, Maurice Kamto s’autoproclame vainqueur et s’engage dans une logique de revendications. Des marches non autorisées vont être organisées à travers le pays et même à l’étranger. Celle du 26 janvier 2019 sera considérée comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase, car, les ambassades du Cameroun à Paris et à Berlin vont être mises à sac, les effigies du chef de l’État Paul Biya détruites en faveur de celles de Maurice Kamto qui vont être hissées par les activistes pro Kamto. Il sera alors interpellé, ses alliés et d’autres militants deux jours après. Après neuf mois passés à la prison centrale de kondengui à Yaoundé, ils seront libérés à la suite d’un acte du chef de l’État visant à décrisper l’atmosphère, au terme du Grand Dialogue National. Le MRC, à la demande de son président, va alors se lancer sur le terrain pour préparer les législatives et municipales qui s’annonçaient à grands pas. À la dernière minute, il va désister de cette compétition électorale contre toute attente. Une attitude qui a suscité pas mal d’interrogations. Si aujourd’hui, la seule issue semble être l’insurrection populaire, il est de bon ton que des citoyens épris de Paix dénoncent cet état de choses, venant d’un parti qui se veut républicain.

Sébastien ESSOMBA