DANS L'ACTUDOSSIER

Appel au boycott : La peine que risquent les partisans du MRC

L’appel au boycott lancé par le MRC constitue une infraction d’atteinte à la constitution, sévèrement punie par la loi camerounaise.

Depuis le lancement de la campagne électorale en vue du double scrutin législatif et municipal du 09 Février 2020, les partisans du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), non partant pour cette échéance électorale, se déploient massivement sur le terrain. Contrairement aux autres formations politiques engagées dans la campagne de séduction pour convaincre le maximum d’électeurs, la campagne du MRC vise à convaincre les citoyens à ne pas prendre part à ces consultations électorales pour le vote des députés et conseillers municipaux.

Dans la ville de Bafoussam et ailleurs, ils sillonnent les marchés et autres lieux publics à l’effet d’obtenir l’assentiment d’un grand nombre de Camerounais sur cette question. Le sous-préfet de l’Arrondissement de Bafoussam 1er a dû intervenir d’urgence, pour interrompre la conférence de presse qu’organisait le week-end dernier sur son territoire de commandement, le régional du parti de Maurice Kamto. André Marie Tassa voulait alors à travers cette rencontre, appuyer le travail de ses sbires sur le terrain.

Atteintes à la constitution

L’activité des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun s’avère dangereuse si l’on s’en tient aux dispositions de la loi sur les délits électoraux. L’article 122 alinéa 1(g) est suffisamment clair : “Est puni d’un emprisonnement de trois (3) mois à deux (2) ans et d’une amende de cinquante mille (50 000) à cinq cent mille (500 000) Francs ou de l’une de ces deux peines seulement celui qui, à l’aide de fausses nouvelles, de propos calomnieux ou autres manœuvres frauduleuses, supprime ou détourne des suffrages, détermine un ou plusieurs électeurs à s’abstenir de voter”.

 

À la lumière de cette disposition, il est donc clair que le MRC et ses partisans courent le risque de se créer à nouveau des démêlés avec la justice, comme ce fut le cas au lendemain de l’élection présidentielle. On se souvient qu’après la présidentielle du 07 octobre 2018, le MRC est rentrée dans une logique de revendications d’une victoire supposée volée, en organisant des marches à travers le Pays, défiant de ce fait l’autorité établie qui s’y opposait farouchement, sous le prétexte de la préservation de la Paix. Toute chose qui avait valu la prison à plusieurs centaines de manifestants dont le leader Maurice Kamto et ses alliés. Certains y sont encore jusqu’à présent, malgré les mesures présidentielles au lendemain de la tenue du Grand Dialogue National.

Sébastien ESSOMBA

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