Un atelier vient de se tenir sur cette question, mobilisant les responsables des médias communautaires venus des huit départements de la région de l’ouest.

Le Réseau des Médias Communautaires du Cameroun (RMCC ou CCMN en langue anglaise) aura réussi son pari ce vendredi 17 janvier 2020 à Bafoussam, le pari de la mobilisation. La ville chef-lieu de la région de l’ouest avait été en effet choisie pour le lancement de la nouvelle stratégie dudit réseau et ce, à travers un atelier de renforcement des capacités qui verra la participation de plus d’une vingtaine des responsables des médias communautaires venus des tous les départements de la région.

Il s’est agi au cours de cette rencontre, de la restitution de l’atelier d’élaboration de la stratégie CCMN à Buea, de la présentation de la nouvelle stratégie nationale de la CCMN, de l’exposé sur le journalisme de Paix et, de l’analyse situationnelle sur les conflits existants et l’identification des activités à mener pendant les six prochains mois. La dernière activité ci haut mentionnée fera l’objet des travaux en groupe. Les trois groupes constitués à cet effet ont chacun repéré un thème d’actualité de la localité avec des propositions de solutions.

Cependant, la question de la crise dite anglophone et le flux migratoire devenu un sérieux problème dans la région de l’ouest du fait de sa proximité avec les régions du NOSO en crise va ravir la vedette. Une situation qui constitue pas mal de problèmes d’ordres sociopolitique, économique, culturel et même linguistique. Les responsables des médias communautaires préconisent à cet effet de la sensibilisation à travers les différents canaux de communication pour favoriser la cohésion sociale et l’intégration des déplacées.

De la responsabilité sociale du journaliste

Le but même de la création de cette plateforme (Réseau des Médias Communautaires du Cameroun) c’est de permettre en réalité aux hommes et aux femmes de médias de mettre en évidence leur responsabilité, dans un contexte médiatique marqué par la recherche effrénée des “scoups”, contexte dans lequel le sensationnel a pris le pas sur les bonnes pratiques du métier. “C’est un ouf de soulagement, nous sommes très satisfaits pour l’organisation de ce séminaire et surtout du nombre de représentants des médias qui ont répondu présents à ce lancement. Ce n’est que le début parce que nous avons un défi à relever ensemble dans le cadre de la communication dans la région de l’ouest, et le Leigh motiv c’est une communication responsable, une communication non violente. Donc, ensemble nous avons ce défi à relever, nous pensons que nous allons changer la façon de communiquer au sein de nos communautés”, s’est confié Rahim CHANGÉ, coordonnateur régional Ouest du Réseau, qui invite les siens à davantage plus d’objectivité et d’équité en cette période électorale qui se veut un moment sensible dans la vie de la nation. “Puisque nous avons parlé d’une communication non violente, dans notre plateforme nous invitons les confrères à plus de responsabilité parce que la période électorale est très sensible comme nous le savons tous. Et pour ce qui est des couvertures pendant la campagne électorale, nous devons toujours faire preuve des règles basiques de la profession”, a-t-il ajouté.

Le Réseau des Médias Communautaires du Cameroun est une initiative de l’église presbytérienne du Cameroun. Elle a été mise en place en 2015 dans la région du Sud-Ouest. La PCC utilise la CCMN comme un outils de sensibilisation, un outils de renforcement des capacités des médias communautaires, sur le journalisme de Paix et sur toutes les activités qui rentrent en droite ligne avec la construction de la Paix et la transformation des conflits au Cameroun, à en croire les explications de Mariam NJAYOU, chargée des programmes et représentante du bureau national à cet atelier régional. Les participants à ladite rencontre ont pris langue avec les organisateurs de respecter désormais et scrupuleusement la déontologie journalistique, seul gage d’un journalisme de Paix.

Sébastien ESSOMBA