Verbatim : Ce qu’a dit Hon. TOMAINO NDAM Njoya aux femmes rurales à Foumbot
La Coordinatrice Nationale de la fédération “Puakone”, cette plateforme d’entraide à l’honneur de la femme, a passé un message franc ce mardi, 15 octobre dans l’arrondissement de Foumbot, en marge de la célébration de la journée internationale de la femme rurale. Nous publions en intégralité cette sortie pleine d’enseignements.
– Dr Adamou Ndam Njoya, Ministre Plénipotentiaire de Classe Exceptionnelle ;
– Hon. Députés à l’Assemblée Nationale, chers collègues ;
– Mesdames Messieurs les Maires et Adjoints aux Maires ;
– Mesdames et Messieurs les Conseillers Municipaux,
– Notabilités, Responsables, Leaders d’Opinion, Leaders religieux ;
– Mesdames les Présidentes des Associations PUAKONE ;
– Très Chères femmes et hommes des Médias ;
– Nos invitées spéciales de l’ACAFEJ (Association Camerounaise des Femmes Juristes) et Membres de la Coalition de la SC pour les Droits de l’homme, la Démocratie, et la Consolidation de la Paix ;
– Madame, Monsieur ;
– Jeunes filles, Jeunes hommes ;
– Très chères Femmes et filles Rurales ;
Nous voici rendus à la 11ème JIFR, la première Journée Internationale de la Femme Rurale ayant été décidée et célébrée le 15 octobre 2008 par l’Assemblée générale des NU par sa résolution 62/136 du 18 décembre 2007.
Mesdames et Messieurs, vous souvenez vous de tous les 15 octobre que nous avons passé, chacun avec sa spécificité: Grains de sel ; Piment ou Essaim d’abeilles …selon les préférences à Magba, à Bangourain, où nous avions été pris à partie par ceux-là qui n’avaient pas encore compris : des fois hélas, il y a des risques à toujours être en avance comme nous…Pétales de Roses à Massangam, Nuit Etoilée et Pleine Lune à Malantouen, à Kouoptamo, à Foumban, Grande Royale, l’année dernière nous étions à Koutaba, Dernier` Carré et cette année ici à Foumbot du Grenier.
Excusez-moi de me permettre ces métaphores, ou allégories, c’est tout simplement pour nous replonger dans le vécu intense, diversifié, de nos rencontres inscrites dans notre ruralité inspirante.
Oui, nous sommes du monde rural. Nous ne l’avons pas choisi, c’est ainsi, nous assumons, et nous en sommes fiers. Comme la Communauté Internationale, nous sommes conscients du « rôle et l’apport décisifs des femmes rurales, dans la promotion du développement agricole, l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’élimination de la pauvreté en milieu rural ». Antonio Guterress SG des NU.
En effet, avec les NU, nous sommes engagées de veiller aux besoins des femmes rurales, à leur autonomisation dans les domaines politiques, socioéconomiques, culturels, environnementaux, sportifs…leur participation au processus de prise de décisions… Les besoins essentiels étant l’accès à l’eau potable, aux soins de santé, à l’énergie, au transport à l’assainissement ; à l’ accès aux systèmes d’épargne et de crédit…etc. Alléger leurs tâches domestiques, veiller à l’égalité des droits de propriété, à l’accès aux terres…Nous devons nous engager.
J’ai lu pour nous tous, le Message du SG de l’ONU adressé à l’occasion de cette Journée. Que retenir ?
– L’importance des Femmes Rurales dans nos Communauté et dans le monde du fait de leur grande implication dans le secteur agricole : plus d’un tiers des femmes au monde sont agricultrices.
– En travaillant la terre, en pratiquant l’élevage, en puisant l’eau, en fournissant le bois de chauffe…les femmes rurales sont en contact permanent avec la nature : les effets dévastateurs des changements climatiques les affectent donc au plus haut, avec la dure conséquence première de la baisse des productions.
Alors, ce qu’il faut retenir du Message 2019 de la Communauté Internationale, est le rôle pionnier des femmes rurales dans la promotion de l’énergie verte : les techniques agricoles qu’elles utilisent en respect de l’environnement, dupliqué à l’échelle mondiale, sauverait la planète.
Qu’est-ce que donc l’énergie verte, souvent appelée énergie propre, ou renouvelable ?
L’énergie verte provient des sources d’énergies qui ne polluent pas autant que les énergies fossiles, et qui sont durables car inépuisables. Et ce qui produit une telle énergie est la nature elle-même : le soleil, le vent, l’eau et ses courants, ou encore la biomasse, la transformation (par combustion ou méthanisation) de matières d’origine végétale ou animale. C’est la chaleur dégagée par la combustion de ces matières (bois, fumiers, déchets agricoles) qui donne lieu à la production d’une électricité verte (mais aussi du biogaz).
Aujourd’hui notre Planète est polluée. Il faut se ressaisir pour agir, car c’est notre propre tombe que nous creusons. Du 20 au 23 septembre 2019 aux NU à New York, les citoyens, les politiques étaient mobilisés pour des actions en vue de stopper la pollution, l’élimination des effets de serre, la protection de notre Planète. Vous avez suivi les grèves et manifs pour le climat : une centaine de milliers de jeunes, de plus en plus petits. Vous avez entendu parler de Greta Thunberg qui a 16 ans et qui depuis 2 ans est devenue l’icône de la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique. Elle est allée au Sommet des NU en Voilier, pour montrer que les avions polluent l’environnement.
Le SG des NU a interpellé les Maires du Monde entier en ces termes : « Vous êtes les premiers intervenants dans le monde face à l’urgence climatique… ». C’était à Copenhague, lors du Sommet du C40 qui réunit les Maires d’une centaine des grandes villes. Les villes rassemblent le plus de monde, elles consomment le plus d’énergie, d’aliments, de viande…etc. dont la production accélère les effets de serre : l’air de la ville est de plus en plus pollué. Il revient aux maires de prendre des mesures pour purifier l’air, pour la propreté, pour éduquer les populations. Nous retenons donc à ce niveau que chacun de nous ici doit changer de comportement pour adopter celui qui sauve la planète de la pollution : ceci passe par la réduction de l’utilisation des sachets plastiques, par la séparation des déchets organiques, biodégradables avec les autres, par les recyclages, par la plantation des arbres, par l’aménagement des espaces publics, l’aménagement des sources d’eau potables… Les décideurs peuvent compter sur les femmes rurales qui détiennent des savoirs et des savoir-faire solutions naturelles à faible émission de carbone. Nous n’allons pas oublier les fléaux qui nous minent : vendredi dernier le 11 octobre, c’était la JI de la fille. Protégeons nos filles, assurons leur avenir contre l’inégalité dans l’éducation, les violences de toutes sortes, laissons nos filles exprimer leurs ambitions. Les femmes que nous sommes aujourd’hui dépendent des filles que nous avons été. Par leur dynamisme, les filles peuvent être de puissants agents de changement. Je vous ai cité l’exemple de Greta Thunberg, je peux vous en citer beaucoup d’autres :
– Malala, la Pakistanaise qui a reçu le prix Nobel de la paix à 17 ans Pour son combat contre l’oppression des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l’éducation». A peine âgée de 14 ans elle avait reçu une balle dans la tête, tirée à bout portant par les talibans car elle était coupable de revendiquer un peu trop fort son droit d’aller à l’école.
– Autumn Peltier, une jeune fille autochtone du Canada, qui a 13 ans et qui lutte pour l’eau propre.
J’aimerais en citer ici au Cameroun, des filles qui se démarquent ; pour en arriver, nous parents, nous politiques, ouvrons leur la voie, donnons-leur le moyen de faire entendre leur voix, d’influencer notre Communauté. Investissons sur nos filles, sanctionnons les pratiques néfastes comme les mutilations génitales féminines ; la traite et le travail des enfants en majorité les filles ; N’oublions pas que les femmes et les filles reviennent de loin. Cela remonte à seulement 25 ans avec la Déclaration de Beijing qui a marqué une avancée historique pour la reconnaissance des droits des femmes. Mais il y a toujours beaucoup de nos filles qui sont empêchées d’aller à l’école ou d’achever leur cycle d’études. Sanctionnons les harcèlements de toutes sortes, Arrêtons de marier nos enfants. Laissons les grandir et décider pour elles-mêmes.
Mesdames, Messieurs je ne peux ne pas ne pas évoquer en condamnant avec toute l’énergie que je peux avoir, encore avec vous, en cette occasion, l’assassinat inhumain de Madame Florence Ayafor. Cet acte a ébranlé notre fibre commune humaine…Restons debout, méditions et prions pour elle, en définitive, prions pour nous. Agissons pour maintenir nos enfants dans le droit chemin du respect des valeurs humaines, qui est plus que tout, qui fait de nous ce que nous sommes, avec le but de notre existence. Bonne JIFR Je vous remercie.