Diplomatie : Carnet rose d’un séjour des plus chaleureux du président Biya en France
Invité par son homologue français pour la Sixième Conférence de Reconstitution des Ressources du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme, les présidents Emmanuel Macron de la France et Paul Biya du Cameroun ont revisité la coopération bilatérale entre les deux pays. Une coopération qui, de l’avis des deux présidents, est au beau fixe.
La ville de Lyon en France a abrité les 09 et 10 Octobre 2019, les travaux de la Sixième Conférence de Reconstitution des Ressources du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme. Parmi les chefs d’États présents à ce rendez-vous, le président de la République du Cameroun, Paul Biya qui, en marge de cette rencontre, a eu un entretien en tête-à-tête de 45 minutes dans le Salon Gratte-Ciel du Centre de Congrès de Lyon, le jeudi 10 octobre 2019.
Les deux hommes ont évoqué les questions d’intérêts communs entre la France et le Cameroun. « Nous avons parlé du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Nous avons aussi abordé quelques problèmes de coopération internationale. Le Président Macron m’a demandé comment s’est déroulé le Grand dialogue national et je lui ai fait un compte rendu des travaux. Nous avons fait un tour d’horizon de la coopération bilatérale, pour constater qu’elle va bien », a déclaré Paul Biya face à la presse nationale et internationale au sortir de cette entrevue.
Sur la contribution du Cameroun à la reconstitution du Fonds mondial, le Président Paul BIYA s’est voulu rassurant : « Nous sommes engagés, nous avons contribué pour au moins trois milliards de FCFA pour le programme 2020-2022. Et le Cameroun est l’un des pays qui bénéficie des financements du Fonds mondial. C’est une organisation que nous soutenons beaucoup ».
Dans la même veine, le Président Paul BIYA a relevé parlant de la lutte contre le Paludisme au Cameroun, que l’évolution est bonne, et que les statistiques relatives à la maladie sont en baisse (le taux de prévalence est passé de 33 % en 2011 à 24 % en 2018). Toutefois, a-t-il précisé : « en raison de l’évolution démographique, il faut toujours s’adapter. Nous sommes décidés à combattre cette maladie, il ne faut pas se décourager ».
Au sujet du Grand dialogue national, le Président Emmanuel Macron a salué une fois de plus l’initiative de son homologue camerounais pour l’organisation de ces Assises, ainsi que les mesures qu’il a prises en vue de la libération des ex-combattants et autres leaders sécessionnistes, ainsi que des auteurs des manifestations illégales qui ont conduit entre autres à des casses dans les ambassades du Cameroun en France et en Allemagne.
De l’avenir du Franc CFA
S’agissant de la coopération internationale, Paul BIYA étant le Président en exercice de la CEMAC, le Chef de l’Etat français a évoqué avec lui l’agenda de cette organisation sous régionale, avec en perspective l’organisation d’un sommet sur les questions monétaires et l’avenir du Franc CFA. On se souvient que le 23 décembre 2016, à l’initiative du Président Paul BIYA, un sommet extraordinaire de la CEMAC a été organisé au Palais de l’Unité à Yaoundé. Ce qui a permis d’éviter une éventuelle dévaluation du FCFA, grâce à l’engament pris par les différents Etats membres à faire des efforts de redressement.
Les deux Chefs d’Etat ont également évoqué les questions de défense et de sécurité. A ce sujet, il convient de relever l’engagement du Cameroun et de la France dans la lutte contre le terrorisme et la gestion des réfugiés.
Les Président Emmanuel Macron et Paul BIYA ont aussi évoqué les futurs rendez-vous qui permettront d’analyser les questions internationales au sujet desquelles ils partagent en général les mêmes points de vue.
Enfin, le Président de la République française tenait à cette rencontre bilatérale pour bénéficier de la grande expérience du Président Paul BIYA au sujet de la politique africaine. Ce d’autant plus que la France est engagée militairement dans ce continent et y possède de grands intérêts.
Signalons à toutes fins utiles que les tentatives de perturbation du séjour du couple présidentiel en France, par les ennemis de la Paix du groupe rebel dénommé “la BAS” ont été vaines, face à une police française parée à toute éventualité. Le président Macron annonce d’ailleurs la prise en main de ce terrorisme sur son territoire. Toute chose qui porte à croire que le message du chef de l’État le 10 septembre dernier dénonçant le double jeu de certains Etats partenaires qui protègent les terroristes sur leurs territoires, n’est pas tombé dans les oreilles des sourds.
Sébastien ESSOMBA
& prc.cm